
Gérard Collomb, président PS de la Métropole, a annoncé mardi soir par voie de communiqué de presse qu’il a obtenu un accord « par lettre signée du secrétaire d’État chargé des Transports », Alain Vidalies, le déclassement de cette autoroute urbaine.
Et ce n’est pas qu’une question Lyon intra-muros puisque ce déclassement concerne le tronçon autoroutier A6/A7 entre Limonest (au nord) et Pierre-Bénite (au sud).
Dans un courrier daté du 3 mai que nous reproduisons ci-dessous, Alain Vidalies a écrit à Gérard Collomb pour lui faire de son « accord de principe » à propos de ce déclassement.
Quelles conditions pour le déclassement du tronçon A6/A7?
« Dans peu de temps, la traversée de Lyon pourra se faire sans rencontrer de feu rouge et notre ville sera la seule cité au monde, après Los Angeles, à se trouver dans un tel cas ».
Pour ce maire « bétonneur et amoureux de la bagnole », l’objectif était de faire séjourner à Lyon les touristes en transit.
Dans son communiqué, le maire de Lyon et président de la Métropole indique qu’un « groupe de travail placé sous l’égide du Préfet va devoir déterminer d’ici fin juin » :
- « les modalités de mise en œuvre de ce déclassement »
- « définir son calendrier »
- « caractériser les aménagements réalisables à court terme »
Parmi les conditions posées pour ce déclassement, il y aura peut-être la réalisation « d’un grand contournement autoroutier de Lyon », qui penche plutôt à l’est qu’à l’ouest, pour que le trafic de transit ne se répercute pas sur le boulevard qui va remplacer l’autoroute.
Gérard Collomb se veut d’ailleurs toujours confiant sur ce point puisqu’il annonce que « l’État poursuit ses études pour un grand contournement autoroutier de Lyon ».
Il n’en est pas de même pour le bouclage du périph qui se fait de moins en moins probable, au regard des coûts. Dans ce communiqué « historique », on ne trouve pas un mot sur cet « Anneau des sciences ».
Autre demande du président de la Métropole de Lyon à son camarade socialiste : éviter que l’hypothétique nouvelle autoroute A45 ne débouche à Brignais. Si tel est le cas, Lyon récupérerait une partie du trafic de transit en provenance de Saint-Etienne.

Tracé de l’autoroute A45 ©Capture écran Alcaly
La solution proposée Gérard Collomb est d’étudier une liaison A45-A47-A7. Bref, de faire en sorte que la nouvelle autoroute arrive bien plus au sud que ce qui est prévu actuellement.
Sur ce sujet, le communiqué conclut :
« Gérard Collomb reste enfin confiant s’agissant de l’accord attendu pour le lancement d’études d’opportunité d’une liaison A45-A47-A7 ».
De prochains aménagements pour rendre la Confluence respirable
Il faut se souvenir que c’est au cours d’une visite dédiée à la presse le 29 février dernier faite dans le quartier Confluence, niché juste sous un pan de l’autoroute, que Gérard Collomb avait lâché qu’il faisait actuellement avancer le dossier du déclassement.
Le mètre carré à Confluence peut atteindre les 6000 euros à l’achat, soit l’un des montants les plus élevés pour l’immobilier lyonnais. Mais difficile de convaincre de s’installer dans ce « nouveau centre de Lyon », avec la promesse d’une autoroute quasi suspendue au-dessus de la tête.
Rebelote avec cette annonce du déclassement des autoroutes A6/A7, Gérard Collomb pense fortement à la Confluence, puisqu’il a déclaré au Progrès qu’« il y a déjà des possibilités de réaménagement dans un délai raisonnable », annonçant même ces premiers changements « pour la fin du mandat », sans donner plus de détails.
A l’appui de ces déclarations, on a vu fleurir, dans le Progrès ou Lyon Capitale, les images (produites par le Grand Lyon) de ce que serait ce futur boulevard urbain à la Confluence. De quoi donner envie d’investir dans la pierre.

