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[Direct] Retraites : à Lyon, une manifestation entre résignation et obstination

Le 6 juin sonne la reprise de la mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites à Lyon. Rue89Lyon vous propose de suivre en direct la manifestation qui doit s’élancer à 11h.

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Manifestation 23 avril Lyon réforme des retraites

Voilà un mois que l’intersyndicale n’avait pas battu le pavé contre la réforme des retraites à Lyon. Mardi 6 juin, une nouvelle manifestation, la 13e (sans compter le 1er mai), s’élancera de la Manufacture des tabacs (Lyon 8e). Cette pause de plusieurs semaines, décidée au niveau national, n’avait pas plu à toutes les composantes du mouvement social.

À Lyon, collectifs, associations et syndicalistes avaient pris le relais tout le long du mois de mai pour poursuivre la mobilisation. Des « casserolades » et manifestations sauvages, surtout, ont réuni quelques milliers d’opposants à la réforme.

Le cortège intersyndical de la manifestation du 13 avril 2023.Photo : PL/Rue89lyon.

Pour la manifestation du 6 juin, retour au parcours habituel à Lyon

Mardi 6 juin, le rendez-vous a été donné à 11 heures à la Manufacture des tabacs (Lyon 8e), pour le départ de la manifestation. Elle doit rejoindre la place Bellecour (Lyon 2e). Après avoir changé plusieurs fois de parcours lors des dernières mobilisations, l’intersyndicale – et la préfecture – est revenue au tracé des premières manifestations lyonnaises contre cette réforme. Comme pour le 1er mai, un drone a été déployé par la préfecture pour surveiller la manifestation.

Lors de cette mobilisation, les opposants ont réclamé l’adoption du texte proposé par le groupe transpartisan Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires), qui vise à abroger la réforme des retraites. La proposition de loi doit être examinée le 8 juin à l’Assemblée nationale.

En commission des affaires sociales, mercredi 31 mai, les députés ont voté pour la suppression de l’article phare du texte : l’abrogation des 64 ans. Des amendements ont été déposé pour que l’abrogation soit discutée en séance, mais ils pourraient être rejetés.

Plusieurs manifestant·es nous ont confié leur volonté de continuer à se mobiliser, même sous d’autres formes. Malgré tout, nombre d’entre eux et elles ne croyaient plus à un retrait de la réforme des retraites.

La CGT a quant à elle annoncé un rassemblement le jeudi 8 juin à 12h devant la préfecture du Rhône, à l’occasion de l’examen de la loi déposée par le groupe Liot.

Entre 27 000 et 8000 personnes pour la manifestation à Lyon

À l’arrivée de la manifestation, la CGT a annoncé 27 000 manifestants, contre 8 000 du côté de la préfecture. D’abord clairsemé, le cortège s’est étoffé au long du parcours, avec un cortège de tête assez conséquent, à l’image des précédentes manifestations lyonnaises.

Des premiers affrontements entre la police et les manifestants se sont tenus près de l’arrêt de métro Saxe-Gambetta, après l’attaque des vitrines de la caisse d’épargne par des manifestants en noir et cagoulés. Lors de cette manifestation, aucun black bloc ne s’est réellement formé. Des petits groupes de manifestants masqués et munis de parapluies se sont fondus dans le reste du cortège de tête et même derrière l’intersyndicale par moment.

Place Antonin Poncet, de nouvelles tensions sont apparues entre policiers et manifestants. Là, quelques manifestants du cortège de tête et du black bloc côtoyaient un plus grand nombre de syndicalistes et de manifestants du cortège intersyndical. Dans une scène confuse, le service d’ordre de l’intersyndicale a dû essuyer gazage et coups de matraques, avant que les forces de l’ordre ne finissent pas disperser le reste des manifestants. La préfecture a annoncé l’interpellation de trois personnes.

>>> Ci-dessous, plus d’informations heures par heures sur cette journée de mobilisation

Bonjour à tous et toutes !

Il est 11 heures, la manifestation doit bientôt débuter à Lyon. Le sections syndicales ont déjà aligné leurs camions en vue du défilé et les cortèges se constituent peu à peu. La circulation vient d’être coupée.

Sur place, deux journalistes de Rue89Lyon sont présentes pour vous informer tout au long de la manifestation.

