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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Loi PLM et municipales : 8 questions pour comprendre le casse-tête lyonnais

Loi PLM et municipales : 8 questions pour comprendre le casse-tête lyonnais
Au conseil municipal de la Ville de Lyon du 26 juin 2025.

Ce jeudi 10 janvier, l’Assemblée nationale a voté la mise en place de la loi Paris-Lyon-Marseille (dite « loi PLM »). Une loi qui modifie le mode d’élection du maire de Lyon et complexifie le calendrier des élections municipales et métropolitaines. Explications.

Trois lettres pour trois scrutins ? Un poil complexe à appréhender pour les novices en politique, la loi dite « PLM », adoptée ce jeudi 10 juillet à l’Assemblée, risque de profondément modifier la vie des électeurs et électrices lyonnais·es. À condition de passer l’étape Conseil constitutionnel… On vous explique les enjeux d’une réforme laborieuse.

La loi PLM, qu’est-ce que c’est ?

Ses soutiens défendent un « retour au droit commun » : aligner Paris, Lyon et Marseille avec les autres communes et remettre en place l’élection du maire au suffrage universel direct. Jusqu’à 2020, dans ces trois métropoles, les électeurs se déplaçaient pour élire les élus de chaque arrondissement. Une partie d’entre eux compose ensuite le conseil municipal et élit le maire issu de son parti.

Concrètement, avec cette réforme, on passe à deux votes : un pour la mairie centrale et l’autre pour les mairies d’arrondissements. Des candidats ont la possibilité d’être présents sur les deux listes à la fois. Pas si compliqué, vous allez me dire. Oui, mais pas à Lyon. Car, depuis 2020, entre Rhône et Saône, on vote le même jour pour les municipales et… les métropolitaines.

Loi PLM : pourquoi il faudra trois votes à Lyon ?

C’est le gros point bloquant, car cette méga-collectivité, qui rassemble les compétences de la communauté d’agglomération et du département, est une particularité unique en France. Elle a été dessinée par l’ancien maire de Lyon Gérard Collomb et le président du conseil général du Rhône, Michel Mercier. Depuis 2020, ses élus sont directement désignés par les citoyens. À Lyon, il va donc falloir voter, non pas une, non pas deux… Mais bien trois fois.

Trois votes le même jour à Lyon, c’est possible ?

Les électeurs lyonnais vont-ils devoir voter trois fois en une journée ? C’est le casse-tête logistique qui semble se dessiner… Pourtant, selon le rapporteur du texte lui-même, il y aurait dans ce cas « atteinte à l’intelligibilité de chaque scrutin et au sens du vote. »

Le président de la Métropole Bruno Bernard (EELV) a fustigé une réforme « inapplicable ». Quant au maire de Lyon Grégory Doucet, il a dénoncé une réforme « brouillonne et clivante ». Pour l’heure, la logistique du scrutin n’est pas définie. Surtout qu’une élection mobilise toujours des agents de la Ville et des volontaires pour les bureaux de votes, et leur nombre pourrait manquer. Les lyonnais vont-ils devoir voter sur deux dates séparées ?

« On votera en mars pour la ville de Lyon et en juin pour la Métropole, le décalage permet un scrutin serein », estimait Sylvain Maillard, député de Paris (Renaissance), auteur de la proposition de loi, auprès du Monde. Un « décalage » qui n’est pas sans incidence.

Comment les candidats vont-ils faire campagne sur deux périodes aussi éloignées ? Les électeurs, ayant voté pour les municipales, se remobiliseront-ils pour aller voter pour une collectivité assez peu connue ?

Un beau bazar en perspective. Comme lors de la mise en place de la loi PLM de 1982, Lyon semble être prise dans une bataille qui ne la concerne pas, mais qui va avoir des incidences.

Les exécutifs écolos de Lyon attendent donc le feu vert du Conseil constitutionnel, qui va certainement devoir procéder à des arbitrages.

Avec la loi PLM, la fin des fiefs ? Ou des arrondissements ?