Image d’un futur boulevard urbain à la Confluence. Crédit : Grand Lyon
Le groupe Les Républicains de la Métropole de Lyon a d’ailleurs relevé le timing de la promesse de Gérard Collomb, en soulignant dans un communiqué, « les enjeux électoralistes de la majorité socialiste de Lyon de faire déclasser la partie hyper-centre ».
« Réjouissances »
En dehors de ce coup de griffe, les différents communiqués qui ont été envoyés par les partis politiques se « réjouissent » de cet « accord historique ».
Le chef de l’opposition (Les Républicains) à la Ville de Lyon, Michel Havard, écrit qu’il s’agit d’une « bonne nouvelle qui doit être suivie d’actes » en égratignant plutôt le gouvernement :
« Nous demandons qu’une concrétisation juridique très rapide intervienne afin que cela ne reste pas à l’état d’annonce ce qui risque d’être la spécialité gouvernementale de l’année qui vient ».
Et de demander au Président de la Métropole d’« engager sans tarder une réflexion sur toutes les infrastructures routières de l’aire urbaine de Lyon (Anneau des Sciences/TOP, COL, A45, contournement Est, etc.) laissées en jachère depuis trop longtemps et à prendre enfin des décisions ».

L’autoroute A7 au niveau de la Confluence à Lyon ©Thomas Francillard/Rue89Lyon
Quelles liaisons autoroutières pour Lyon ?
Car ce déclassement des A6/A7 repose la question de la façon dont Lyon se rendra à l’avenir joignable par voie routière : la mise en place d’un péage urbain a été évoqué à plusieurs reprises. Solution également soutenue par les écologistes lyonnais, ce péage pousserait les véhicules à emprunter un contournement gratuit plutôt qu’à payer un droit de passage dans la ville -dont les Lyonnais seraient exemptés.
L’UDI va dans le sens de Gérard Collomb en défendant une fois de plus :
- « Le prolongement de l’A432 sur l’A7 afin de boucler à court terme le grand contournement extérieur de l’agglomération Lyonnaise ».
- « La réalisation en amont de Brignais d’un barreau reliant la future A45 à l’A47 puis à l’A7 ».
Mais l’UDI ne fait pas mention de la réalisation de « l’Anneau des sciences ».
Quant à Europe Ecologie/Les Verts (EELV), ils voient l’aboutissement d’une de leurs luttes qui duraient depuis « des décennies ».
Par la voix de leur responsable lyonnais, Rémi Zinck, ils en appellent au développement d’« alternatives à la voiture individuelle », notamment en investissant dans « une offre de transports collectifs forte » plutôt qu’à la création de nouvelles infrastructures autoroutières comme le contournement est ou « l’Anneau des sciences ».
> Article mis à jour le 6 mai à 10h avec la lettre d’Alain Vidalies, l’encadré rappelant les déclarations de Louis Pradel et la précision sur les images du futur boulevard urbain qui pourrait remplacer l’autoroute.

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Nous (les opposants au TOP/Anneau des Sciences) nous sommes bagarrés comme des diables lors du Débat Public en 2102/13 pour défendre l'idée que le déclassement ne devait pas être conditionné à la création d'autoroutes supplémentaires.
L'évolution des choses nous donne raison sur le premier point.
Nous disions aussi que le Grand Lyon n'aurait pas les moyens de se payer le TOP/AdS : Ce sont bien les impasses financières, accrues par le transfert du social du Département vers la Métropole, et par le remboursement des emprunts toxiques qui font que les thune manquent au contournement.
Enfin nous disions que les transports en commun (et les modes doux) pouvaient - sans dépenser des sommes folles - enlever les conducteurs et passagers de 60 000 voitures sur 110 000 qui passent tous les jours sur A6-Fourvière-A7.
Et bien nous aurons également juste sur ce 3ème point !!
En fait non, pas vraiment : ce dessin a été pondu par le Grand Lyon (ou un de ses fournisseurs d'images alléchantes) lors du débat sur l'Anneau des sciences, pour monter aux braves citoyens comme ce serait beau à Perrache, une fois cet AdS terminé.