Les manifestants se rassemblent peu à peu, à la Manufacture des Tabacs, pour la manifestation du 6 juin à Lyon. ©Emma Venancie/Rue89Lyon
Les manifestants se rassemblent peu à peu, à la Manufacture des Tabacs, pour la manifestation du 6 juin à Lyon.Photo : Emma Venancie/Rue89Lyon

À l’avant du cortège, le service d’ordre (SO) de l’intersyndicale, composé de militants CGT, FO et de l’Union syndicale solidaire font un point sécurité avant de partir.

Lors des précédentes manifestations, ils ont dû gérer des situations compliquées. En particulier, à l’entrée de la rue de la Barre, lieu d’affrontements entre le black bloc et les forces de l’ordre. Le SO cherchait à assurer le passage du cortège dont la marche était entravée par ces affrontements.

Le 6 avril dernier, la CGT avait même dénoncé des violences policières après une charge des forces de l’ordre contre le SO.

Le service d’ordre lors de la manifestation intersyndicale contre la réforme des retraites du 6 juin 2023.Photo : EmmaVenancie/Rue89Lyon

Patricia, 68 ans, est venue manifester avec son « porte-parole à 4 pattes ». Elle a seulement 1000 euros de retraite par mois. Cette manifestante, habituée des cortèges, ne comprend pas pourquoi le gouvernement maintient la réforme. Pour elle, il y a d’autres manières de se mobiliser :

« Je suis contre ce gouvernement qui veut tout privatiser. Pour faire retirer cette réforme, il faut qu’on fasse une grève de la consommation ! Sinon, ça ne marchera pas. »

Patricia et son chien se mobilisent contre la réforme des retraites, le 6 juin 2023.Photo : EmmaVenancie/Rue89Lyon

Rémy et Franck sont syndiqués à la CGT construction à Lyon. Opposants chevronnés à la réforme des retraites, ils ont été présents à presque toutes les manifestations depuis début janvier. La pause d’un mois entre la mobilisation du 1er mai et celle du 6 juin a « fait du bien » à Rémy :

« C’était dur d’être toujours dans l’action. C’est fatiguant, on peut plus s’occuper des gamins, on n’est plus au boulot. La grève, ce n’est jamais une partie de plaisir, c’est un investissement. »

Selon lui, la pause a aussi servi à redéfinir des stratégies pour la suite du mouvement, car il ne sait pas ce qu’il adviendra des manifestations si l’abrogation des 64 ans proposée par le groupe Liot ne passe pas à l’Assemblée. Mais après 30 ans de militantisme, il dit ne pas être lassé. Notamment parce que les causes sont importantes.

« Dans le bâtiment, on compte un ouvrier mort par jour travaillé, illustre-t-il. La pénibilité n’est pas reconnue dans notre métier, en tout cas plus maintenant et depuis longtemps. Là, ils reculent l’âge alors qu’à 40 ans, nous on est déjà cassés »

Franck, de son côté, est motivé à continuer des actions. « On a teinté de rouge la fontaine de place la place Jacobin début mai. Il y a des luttes partout, tout le temps, et pas que des manifs. Même si y a l’été, que le gouvernement est sourd a nos revendications on lachera rien », conclut Franck.

Rémy à gauche, Franck à droite, syndiqués à la CGT construction, ne sont pas démotivés.Photo : LS/Rue89Lyon

Quarante minutes après l’heure de rendez-vous, le cortège n’est toujours pas parti.

Chez les manifestant·es, l’ambiance est en demi teinte. Difficile pour nos journalistes d’échanger avec des gens enthousiastes. La plupart affirment : « On n’arrêtera pas !… Mais on en a marre. »

Joanna, 25 ans, travaille dans une association environnementale. Elle n’espère même plus toucher un jour une retraite. Mobilisée contre la réforme, elle dénonce « un dysfonctionnement global du système ». Loin d’être résignée, elle croit à l’action collective :

« Le gouvernement n’en a rien à faire de nos revendications … mais il faut qu’on continue à manifester même si le mouvement s’épuise. C’est une vraie force d’être unis. »

Joanna manifeste à l’appel de l’intersyndicale contre la réforme des retraites, le 6 juin.Photo : EmmaVenancie/Rue89Lyon

Le cortège s’élance doucement sous le soleil. Des chants commencent à résonner, et la CGT lance le slogan : « La retraite à 60 ans, on s’est battus pour la gagner, on se battra pour la garder.»