Dans la vie quotidienne, la majorité écologiste craint que cette loi « passée en force » remette en question « l’existence même des mairies d’arrondissements ». « La loi rompt le lien démocratique entre les conseils d’arrondissement et le conseil municipal, car aucun mécanisme n’est prévu pour garantir la représentation des arrondissements à la Ville », a ainsi regretté le maire de Lyon, Grégory Doucet (les Écologistes).

Politiquement, la loi PLM va, en tout cas, pousser à faire campagne différemment à Lyon. Depuis plus de 20 ans, des grandes tendances se sont dessinées (et ancrées) dans le paysage lyonnais. Le 2ᵉ et le 6ᵉ arrondissement sont acquis à la droite. Le 1ᵉʳ et le 7e (voire le 9e), reviennent à gauche.

Pour les candidats, il faudra sillonner tous ces secteurs pour espérer gagner la mairie centrale et ne plus se reposer sur leurs seuls fiefs. De quoi remobiliser des militants, habitués à se prendre des vestes ou… à fatiguer des troupes ayant déjà beaucoup donné pour les législatives anticipées de 2024.

Billard à quatre bandes : un scrutin pour les petits partis ?

Pour les plus petites formations politiques, la loi est une aubaine, car il sera possible de présenter une liste uniquement pour la mairie centrale plutôt que de devoir remplir tous les arrondissements. À Lyon, cela veut dire que 73 candidats suffiront pour partir à l’assaut de la mairie centrale, contre 221 lors des précédents scrutins (le nombre de conseillers d’arrondissement).

À gauche, on peut imaginer que cela attise les convoitises : actuellement, les Écologistes sont quasiment hégémoniques dans la majorité plurielle à la tête de la Ville. Des listes menées par les socialistes, les insoumis ou Nathalie Perrin-Gilbert (DVG) pourraient tenter de tirer leur épingle du jeu au 1er tour pour renégocier une plus grande place au sein d’une liste réunie de second tour. Côté extrême droite, cela pourrait aussi faciliter le retour d’élus Rassemblement national au conseil municipal.

Les résultats au soir du 1er tour risquent de former un tableau aux couleurs pop-art. Dans le même temps, voter pour une tête de liste va certainement renforcer la personnification de l’élection.

Mairie centrale : un duel Doucet-Aulas ?

Mais tous les partenaires de gauche voudront-ils s’aligner seuls dans la longue campagne qui s’annonce, alors que l’élection risque d’être fortement polarisée ? Le presque-candidat Jean-Michel Aulas commence déjà à construire dans l’opinion publique un duel face au maire sortant (et candidat) Grégory Doucet. L’ex-président de l’OL ambitionne de réunir derrière lui la droite et le centre.

Face à lui, les Écologistes pourraient voir un intérêt à rentrer dans son jeu, pour pousser l’électorat de gauche à voter « utile » en leur faveur. Alors que les Verts appellent depuis plusieurs mois leurs partenaires à s’unir dès le premier tour, une candidature Aulas risquerait de faire pencher la balance pour un ralliement.

Mais malgré ces circonstances, on imagine mal les insoumis, probablement menés par la députée Anaïs Belouassa-Cherifi, ne pas tenter de faire cavalier seul au premier tour.

Quel changement d’un point de vue comptable ?

Pour l’heure, cette loi, appelée par certains élus locaux loi « PPP » (pour « Paris-Paris-Paris ») n’aurait pas eu de grandes incidences sur de précédentes élections à Lyon. Seul Gérard Collomb (à l’époque PS) avait été élu en 2001 maire de Lyon sans atteindre les 50 %. Mais, il avait, en réalité, profité de la division à droite entre Michel Mercier (alors UDF) et Charles Millon, le premier à droite à avoir flirté localement avec le FN.

Cela étant dit… Certains détails techniques doivent être pris en compte. La « prime majoritaire » (un « bonus » de conseiller municipaux obtenu par le parti arrivé en tête) va être ramenée de 50 à 25 %. Question chiffre, cela aura une incidence, expliquent nos confrères de La Tribune de Lyon. Avec 49,9 % dans le 3e arrondissement en 2020, Grégory Doucet avait remporté la moitié des 12 sièges en jeu (soit six) et la moitié des sièges restants, soit, au total, 9 sièges sur 12. Le scrutin va donc donner plus de poids aux petits groupes, et moins aux grandes majorités.

