
En réponse à la Marche pour le climat lyonnaise, David Kimelfeld défend l’Anneau des sciences
C’est le chiffon rouge agité aux visages des militants écolos organisateurs des Marches pour le climat. En amont de cette « Marche du siècle » du 16 mars (comme elle a été renommée), les organisateurs avaient lancé un avertissement par voie de presse au président de la Métropole de Lyon, David Kimelfeld : le projet « Anneau des Sciences », bouclant le périphérique lyonnais, doit être abandonné.
Autrefois appelé Tronçon Ouest du Périphérique (TOP), il constituerait une infrastructure de 15 km en 2×2 voies, avec sept nouvelles connexions créées avec le réseau de transports collectifs urbain et périurbain.
Dans son communiqué, le Collectif Lyon Climat affirme que ce projet est « doublement climaticide » :
« il contribuera à augmenter les émissions de gaz à effet de serre de la Métropole de Lyon et les émissions de particules fines et autres polluants atmosphériques. En mobilisant un budget de près de 3 milliards d’euros, il obérera aussi la réalisation d’aménagements de transport en commun et d’aménagements cyclables que nos concitoyens attendent dans de nombreux secteurs encore trop mal desservis ».
Le Collectif Lyon Climat lançait cet avertissement :
« Sans clarification de David Kimelfeld, le mouvement Climat se retirera du processus de co-élaboration du Plan Climat ».
Lors de l’imposante manifestation de samedi 16 mars, la dénonciation de ce projet « climaticide » était dans les discours et sur des banderoles.

« Anneau des sciences » climaticide pouvait-on lire sur une banderole le 16 mars lors de la Marche pour le climat à Lyon ©DR
« Il ne faut pas opposer les voitures aux autres mobilités »
Ce lundi, le président de la Métropole de Lyon a profité d’une Commission générale sur le futur Plan climat 2020-2030 pour répondre à cet « ultimatum ».
Le futur Plan climat-air-énergie territorial (PCAET) qui entre dans sa phase de concertation doit permettre d’élaborer la stratégie de la Métropole de Lyon pour viser la neutralité carbone d’ici 2050 sur son territoire.
David Kimelfeld a voulu expliquer à ceux et celles qui verraient une contradiction entre climat et nouvelle infrastructure routière qu’il n’y en avait pas.
L’argumentaire est un peu déroutant. En substance, il est favorable à cette nouvelle infrastructure mais sa « certitude » s’arrête là.
« La question n’est pas de savoir si on boucle ou pas le périphérique mais comment on organise les mobilités de manière globale. Quels équilibres est/ouest ? Quelles entrées dans la zone ? Où se positionnent et où se connectent les parking-relais ? Faut-il des voies réservées au covoiturage ? »
Bref, pour lui « l’infrastructure » n’est pas la « question » mais il faut se questionner sur les « usages :
« Le défi d’aujourd’hui et de demain est d’éviter les fractures territoriales, notamment pour les zones périurbaines. Car ce sont 200 000 personnes qui entrent dans la Métropole. Il faut imaginer de nouvelles mobilités pour éviter les phénomènes d’assignation à résidence pour les populations les plus fragiles qui n’ont pas de solution de transport ».
Et de conclure :
« Il ne faut pas opposer les voitures aux autres mobilités. Il faut mettre en place une stratégie mobilité qui soit compatible avec l’objectif climatique du PCAET 2020-2030 ».
L’essentiel de son intervention sur le Plan climat fut donc sur l’Anneau des sciences, signe qu’il y a comme un léger problème de clarté dans le discours.

Au voeux du Sytral au Grand Hôtel-Dieu, David Kimelfeld président de la Métropole de Lyon. Vendredi 25 janvier.©MG/Rue89Lyon
« Sur l’Anneau des sciences, je suis d’accord avec Gérard Collomb »
En vieux loup de la politique, le simple conseiller de la Métropole Gérard Collomb a pris la parole dans la foulée, profitant du début de séance du conseil de Métropole. Histoire de montrer que, lui, est plus décidé que son nouveau meilleur ennemi sur le sujet de l’Anneau des sciences qu’il a lui-même lancé en 2012.