De loin, une banderole jaune et bleu interpelle. Une photo d’un bébé côtoie le slogan « Pas de bébés à la consigne ». Ce collectif, créé en 2009, se bat pour un meilleur accueil individuel ou collectif des enfants en bas âge. Derrière la banderole, Anne-Laure, éducatrice de jeunes enfants pour la Ville de Lyon, continue de se mobiliser pour cette cause et contre la réforme des retraites.

« On participe aux manifestations depuis le début en tant que collectif parce que, pour nous, nos conditions de travail et cette réforme, c’est lié. Là où je travaille, on fait le double de travail parce qu’on arrive pas à embaucher. On est entendues par la ville, mais pas par le gouvernement. Il passe son temps à annoncer des ouvertures de place mais il ne met pas les moyens derrière. »

Si elle a fait plusieurs manifestations à Lyon, elle ne s’est pas déplacée à chaque fois. « Ce qui se passe à l’avant du cortège me faisait peur, et puis ça coûte de l’argent de se mettre en grève », explique-t-elle. Sur la réforme des retraites, comme sur l’accueil des enfants, elle veut rester mobilisée.

« Je n’imagine pas arrêter de dire que ce n’est pas normal. On ne perdra pas de vue nos objectifs car on aime nos boulots, on a besoin de pouvoir les faire bien »

Le collectif Pas de bébés à la consigne se mobilise participe à de nombreuses luttes sociales à Lyon depuis 2009.Photo : LS/Rue89Lyon

Alexandre, 36 ans, est optimiste. Il croit que le retrait de la réforme des retraites est encore possible. Il est ingénieur dans la santé et selon ses calculs, il pourra partir à taux plein à 65 ans. Il est prêt à continuer à manifester ; pour lui, c’est même « essentiel». Mais l’arrêt des manifestations intersyndicales lui paraît peu stratégique

« C’était une vraie bêtise d’arrêter les mobilisations pendant un mois, autant s’arrêter un an tant qu’on y est… Heureusement qu’il y a du monde pour cette reprise.»

Alexandre manifeste à Lyon le 6 juin contre la réforme des retraites, après un mois sans manifestation intersyndicale.Photo : EmmaVenancie/Rue89Lyon

Des inspecteurs du travail de plusieurs syndicats, CGT et Sud, se sont réunis en cortège. Ils seront en première ligne pour observer les conséquences des conditions de travail et du recul de l’âge de départ à la retraite. Alain (prénom modifié), 25 ans, élabore :

« Lorsqu’on se déplace dans les entreprises, on verra qu’il y aura plus d’accidents et de licenciements pour inaptitude avec cette réforme. Ça va être quoi nos critères pour définir s’il y a des problèmes, dans des métiers ou tout le monde est cassé ? »

Sa collègue, Marie (prénom modifié), 55 ans, abonde :

« Dans les grandes surfaces, dans les EHPAD, sur les chantiers et même chez les coiffeurs, il y a plein de métiers qui ne sont pas reconnus dans les métiers à risque ou pénibles. Comment on peut demander aux gens de travailler jusqu’à tard alors qu’ils s’abîment autant ? »

Elle se tourne vers le passé, l’élection de François Mitterand (PS) et l’instauration de la retraite à 60 ans. « Il y avait un autre modèle de société. Là on jette les gens, on vaut rien. Les gens deviennent une variable d’ajustement », peste-t-elle.

Les inspecteurs et inspectrices du travail ont reformé leur cortège pour la manifestation du 6 juin à Lyon. ©LS/Rue89Lyon
Les inspecteurs et inspectrices du travail ont reformé leur cortège pour la manifestation du 6 juin à Lyon.Photo : LS/Rue89Lyon

Laurent Aubeleau, est aiguilleur à la SNCF. Il a 53 ans et au début de sa carrière, son départ à la retraite était fixé à 55 ans. Depuis, les réformes successives ont repoussé cette date de dix ans. Avec une tendinite au poignet et des horaires changeants, il fatigue. Malgré l’usure professionnel, le représentant régional de la CGT Cheminots croit au succès des mobilisations intersyndicales :

« Pour moi, on y arrivera, à retirer cette réforme. Ça finira par péter à un moment donné.»