La loi qui prônait un « retour au droit commun » pour Paris, Lyon et Marseille introduit donc une nouvelle exception. Car dans les autres communes, la prime majoritaire reste de 50%.

Quelle est la prochaine étape ?

La loi doit à présent passer l’étape du Conseil constitutionnel. Celui-ci devra se prononcer sur la conformité, ou non, de ce mode de scrutin avec la Constitution. Selon toute vraisemblance, les « sages » auront fort à faire sur le cas lyonnais, du fait de ces fameux trois scrutins qui changent totalement la donne. Finalement, si cette loi ne semble pas avoir été faite pour Lyon, cette ville pourrait être celle qui la fait tomber.

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#Loi PLM

Une manifestation pour la Palestine samedi 12 juillet à Lyon

Une manifestation pour la Palestine samedi 12 juillet à Lyon
Une manifestation pour la Palestine se tiendra ce samedi 12 juillet à Lyon. ©Jean Rémond/Rue89Lyon

Ce samedi 12 juillet à Lyon, le collectif 69 Palestine organise une nouvelle manifestation en soutien au peuple palestinien. Le départ est prévu à 15h sur la place de la République (Lyon 2e).

Depuis près de deux ans, manifestations et rassemblements se succèdent en soutien au peuple palestinien, pour dénoncer les exactions de l’armée israélienne. En même temps, le bilan des victimes dans l’enclave palestinienne ne cesse de s’accroître. À ce jour, selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza, au moins 57 000 Palestiniens ont été tués, majoritairement des civils.

Le collectif 69 Palestine organise donc une manifestation samedi 12 juillet à 15 heures, au départ de la place de la République (Lyon 2e).

Par cet appel, « Gaza : Non à la famine, Non à la guerre faite aux enfants », la manifestation entend relayer la tribune signée par plus de 200 organisations non gouvernementales (ONG) appelant à l’arrêt du programme de distribution alimentaire soutenu par les États-Unis et Israël à Gaza. Selon elles, depuis quatre semaines, 500 personnes venues récupérer de la nourriture et ont été tuées et 4000 ont été blessés.

La Ville de Lyon marque son soutien à la Palestine

À Lyon, le soutien pour la Palestine s’est aussi récemment manifesté par une décision du conseil municipal. Le 26 juin dernier, celui-ci a voté l’attribution d’une subvention de 50 000 euros à l’agence onusienne de soutien à la Palestine UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East).

Le maire a aussi annoncé un nouveau jumelage entre Lyon et la ville palestinienne de Jéricho. Une pancarte sur l’Hôtel de Ville a été affichée pour demander un « cessez-le-feu » et « une reconnaissance de l’État de la Palestine.

En toute fin de séance, l’assemblée a adopté un vœu demandant à Emmanuel Macron de reconnaître l’État de Palestine « dans une perspective de défense de la solution à deux États ». Un vœu signé par l’ensemble des groupes, à l’exception du groupe Droite, centre et indépendants.

L’OL sauvé ? Attendez de voir les comptes…

L’OL sauvé ? Attendez de voir les comptes…
Le Groupama Stadium, à Décines-Chapieu.

Mercredi 9 juillet, la commission d’appel de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) a décidé de maintenir l’OL en Ligue 1. La nouvelle présidente Michele Kang et le fonds Ares ont mis au pot pour sauver le club. Pour autant, les comptes ne sont toujours pas vraiment bons…. Décryptage.

C’est finalement une femme qui a sauvé l’OL masculin… c’est en tout cas le joli storytelling sur lequel le club pourra s’appuyer. Ce mercredi 9 juillet, la commission d’appel de la Direction nationale du contrôle de la gestion (DNCG) a infirmé la décision de relégation prise en première instance : l’Olympique lyonnais jouera bien en Ligue 1 la saison prochaine. Après la déroute de John Textor, c’est la milliardaire états-unienne Michele Kang qui semble avoir “mis au pot” pour renflouer le club.