Mais ce n'est pas ce joli couloir bus que n'importe quel automobiliste indélicat et pressé pourrait "violer" qui résoudra le problème.
Surtout dans les échangeurs, au Pont de La Mulatière, au Cours de Verdun, ou encore au dessus de la Saône, juste avant d'entrer dans le tunnel sous Fourvière.
S'agissant des images du future boulevard urbain qui remplacerait l'autoroute, nous avons apporté la précision concernant la source.
Merci pour votre vigilance.
Alors que plus de 100.000 véhicules par jour empruntent cet autoroute urbain pour relier le nord de la France au sud ou vice-versa, l'on décrète par cette décision de déclassement que ce traffic s'arrête, que l'on va réduire les voies, y mettre des feux rouges et rond-point et que tout le monde est content !
Imaginer ce qui va se produire, avec un nouveau boulevard urbain qui coûtera une fortune aux lyonnais, de gros bouchons permanents, une pollution encore aggravée vu les véhicules bloqués sur place et un quartier complétement asphyxié.
La bonne méthode aurait été de faire un contournement de Lyon complet ainsi qu'un boulevard périphérique complet et ensuite déclasser l'autoroute; là j'aurais compris que tout le monde se réjouis, mais sans de nouveaux itinéraires de remplacement mis en place, je crains le pire pour la circulation.
Il faut un vrai contournement de Lyon.
Le grand contournement Ouest n'est pas possible pour des raisons de couts liés au relief qui nécessiterait beaucoup de tunnels et viaduc.
Traverser les monts du Beaujolais du Lyonnais du Pilat de l’Ardèche, toutes les montagnes de l’Est du massif central, est très difficile à réaliser et très couteux.
La solution passe par le prolongement de l'Autoroute A432 vers le sud sur le même tracé que la ligne TGV.
80 Kilomètres d'autoroute à créer jusque à Valence
125 Kilomètres jusqu'à Montélimar
180 Kilomètres jusqu’au sud-est d'Orange pour rejoindre l'A7.
Le prolongement de l'autoroute A432, vers le sud, le long de la voie TGV jusqu’à Montélimar serait une bonne alternative au contournement de Lyon et Valence.
Ce nouvel autoroute doublerait l'autoroute A7, récupérerait le flot automobile venant de l'Est de l'axe Saône Rhône (Belgique, Allemagne, Suisse, etc.…), permettrait aux automobilistes et surtout au camions arrivant par l'autoroute A6 de ne plus traverser Lyon.
Il faudrait interdire aux camions en transit de traverser Lyon « idem tunnel sous Fourvière » par le périf, la partie central de l’A46 et obliger le passage par l’A432.
Ce pourrait être un complément à l’Anneau des sciences qui est une solution propre à la Métropole de Lyon.
Autre : la zone fret sud de St Ex qui devrait voir le jour bientôt n'a pas de débouché autoroute vers le sud, l'A432 prolongé serait une bonne solution sans alourdir le trafic poids lourd A46 A7.
L’A432 de l’A43 jusqu’à l’A7 au Sud Est d’Orange, c’est 180Km soit 1,5 milliards d’Euros pour sa réalisation.
Pour l’A7 le trafic est entre Vienne et Orange de 70.000 Vi/ jour, 40 jours par an saturés à 175000 Vi/jour, soit 250% de sa capacité.
Le nouvel A432 pourrait véhiculer 20.000Vi/Jour à un tarif équivalent à l’A7 soit environs 20 Euros.
Recette : 20*20.000*365= 150millions d’euros par an
Amortissement en 10ans
L’état pourrait mettre en compétition sur cet axe APRR qui gère l’A432 et ASF qui gère l’A7.
Quelques exemples avec des ordres de grandeur équivalents.
A65 : 150km, cout 1,2 milliard d’euros, trafic 5500 VI/jour cout, péage 22euros soit recettes annuelles 22*5500*365=44 millions d’euros par an, amortissement 1200/44= 27 ans
A89 : Balbigny à La Tour-de-Salvagny: 55Km 1,5 milliards d’euros