Laurent, aiguilleur SNCF, est venu manifester le 6 juin contre la réforme des retraitesPhoto : EmmaVenancie/Rue89Lyon

Ralentissement du cortège au niveau du métro Garibaldi. Après quelques tirs d’artifices, plusieurs manifestants du cortège de tête sont entrés dans la Société générale. A l’avant du défilé, les parapluies sont de sortie, afin de contrer le drone déployé par la préfecture pour surveiller la manifestation, comme lors du 1er mai. Le black bloc n’est pour l’instant pas encore constitué.

Le début du cortège de la manifestation contre la réforme des retraites du 6 juin, parsemé de parapluie noirs du black bloc.Photo : LaureSolé/Rue89Lyon

D’ordinaire déjà frileux devant les photos et vidéos des journalistes, les membres du bloc refusent encore plus les images aujourd’hui. La faute, selon eux, aux arrestations des dernières semaines, qui ont conduit à des lourdes peines, après que les accusés aient été identifiés sur des photos ou vidéos.

Peu après Garibaldi, les membres du bloc s’en prennent aux vitrines de Triangle Interim, et se cachent derrière une carapace de parapluie. Les forces de l’ordre gazent en retour et repoussent les manifestants.

La vitrine de Triangle Interim, après le passage des manifestants, le 6 juin à Lyon. ©Laure Solé/Rue89Lyon
La vitrine de Triangle Interim, après le passage des manifestants, le 6 juin à Lyon.Photo : Laure Solé/Rue89Lyon

Après des débuts clairsemés, la manifestation s’est grandement densifiée. Le cortège de tête, situé devant la banderole intersyndicale, est important, comme lors des précédentes manifestations lyonnaises. Pas vraiment constitué, le black bloc s’y mélange aux autres manifestants.

Un cortège de tête dense s'est constitué à la manifestation du 6 juin contre la réforme des retraites à Lyon ©Laure Solé/Rue89Lyon
Un cortège de tête dense s’est constitué à la manifestation du 6 juin contre la réforme des retraites à LyonPhoto : Laure Solé/Rue89Lyon
Le cortège intersyndicale s'est étoffé pour constituer un cortège dense. ©Laure Solé/Rue89Lyon
Le cortège intersyndical s’est étoffé pour constituer un cortège dense.Photo : Laure Solé/Rue89Lyon

Alexandre, Mathilde et Emma sont tous les trois étudiants. Ils se sont rencontrés lors des premières manifestations contre la réforme des retraites. Pour Alexandre, ce mouvement est l’occasion de se politiser.

« Ça m’a permis de trouver ma voie politique », explique le jeune homme

Déterminés à continuer à se mobiliser, ils ont tout de même des doutes sur l’issue de la mobilisation :

« Ça va être compliqué de retirer cette réforme, puisqu’on voit que Macron n’en a rien faire, mais il faut continuer à montrer qu’on est là »

Alexandre regrette le mois passé sans manifestation intersyndicale, même si ça ne l’a pas empêché de rester mobilisé :

« Pendant la pause d’un mois, j’ai continué à participer à des manifestions sauvages. Ça a un peu ramolli le mouvement, on voit qu’il y a moins de monde »

Trois étudiants mobilisés contre la réforme des retraites, le 6 juinPhoto : EmmaVenancie/Rue89Lyon

Près de la station de métro Saxe-Gambetta, le cortège marque de nouveau une pause. Les membres du bloc, toujours mêlés à des « monsieurs et madames tout le monde », selon notre journaliste, cassent les vitrines de la Caisse d’épargne sous les applaudissements.

Quelques mètres en amont, ils avaient tenté d’enlever les planches en bois qui protégeaient les vitrines de la boîte d’interim Sovitrat. Une habitante à sa fenêtre avait tenté de filmer avant d’être réprimandée par le cortège de tête. « Filme pas ! ». Nouveau signe de la forte peur des manifestants radicaux d’être surveillés et retrouvés par des vidéos.

Une femme tente de filmer des manifestants, qui refusent. ©Laure Solé//Rue89Lyon
Une femme tente de filmer des manifestants, qui refusent.Photo : Laure Solé//Rue89Lyon

« On lâchera rien ! »,

crie Émeline, agente technique à Enedis de 37 ans. Travailler dans les intempéries, la pluie ou encore la neige pour réparer le réseau électrique, c’est son quotidien.