Selon So Foot, cette dernière a allongé 30 millions, a minima, potentiellement (énormément) aidée par le fonds d’investissement américain Ares. En tout, 200 millions d’euros de liquidités, sonnantes et trébuchantes (donc pas des promesses de vente de joueurs), étaient attendus devant la DNCG. Visiblement, la proposition de l’olympique lyonnais a convaincu. Il n’y aura donc pas de derby Lyon – Saint-Etienne l’année prochaine, mais bien un OL – Lens, le 17 août.

Mais le club est-il sorti d’affaire ? Quand on regarde les comptes d’OL Groupe (devenu Eagle Football club), il est permis d’en douter. Car son empâtement (et c’est un euphémisme) remonte, avant même l’arrivée de John Textor aux manettes.

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Bus Lyon-Trévoux : la Région et la Métropole enfin sur la même longueur d’onde ?

Bus Lyon-Trévoux : la Région et la Métropole enfin sur la même longueur d’onde ?
Bénédicte s’oppose au passage d’un BHNS, voulu par Laurent Wauquiez, qui menacerait la biodiversité des lieux. Crédits LMB/Rue89Lyon

La Métropole de Lyon a émis un avis favorable à l’autorisation environnementale du projet de ligne de bus à haut niveau de service (BHNS) entre Lyon et Trévoux. Malgré certaines réserves, cette annonce marque un accord rare entre la collectivité et la région, rarement sur la même longueur d’onde en matière de transport.

Bientôt le bout du tunnel pour le BHNS Lyon-Trévoux ? Dossier vieux de trente ans, le bus à haut niveau de service desservant le Val-de-Saône a franchi une nouvelle étape, après de nombreux soubresauts administratifs et politiques. Le 7 juillet dernier, la Métropole de Lyon a émis un avis favorable à l’autorisation environnementale du projet, porté par la Région. Le dossier est désormais entre les mains de l’État.

Une validation sous conditions. L’exécutif écologiste a émis deux réserves : la première porte sur « la qualité des mesures proposées pour compenser les surfaces bitumées par le projet. « La transformation en prairies d’environ cinq hectares de terres cultivées n’est pas à la hauteur des enjeux, d’autant plus que la Métropole entend préserver les surfaces cultivables sur son territoire », justifie la collectivité.

L’autre concerne la création d’un parking relais à Neuville-sur-Saône. La collectivité craint des conflits d’usage entre voitures et piétons, en raison de la proximité immédiate d’établissement scolaires.

Bus Lyon-Trévoux : un serpent de mer vieux de 30 ans

Malgré ces réserves, la Métropole compte bien sur ce projet, porté par la Région, pour dynamiser un secteur mal desservi par les transports en commun. Elle table sur une mise en service en 2029, cinq ans après la date initialement prévue.

Cette nouvelle étape de franchie pourrait bien marquer le début d’un rapprochement entre la Métropole de Lyon et la Région, en conflit sur de nombreux sujets liés aux transports, en particulier le projet de « RER lyonnais », qui a récemment connu des avancées après une longue période d’inertie.

En juillet 2025, Région et Métropole ont même trouvé un accord sur un ticket commun TER-TCL de 4,40 euros à Lyon et sa proche périphérie.

Bus Lyon-Trévoux : la fin des galères ?

Elle marque surtout le début de la fin d’un chemin de croix pour le projet. En 2023, une association de protection de l’environnement, les Voix du Vallon, s’était mobilisée contre le BHNS, qui menaçait un havre de biodiversité, notamment pour le hibou grand-duc. Le tracé avait finalement été modifié. Quelque temps plus tard, l’exécutif régional (LR) avait dû renoncer à ses bus à hydrogène, finalement remplacés par des véhicules électriques.

L’opposition écologiste s’était quant à elle opposé au projet dans son ensemble. Tout comme l’exécutif écologiste de la Métropole, qui aurait préféré relancer la ligne de train, désaffectée depuis des années. La Métropole a donc finalement levé un frein à cette pierre angulaire du projet de RER Métropolitain. En attendant de vrais déblocages politiques avec la Région ?