« Il faut réaliser le dernier tiers du périphérique. Il est vain de parler de déclassement et d’aménagement de l’A6-A7 si nous n’avons pas l’Anneau des sciences. Lequel n’est pas conçu comme une autoroute année 60. Il y aura une grande part d’intermodalité. Mais si nous ne le faisons pas, nous ne pouvons pas faire autre chose ».
Il a continué à exister sur le sujet en répondant aux questions de France 3.
Pour les Républicains, François-Noël Buffet s’est également engouffré dans la brèche. Il s’est adressé à l’actuel président du Grand Lyon :
« Vous avez créé un trouble. Il faut avoir des idées claires ».
David Kimelfeld a dû reprendre la parole et convenir qu’il avait « la même vision que Gérard Collomb ». Et d’insister sur la méthode, sa méthode, la « coconstruction ». Pour finir, il a convoqué la presse lors d’une rapide pause buffet clarification. Entre deux tranches de charcuterie, il a posé trois conditions à la faisabilité de l’Anneau des sciences.
« Je suis pour cette infrastructure à condition qu’on envisage :
– les nouveaux usages : voitures électriques, covoiturage, navettes autonomes;
– son intégration dans une vision globale des déplacements ;
– son financement par un nouvelle taxe »
Gagner du temps en vue de 2020
Pour sortir de cette ambiguïté sans clarifier totalement le projet, David Kimelfeld a annoncé qu’un « volet mobilité fort » sera intégré à la concertation sur le nouveau Plan climat. Ce « volet mobilité » est nommé pompeusement « les Assises de la mobilité ». Pierre Hémon, conseiller délégué de la Métropole de Lyon EELV, veut relever le défi :
« Il cherche une voie de sortie par le haut. S’il faut avoir une vison globale, on va lui démontrer que ce projet est climaticide. Mais pour cela, il faudrait que l’enveloppe de 5,9 millions d’euros votée pour des « études et sondages géologiques » sur l’Anneau des sciences serve également à cette réflexion d’ensemble ».
Surtout, en lançant des « assises de la mobilité » autour du projet de l’Anneau des sciences, David Kimelfeld dilue la question qui fâche alors que le financement de ce projet d’infrastructure est loin d’être assuré.
C’est donc aussi une manière de gagner du temps pour que la question de l’Anneau des sciences ne pollue pas trop sa campagne de 2020.
En se mettant dans les pas de son ancien mentor, David Kimelfeld donne ainsi des gages à une majorité encore « vaccinée au béton », comme le glisse un élu écolo membre de la majorité.
Reste à savoir si cette nouvelle relance du débat sur l’Anneau des sciences lui permettra de nouer des alliances avec EELV.
Pour rappel, en 2012-2013, Lyon avait connu un débat public sur l’Anneau des sciences. Le scénario « tout transport en commun » pour éviter cette infrastructure avait été rejeté par l’exécutif du Grand Lyon dirigée à l’époque par Gérard Collomb.
Bis repetita pour ce serpent de mer ?
« Même greenwashé, l’Anneau des Sciences reste une infrastructure autoroutière »
Nous avons interrogé un des animateurs du Collectif Lyon Climat sur cette « clarification » du président de la Métropole. Fabien Bagnon n’a pas, pour le moment, claqué la porte du « processus de co-élaboration ». Collectif Lyon Climat reste encore dans la concertation :
« La Métropole doit maintenant présenter des projets de mobilité qui soient compatibles avec les objectifs ambitieux du Plan climat 2020-2030. Par ailleurs, les experts du GIEC alertent sur l’impérative nécessité de prendre des mesures ambitieuses dans les 5 prochaines années. Or, même greenwashé, l’Anneau des Sciences reste une infrastructure autoroutière ».
