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20/03/2024 date de fin
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Squat à Feyzin : les habitants en passe d’être expulsés

Dans une lettre ouverte adressée à la préfecture et à la Métropole de Lyon, deux collectifs reviennent sur la situation des habitants du squat de Feyzin. Ces derniers ont reçu comme commandement de quitter les lieux occupés, sans proposition, selon eux, de relogement. 

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Logement Lyon

« Plus d’une centaine d’habitants toujours en attente d’une solution d’hébergement. »

C’est le constat dressé par le « Collectif intersquats exilé.es Lyon et environs » et le « Collectif soutiens/migrants de la Croix-Rousse ». Dans une lettre ouverte adressée à la Préfecture du Rhône et à la Métropole de Lyon, ses membres s’inquiètent du devenir des habitants du squat de Feyzin.

L’ancienne école Georges-Brassens squattée depuis février 2020

Depuis février 2020, l’ancienne école Georges-Brassens est occupée par des personnes sans logement. Propriétaires des lieux depuis 2012, Total Raffinage a demandé leur expulsion. Le 13 juillet, ils ont reçu comme « commandement » de quitter les lieux pour le 15 juillet. Ils demandent la suspension de cette décision qui ne recouvre selon eux aucun caractère d’urgence, au regard de la localisation du bâtiment en bordure de la raffinerie.

« Ce lieu classé PPRT (Seveso) est condamné quel que soit l’usage, comme toute la zone autour. Il n’y a donc pas d’urgence à son évacuation. L’urgence, c’est le relogement. C’est pourquoi nous vous demandons de sursoir à l’expulsion du squat tant qu’il n’y a pas de solution pour les habitants. Nous vous demandons de ne pas faire appel à la force publique traumatisante pour les occupants et leurs soutiens. »

Selon les collectifs, seules deux familles ont reçu des propositions d’hébergement. La centaine de personnes restant a préparé ses affaires : « Mais pour aller où ? »

Après celle de l’Amphi Z et du collège Maurice-Scève, les fermetures de squats n’ont fait que conduire à l’ouverture de nouveaux lieux, analysent les collectifs. Ils reconnaissent un premier pas de la Métropole de Lyon en conventionnant deux squats à Vaise et sur le Cours Lafayette. Ces accords permettent aux occupants d’occuper les lieux jusqu’à juin 2022.

« Et après ? C’est un répit de quelques mois pour les habitants mais, dès l’automne, il faudra nous préparer à occuper d’autres lieux. »

Les collectifs demande des mesures d’urgence pour toutes les personnes, quelle que soit leur situation administrative. Ils souhaitent également l’arrêt des expulsions de bidonvilles dans la Métropole sans « proposition digne » préalable et la mise à disposition de bâtiments inoccupés. 

« Nous savons les actions que vous avez jusqu’à présent réalisées et nous vous demandons d’engager les élus et service à construire d’urgence avec nous un plan pour les mois à venir. »

Pour la Métropole de Lyon difficile d’agir sur un lieu appartenant à Total

Contactée, la Métropole de Lyon précise « être vigilante » sur la question des relogements avec les services de l’État, sans donner de garantie. Elle rappelle que le site appartient à un privé, Total en l’occurrence. De ce fait, elle indique ne pas pouvoir retarder une quelconque expulsion.

« Concernant les lieux conventionnés, un accompagnement social et administratif des habitants est prévu », veut-elle marquer. Sans leur garantir un relogement par la suite, elle note que ces procédures de conventionnement de squats pourraient aboutir à des solutions d’hébergement plus pérennes.

« Avec le conventionnement, nous tentons une solution innovante. Cela pourrait donner des idées à d’autres acteurs, publics ou privés. »

Compétente sur l’hébergement d’urgence, la préfecture rappelle de son côté qu’il n’y aura pas « d’évacuation sèche ». Un diagnostique social sera effectué pour déterminer la situation de chaque habitant. Certains se verront proposer une offre d’hébergement, d’autres non, suivant leurs statuts. Ainsi, elle rappelle que, dans le cas de l’évacuation du squat de la Feyssine à Villeurbanne, 47 personnes ont été prises en charge et hébergées. Quatre autres ont été interpellées « au regard de leur situation administrative ».

À la date du 23 juillet, le cabinet du préfet n’avait pas eu vent d’une demande de concours des forces de l’ordre émanant de Total pour évacuer le squat de Feyzin.

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