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La députée Anaïs Belouassa-Cherifi à l’assaut des municipales à Lyon

La députée Anaïs Belouassa-Cherifi à l’assaut des municipales à Lyon
La députée La France insoumise de Lyon, Anaïs Belouassa-Cherifi annonce vouloir préparer sa candidature pour les municipales en 2026

Dans un entretien accordé au Monde, Anaïs Belouassa-Cherifi, députée La France insoumise (LFI) de Lyon, annonce vouloir préparer sa candidature pour les municipales en 2026.

Trente ans, et déjà un parcours politique bien rempli. Ancienne secrétaire générale de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon, en 2022, la députée NFP-LFI de la 1re circonscription du Rhône Anaïs Belouassa-Cherifi ne cache plus son ambition de briguer la mairie de la Ville de Lyon. L’annonce officielle de sa candidature devrait avoir lieu à la fin du mois de septembre, selon les informations recueillies par le quotidien Le Monde.

La rumeur courait déjà depuis quelques semaines et le nom de la députée était même apparu dans un sondage commandé par Jean-Michel Aulas, début juillet, où elle était créditée de 10% des intentions de vote. Aujourd’hui, les insoumis sont associés à la majorité écologiste et de gauche qui dirige la Ville, mais absents du conseil municipal central. Une liste insoumise en 2026 pourrait leur permettre de se tailler une plus grande place au côté du maire sortant Grégory Doucet (Les Écologistes), dans l’hypothèse d’une alliance de second tour.

Anaïs Belouassa-Cherifi compte aussi profiter de la dynamique des élections européennes et législatives de 2024 où LFI avait réalisé de bons scores à Lyon. Après la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, présentée sous la bannière NFP-LFI, Anaïs Belouassa-Cherifi avait largement emporté la 1ʳᵉ circonscription du Rhône avec 46,6 % des voix, devant le macroniste Thomas Rudigoz (35,22 %) et le candidat du Rassemblement National, Laurent Mouton (18,18 %).

Une proche de Jean-Luc Mélenchon

Pour les municipales, la députée devra travailler sur son ancrage et sa notoriété locale. Originaire de la Moselle, elle arrive à Lyon pour ses études en sciences politiques à l’Université Lyon 2, où elle milite également auprès de l’UNEF, syndicat étudiant de gauche.

Elle quitte sa ville d’adoption temporairement pour la capitale, où elle obtient un master 2 d’affaires publiques à Paris-I Panthéon-Sorbonne. Son stage de six mois au Parlement européen, dans le groupe LFI, lui vaudra de s’intégrer dans le cercle privilégié de Jean-Luc Mélenchon et de prendre part à la campagne du candidat pour la présidentielle de 2022.

Présente dans les cinq arrondissements que couvre la 1ʳᵉ circonscription du Rhône, celle qui vit depuis plus de dix ans à Lyon multiplie les réunions publiques et le travail de terrain depuis plusieurs mois. De quoi se faire connaître auprès des Lyonnais·es… et s’assurer l’adhésion des troupes pour la campagne à venir.

Attaque de l’extrême droite dans le Vieux-Lyon : une enquête XXL au point mort

Attaque de l’extrême droite dans le Vieux-Lyon : une enquête XXL au point mort
Le 11 novembre 2023, l’attaque ultra-violente d’une conférence dans le Vieux-Lyon a été revendiquée par l’extrême droite radicale.

[Info Rue89Lyon] Le 11 novembre 2023, une quarantaine de militants d’extrême droite radicale attaquaient la maison des Passages dans le Vieux-Lyon, faisant plusieurs blessés graves. Malgré 12 mises en examen et une enquête d’envergure, toujours en cours, le dossier patine.

Les images ont choqué bien au-delà de Lyon. Le 11 novembre 2023, une quarantaine de militants d’extrême droite radicale s’acharnent sur un local du Vieux-Lyon où se tient une conférence sur Gaza. Les nervis sont armés, masqués et usent de mortiers d’artifices.