Fabien Bagnon préfère suggérer des pistes de réflexion sur ce « volet mobilité » qui doit donc être prochainement en discussion dans le cadre du Plan climat :
« S’il s’agit de faire de l’Anneau des sciences une infrastructure 100% dédiée aux transports en commun, mieux vaut l’abandonner et repartir de l’étude du cabinet TTK, celle qui défendait le scénario tout transport en commun en 2012, pour se passer de ce bouclage du périphérique ».
Le métro E est vendu par Gérard Collomb pour relier le centre ville à Alaï, futur lieu d'échange avec une "porte" de l'anneau des sciences (en fait un échangeur autoroutier en plein dans le vallon verdoyant du ruisseau de Charbonnières, à l'emplacement des "Esses d'Alaï").
On a observé que très peu d'automobilistes quittent une autoroute circulaire pour prendre un TC radial lourd. Quand les automobilistes arrivent par une route radiale sur le même axe que le TC, le report est meilleur.
En fait un flux croissant d'automobilistes traverseront Craponne, Charbonnières, Tassin pour aller rejoindre le métro. Et les bus seront pris dans des embouteillages toujours plus pénibles.
MM. G. Collomb et J.L. Da Passano prétendent que des bus prendront les tunnels de l'anneau des sciences.
Or ce n'est pas techniquement prévu, ni vraiment intéressant pour les voyageurs (mais des décideurs qui n'utilisent jamais les transports en commun ne peuvent pas s'en rendre compte)
De plus les TCL ont supprimé la seule ligne de bus (le 55) qui prenait le tunnel sous Fourvière. Elle leur coûtait trop cher. Cette ligne passe maintenant par en haut, sur l'avenue Barthélémy Buyer, là où habitent les gens.
Lien vers les AVIS déposés sur le site de la concertation du métro E :
https://metro-e-sytral.fr/deposer-mon-avis-ma-question-74
Beaucoup de gens demandent le prolongement vers Part-Dieu, dès 2030. (Pas 10 ou 20 ans après.)
Ce prolongement augmenterait indiscutablement la clientèle (x 2 ou plus) et donc l'opportunité du métro E.
Les gens veulent aussi pouvoir prendre les trams-trains de l'ouest lyonnais TTOL avec un billet ou abonnement TCL.
Il est certain que ça "boosterait" leur fréquentation (constaté dans d'autres villes).
PROPOSITIONS ALTERNATIVES à l'ADS et au métro E (avec budget de l'ordre de un milliard)
1) TRAMWAYS SUR LE PLATEAU. (voir lien google maps plus bas)
Trois branches, venant d'Alaï, (av. Joliot Curie et Point du Jour)
Sainte Foy (Plan du Loup, av. Jarosson, Provinces, rue Charcot)
et Tassin centre (av. Leclerc, Foch, Brosset, de Ménival), roulant sur voiries.
qui se regroupent en "tronc commun", et descendent en tunnel entre le secteur de "La Favorite" et la Saône (Pont Kitchener RD).
Ce tunnel est positionné pour qu'une seule station, Trion, soit souterraine, à environ 30 mètres de profondeur.
La pente est inférieure à 7 %, les tramways peuvent grimper.
TOUTES LES AUTRES stations sont en surface.
(On précise que ce n'est pas du tout la variante tramway conçue par le Sytral pour cumuler les défauts rédhibitoires et être éliminée)
Les lignes réunies traversent la Saône (pont), le Cours de Verdun (estacade) et le Rhône (pont)
Elles desservent Perrache (correspondances avec Métro A, trams T1 et T2, gares sncf et routière)
et Place Jean Macé (correspondance avec Métro B, tram T2, halte Sncf, lignes de bus). Dès 2030
Elles peuvent continuer plus vers l'Est sur les rails de l'avenue Berthelot,
et vers Part Dieu, via les rues Domer, Garibaldi et Bouchut
Les rames sont exploitées en doublets (4 à 500 places),
avec la cadence du tram T3 sur chacune des trois branches,
et donc trois fois plus fort sur le tronc commun.
La "charge" prévue par le Sytral en heures de pointe est transportée sans problème.
CONSEQUENCES :
8 km de lignes tramway sur le plateau, contre seulement 3,5 à 3,8 km en métro.
