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Les handballeuses de Vaulx-en-Velin : « Nous sommes toujours confinées »

Lola Berrais, 22 ans, Lucile Roche et Léa Fargues 21 ans, sont trois handballeuses qui évoluent en deuxième division à l’Asul, club situé à Vaulx-en-Velin. Ces sportives semi-pros se sont vues dans l’obligation d’être confinées comme le reste de la population. Mettant un frein à leur vie sportive, elles ont dû adapter leur vie quotidienne, ce qui demande une certaine discipline pour les jeunes handballeuses.

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La handballeuse Lola Berrais joue de son imagination pour garder la forme pendant le confinement.

Le déconfinement est lancé mais pour les clubs sportifs, la règle est encore la fermeture, certainement pour toute la fin de saison.

Ces trois handballeuses ont discuté avec nous par téléphone pendant le confinement, évoquant sport, vie personnelle, et avenir.

A la suite de la décision du chef de l’Etat le 17 mars, de nombreuses incertitudes persistent. Les trois handballeuses se questionnent sur la suite d’une reprise des entraînements et essayent de gérer au mieux leurs entraînements sportifs, leurs vies professionnelles et personnelles.

Lucile, étudiante en STAPS se demande comment va s’organiser sa vie d’étudiante et surtout sa vie de sportive

« Au début on pensait qu’on pouvait continuer à s’entrainer quand il a annoncé ça et finalement on s’est rendu compte que c’était plus possible. Donc ça été un moment d’incompréhension ».

Pour ce qui est des études, elle suit des cours en visio-conférences ainsi que des partiels qu’elle effectuera à distance

« J’ai de quoi m’occuper. J’ai eu des dossiers à rendre, donc mes journées sont occupées par mes cours. »

Léa, actuellement en stage au sein du club passe aussi par une phase d’interrogation. Elle décide de rentrer chez elle dans le sud-ouest de la France pour le confinement.

« C’est contraire à nos habitudes puisque tous les jours on s’entraîne, on fait de l’activité. On savait que notre routine allait être rompue brutalement. Ça a été un choc. »

La handballeuse Léa Fargues maintient comme elle peut son entraînement à la maison malgré le confinement.
Léa Fargues maintient comme elle peut son entrainement à la maison malgré le confinement.
CC LyonBondyBlog/ Rue89 Lyon

La handballeuse, gardienne de son équipe a pu finir sa dernière semaine de cours avant la mise en place du confinement.

« J’ai des partiels à préparer et des dossiers à rendre. Je n’ai pas de cours en visio-conférence mais j’ai du télétravail avec mon stage. Les tâches sont réduites ».

Au niveau des études, la jeune fille est satisfaite avec des professeurs qu’elle trouve « très réactifs » et un système « bien encadré ».

Maintenir une condition physique devient un enjeu lorsque les entraînements doivent se faire chez soi.

Comme ses collègues, Lola ressent de l’incertitude et surtout une inquiétude concernant l’arrêt des entraînements. Lola opte pour un avis plus « raisonnable », elle s’attendait à cette décision et selon elle

« Le principal c’est notre santé ».

Comptable dans un cabinet d’expertise, la handballeuse se retrouve en chômage partiel. Elle décide de passer le confinement auprès des siens.

L’avenir sportif des trois joueuses

Côté sportif, les jeunes femmes sont soutenues par l’entraîneur Ludovic Seuthchie ainsi que par les membres du staff. Ils s’assurent que les jeunes joueuses gardent le moral en envoyant des messages deux à trois fois par semaine sur une conversation WhatsApp.

« Il essaye de nous tenir informé des décisions qui sont prises parce que pour l’instant personne ne sait la décision finale. Et après entre nous on s’envoi des messages pour savoir si tout le monde va bien. On essaye de garder ce lien même à distance », explique Lucile.

Concernant l’année prochaine, Lucile étant en prêt à l’Asul, elle attend que la situation s’éclaircisse pour pouvoir en dire plus.

Léa, entame un Master 1 de management du sport en STAPS et a été prolongé au club. Lola, comblée par l’Asul, entame également une nouvelle année.

« Travailler avec des cordes à sauter et des balles »

Lucas Passemard, le préparateur physique envoie un programme sportif à la demande des joueuses tous les lundis pour toute la semaine. Les handballeuses sont libres et essayent d’appliquer au mieux les séances en fonction du matériel qu’elles disposent chez elles. Les week-ends sont consacrés au repos.

La handballeuse Lucile Roche ne lâche rien pendant le confinemen
Lucile Roche ne lâche rien pendant le confinement et maintient une préparation physique.
CC LyonBondyBlog / Rue89 Lyon

Pour la gardienne de l’équipe c’est l’imagination qui l’aide à maintenir une forme physique.

« Je pense que je peux travailler avec des cordes à sauter et des balles. J’ai la chance d’avoir un jardin ».

Lola, la joueuse d’origine nantaise, préfère faire sa séance le matin et lire et regarder des séries l’après-midi.

Lucile, Lola et Léa maintiennent une alimentation saine et équilibrée.

« J’essaye de faire attention parce que je sais que je perds du muscle, je le sens et ça se voit sur la balance. J’essaye de manger correctement et pas en trop grande quantité », explique Lucile.

L’activité physique étant réduite, les trois joueuses parlent chacune de leur attention portée sur leur nouvelle alimentation, dans le but principalement de perdre le moins de masse musculaire possible.

Les mesures du club face au Covid-19

Depuis le confinement, le club n’a pas envisagé de faire tester son équipe. L’avenir des joueuses est encore incertain. Les discussions n’ont pas encore été engagé cependant Lucile qui était en prêt à l’Asul ne va pas être reprise pour la saison prochaine.

Pour l’instant rien n’est signé. Léa qui vient de commencer un master 1 management du sport en STAPS.

« Quand je suis arrivée, je me suis tout de suite sentie à l’aise dans un nouveau groupe ou il fait bon vivre avec des dirigeants sympas. Je ne vois pas de contre-indication à part pour jouer à un niveau plus haut mais ça ne se présente pas encore. Je pense qu’il faut travailler. J’aimerais faire une saison pleine. Ça c’est fini en mars malheureusement et on reste sur quelque chose de pas fini. »

Pour les joueuses, c’est un confinement studieux. Elles maintiennent une capacité à adapter leur vie personnelle et sportive en restant chez elle. Le Lyon Bondy Blog qui fait les comptes rendus de chaque match à domicile de l’Asul et qui fait également l’Éducation aux médias avec les jeunes du club sait que les matchs ne reviendront pas avant longtemps mais espère qu’elles pourront retrouver le terrain rapidement en laissant derrière elles le confinement, comme un mauvais souvenir.

La handballeuse Lola Berrais joue de son imagination pour garder la forme pendant le confinement.
Lola Berrais joue de son imagination pour garder la forme pendant le confinement.
CC LyonBondyBlog/ Rue89 Lyon

Les clubs de handball attendent la décision du gouvernement pour reprendre et « l’attente risque d’être un peu longue », ne cache aucune de ces joueuses de haut niveau.


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