Quelques mètres plus loin, sur la place Benoît-Crépu, un jeune homme est poursuivi et tabassé. Bilan de cette descente : plusieurs blessés graves, des dégâts matériels, et des dizaines de participants terrorisés, dont des enfants et des personnes âgées.

Brutalement, l’attaque remet la lumière médiatique sur la violence des groupuscules d’extrême droite à Lyon. L’enquête avance rapidement, grâce à l’interpellation presque surprise de Félix B., un militant du groupuscule néofasciste Lyon Populaire, le soir même de l’attaque. Dans son téléphone, les enquêteurs trouvent plusieurs groupes de discussion liés à l’organisation, dont un qui a permis la coordination de l’attaque.

« Affronter les AFA »

« Une équipe solide est en train de se monter avec un plan plutôt carré pour affronter des AFA [antifascistes, ndlr] en fin de manif samedi », écrit Eliot Bertin, leader de Lyon Populaire, quelques jours avant l’attaque.

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La 4e OQTF de Kélé, « modèle d’intégration », annulée par le tribunal de Lyon

La 4e OQTF de Kélé, « modèle d’intégration », annulée par le tribunal de Lyon
Arrivé en France à l’âge de 14 ans, Kéletigui Sylla surnommé Kélé, vit à Lyon depuis 10 ans. Depuis le 11 mars il est sous le coup d’une seconde Obligation de quitter le territoire français (OQTF) ©Laury Caplat/Rue89Lyon

Kéletigui Sylla, d’origine guinéenne, que ses proches surnomment Kélé, vit un véritable parcours du combattant pour rester dans son pays d’accueil. Début juillet, il a réussi à faire annuler par le tribunal administratif de Lyon sa quatrième obligation de quitter le territoire français (OQTF).

« Je me sens soulagé de cette décision. Maintenant, j’attends d’avoir ma carte de séjour dans les mains pour y croire », souffle Kéletigui Sylla. Quelques jours plus tôt, le 1er juillet, le tribunal administratif a rejeté la décision de la préfecture de l’expulser du territoire français. 

Il avait contesté une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) et une interdiction de retour sur le territoire français (IRTF) délivrée par les services de l’État en avril 2025. Et Kélé n’en était pas à sa première OQTF… mais à sa quatrième.

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À Lyon, la colère des éducateurs de rue face à la refonte de leur service

À Lyon, la colère des éducateurs de rue face à la refonte de leur service
Une éducatrice avec une jeune accompagnée. ©PL/Archives Rue89Lyon

[Info Rue89Lyon] La Métropole de Lyon a annoncé une « refonte » du service de prévention spécialisée, qui doit être déployée en septembre. L’objectif : concentrer les effectifs sur les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Mais, pour des familles et éducateurs, ce choix se fait au détriment d’autres territoires et des liens tissés avec les jeunes.

« Les éducateurs de prévention spécialisée ont été un véritable pilier dans ma vie quand je me suis retrouvée à la rue à 21 ans. Savoir qu’ils pourraient bientôt ne plus être là est extrêmement inquiétant pour moi. » Pour montrer son soutien à son éducatrice, Sofia (le prénom a été modifié) a décidé de prendre la plume. Dans une lettre, elle témoigne de son attachement à ce service atypique et largement méconnu de la Protection de l’enfance, qui l’accompagne depuis près de quatre ans : la « prévention spécialisée ».

Depuis 50 ans, les éducateurs et éducatrices de la « prév » arpentent le bitume à la rencontre des adolescents et jeunes adultes en voie de « marginalisation » : désinsérés socialement, éloignés des études et de l’emploi, parfois sans liens familiaux, avec le risque de dériver sur la pente glissante des conduites à risque ou de la délinquance.

Or, à partir du 1er septembre, les « éducs » de rue vont connaître une réorganisation profonde de leur périmètre d’intervention, de leur public et de leurs missions. Une mesure initiée par la Métropole de Lyon. L’éducatrice de Sofia se retrouve ainsi parachutée à l’autre bout du territoire. Les professionnels, inquiets, redoutent des ruptures d’accompagnement « massives », dans un secteur où la présence et l’implantation territoriale des équipes est cruciale.