20 stations environ sur le plateau, contre seulement 5 en métro : la desserte de proximité est bien meilleure.
Le Transport en commun fort est accessible rapidement et directement depuis davantage de secteurs.
Quelques expropriations (essentiellement maisons individuelles, déjà "frappées d'alignement" dans les documents officiels) seront nécessaires.
Leur coût est < 20 millions euros. Largement amortissable par construction d'immeubles, malgré l'implantation en retrait pour élargir les rues.
UNE seule correspondance au lieu de deux en métro E pour rejoindre Confluence, Gerland,
UNE ou ZERO correspondance pour rejoindre Part Dieu !
APERCU DU RESEAU PROPOSE :
https://www.google.com/maps/d/u/0/edit?mid=1L_9d0KoVn9V7O4_oBP3HFx72AszlBCn6&ll=45.75396377084337%2C4.78638275805838&z=14
NOTE : Chaque kilomètre de métro E coûte l'équivalent d'une petite ligne de tramway comme le T6 en construction (Gerland - Etats Unis - Mermoz - Pinel - Hôpitaux Est) : 160 M€
L'accès des vélos dans le tramway est plus facile que dans les stations profondes du métro.
2) PROPOSITION COMPLEMENTAIRE : Tram Train Ouest Lyonnais TTOL
- Il DOIT être rattaché au SYTRAL (tout comme G. Collomb a réussi à récupérer l'A6 et l'A7 pour la Métropole)
- La SNCF n'est plus l'exploitant, mais Keolis-Lyon ou successeur.
- Son identité devient TCL (coordinations horaires, tarifs, visibilité sur les plans de réseaux et les applis numériques, information des voyageurs) : on le prend aussi facilement que le métro, le tram, le bus.
- Les voies sont doublées sur des sections supplémentaires (Il y avait deux voies, autrefois. Mais ce n'est pas nécessaire de le faire dans le tunnel des Deux Amants, si c'est jugé trop difficile !)
- Des services supplémentaires : Charbonnières ou Dardilly - Tassin - ALAÏ - Brignais sont créés
(sans supprimer ceux vers Gorge de Loup et gare Saint Paul)
- objectif : créer un "RER léger" de l'ouest lyonnais, avec une trentaine de gares.
NOTE 1 : Les infras du TTOL, c'est du site propre Transport en Commun intégral - très sous utilisé - sur :
6,15 km à Tassin
5,60 km à Dardilly,
4,15 km à Charbonnières,
2,85 km à Francheville
4,40 km à Chaponost
3,00 km à Lyon
Contre moins de 4 km de métro E sur le plateau !!
NOTE 2 :
les rails du tram-train sont quasiment à l'aplomb de l'anneau des sciences (où Mr Da Passano dit vouloir faire passer des bus).
Ils passent près des endroits où les gens vivent, travaillent, étudient. Pas dessous.
NOTE 3 : On recrée une branche ALAÏ - Craponne ouest.
Elle existait jusqu'en 1954 : "le petit train de Vaugneray"
Elle sera exploitée comme tramway venant de Perrache, ou comme tram-train.
3) OPTIONS : TELECABINES (les cabines passent toutes les 30 secondes ! )
- Quartier Champvert - Gorge de Loup en 2 minutes
- Quartier Ste Foy Chavril - Darse Lyon Confluence en quatre minutes
TOUT CELA peut être réalisé sans dépasser le coût global du métro E entre Alaï et Part Dieu.
Bernard GIRARD
président de la coordination DARLY
www.darly.org
Quelques chose me dit que les instances kimelfeldocolombiennes nous ont republié dans le Progrès une tribune sur l'augmentation des voitures dans l'agglomération qui n'est qu'autre qu'une pub pour motiver leur besoin de bétonnisation de l'agglomération!
Ils utilisent l'argent des collectivités pour réaliser leurs coups foireux
https://www.lyoncapitale.fr/actualite/le-grand-lyon-achete-leur-maison-pour-l-anneau-des-sciences/