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Herriot, Pradel, Collomb : quel maire de Lyon a la plus grosse (rue) ?

Herriot, Pradel, Collomb : quel maire de Lyon a la plus grosse (rue) ?
L’Hôtel de Ville de Lyon.

Alors qu’une place Gérard-Collomb a été inaugurée dans le 3ᵉ arrondissement fin juin, Rue89Lyon s’est penché sur les traces laissées par d’anciens édiles dans l’espace public. Sans surprise, Édouard Herriot est le maire de Lyon le plus présent. Petit florilège.

Hommage sincère ou volonté de ne pas froisser les oppositions ? Un an après avoir renommé la station de métro Gare-de-Vaise en l’honneur de Gérard Collomb, l’exécutif écologiste a inauguré, vendredi 20 juin, une nouvelle place en l’honneur de l’ancien maire de Lyon (2001-2017 puis 2018-2020), décédé en novembre 2023.

Il s’agit de l’ancienne place du Lac (Lyon 3e), à proximité immédiate de l’hôtel de Métropole, que Gérard Collomb a fondée avec Michel Mercier (Modem) et présidée de 2015 à 2017. Preuve que l’ancien baron lyonnais (PS, puis En marche) avait réussi à fédérer « au-delà des partis », l’exécutif (LR) de Rillieux-la-Pape a, lui aussi, décidé de renommer une esplanade en son honneur, courant 2023.

À l’image de Bordeaux ou Lille, qui ont laissé dans l’espace public une large place à Jacques Chaban-Delmas et Pierre Mauroy, Lyon a aussi su honorer ses anciens maires. Et si certains édiles sont mieux récompensés que d’autres, on remarque la présence notable… de nombreux royalistes.

Alors, en attendant d’aller vous balader au parc de la Tête d’Or-Grégory Doucet ou de descendre à la station de tram Palais de Justice-Michel Noir, on vous propose un petit tour d’horizon des noms de lieux renommés en l’honneur d’anciens maires de Lyon.

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Juanadil, distributeur de pain gratuit et messager de l’anti-racisme à Lyon

Juanadil, distributeur de pain gratuit et messager de l’anti-racisme à Lyon
Depuis 10 ans, Juanadil ramène le pain de grandes boulangeries pour « créer du lien » à Lyon.

Depuis dix ans, Juanadil distribue gratuitement du pain de bonne qualité récupéré dans de grandes boulangeries de Lyon. Son objectif, recréer du lien et des discussions, en portant sur son vélo le message de l’anti-racisme. 

Ça se chicane, gentiment, ce jeudi de fin juin, sur le marché des Gratte-ciel à Villeurbanne. Ils sont deux à débattre de tout et rien : Jacob, un “judéo-berbère”, comme il se définit, et un autre habitant, d’origine algérienne. En les écoutant, on ne sait plus si la discorde porte sur le départ des pieds-noirs d’Algérie, la Sécurité sociale ou le conflit israélo-palestinien : « Arrête un peu avec ta Palestine enfin ! »

Juste derrière eux, Juanadil sourit en coupant son pain. “Là, ça va, des fois, c’est chaud”, commente-t-il. Un poil fatigué, il a commencé sa tournée tôt. À 8 h, il était à la boulangerie Reymond (Lyon 3e), puis, à 9 h, chez Antoinette (Lyon 1ᵉʳ) pour récupérer les invendus de pain.

Sur son vieux vélo cargo où le sigle “La Poste” tend à s’effacer, il a transporté plus de cent kilos d’invendus jusqu’à l’angle de la place Chanoine-Boursier, sans moteur électrique. « Au maximum, il faut éviter de s’arrêter pour garder l’élan », plaisante-t-il. Chaque jeudi, il y distribue sa récolte pour l’association le Pain pas perdu.

Le défilé devant ce boulanger pas comme les autres ne tarit pas. Quelques nouveaux venus demandent le prix de ce bon pain de céréale, de seigle ou d’épeautre. “C’est gratuit madame, commente ce militant infatigable. C’est pour créer du lien entre les gens”. Parmi les passants, beaucoup le salue.

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