« On est dehors tout le temps, c’est fatigant, et on nous demande d’aller jusqu’au bout. »

Elle a aussi quelques idées en réserve pour obtenir le retrait de la réforme :

« On devrait mettre le pays dans le noir, pendant un jour entier, et je suis sûre qu’on arriverai à faire flancher le gouvernement. »

Emeline hurle sa colère contre la réforme des retraites, le 6 juinPhoto : EmmaVenancie/Rue89Lyon

Le cortège s’est retrouvé bloqué un long moment au niveau de Saxe-Gambetta. Face aux assauts du black bloc sur les vitrines de banque, les policiers gazent le pré-cortège. Les manifestants reculent, ce qui mène à une drôle de situation.

Des manifestants vêtus de noir et masqués, qui ne se sont jamais vraiment constitués bloc juste ici, se retrouvent derrière la banderole de l’intersyndicale. Une partie du cortège intersyndical s’est replié plus en arrière et le camion de tête se retrouve alors isolé parmi les manifestants du cortège de tête.

Une charge policière pénètre dans le cortège et parvient jusqu’au service d’ordre de l’intersyndicale. Plusieurs manifestants sont interpellés.

Des manifestants en noir, mélangés à l'intersyndicale, reculent devant les gaz. ©Laure Solé/Rue89Lyon
Des manifestants en noir, mélangés à l’intersyndicale, reculent devant les gaz.Photo : Laure Solé/Rue89Lyon

Le cortège reprend sa marche et s’approche de la place Gabriel Péri. « Y’a plus rien à casser, il y a que des petits commerces maintenant », regrette un manifestant cagoulé.

Julie et François se sont réfugiés place Aristide Briand pour échapper aux gazs lacrymogènes.

« Ils ont tiré de tous les côtés. Moi, je suis équipée mais pas mon ami. On a pas trop compris, on est pas en tête de cortège mais derrière le camion de la CGT», raconte Julie.

« On ne casse rien nous… la violence, elle vient du gouvernement. »

Ils ont peu d’espoir que la réforme des retraites soit retirée :

«J’y ai cru jusqu’à jeudi dernier avec le projet de loi du groupe Liot mais maintenant ça me semble compliqué. On voit bien que la mobilisation est moins forte par rapport au premier mai », déplore François.

Malgré les gazs, Julie et François continuent la manifestation du 6 juin contre la réforme des retraitesPhoto : EmmaVenancie/Rue89Lyon

Le cortège dépasse la place Gabriel Péri et s’engage sur le pont de la Guillotière.

Le cortège de la manifestation du 6 juin contre la réforme des retraites arrive sur la place Gabriel Péri.Photo : LaureSolé/Rue89Lyon

À l’entrée de la rue de la Barre, des canons à eau attendent les manifestants. Manifestants du black bloc et service d’ordre des syndicats avancent côte à côte sur le pont. Les « siamo tutti antifascisti » couvrent presque la voix du speaker. « J’ai eu trop peur tout à l’heure », confie une syndicaliste du service d’ordre à une autre syndicaliste.

Les canons à eau placés rue de la Barre, le 6 juin à Lyon. ©Laure Solé/Rue89Lyon
Les canons à eau placés rue de la Barre, le 6 juin à Lyon.Photo : Laure Solé/Rue89Lyon

Sans plus de difficultés, le cortège réussit à se frayer un chemin vers la place Antonin Poncet pour rejoindre la place Bellecour.

Le cortège a eu moins de difficultés que les précédentes manifestations contre la réforme des retraites pour rejoindre la place Antonin Poncet. ©Laure Solé/Rue89Lyon
Le cortège a eu moins de difficultés que les précédentes manifestations contre la réforme des retraites pour rejoindre la place Antonin Poncet.Photo : Laure Solé/Rue89Lyon

La majorité des manifestants arrivent place Bellecour. Le cortège s’est divisé rue de la Barre, certains sont restés affronter les forces de l’ordre qui ont fait usage du canon à eau.

Après plusieurs minutes de jets de projectiles et de jet des canons à eau, les forces de l’ordre ont chargé les manifestants restants sous les huées. Une charge qui a obligé le black bloc à reculer jusqu’à la place Antonin Poncet.

A l’arrivée, place Bellecour, la CGT se félicite d’avoir réuni 27 000 manifestants. La préfecture parle de 8 000 manifestants.

Pendant ce temps, les manifestant dansent sur de la musique techno diffusée par les camions de la CGT, dans une ambiance plus détendue.

En fin de manifestation, les manifestants dansent sur de la musique techno diffusée par un camion CGT place Bellecour ©EmmaVenancie/Rue89Lyon

Les jets de gaz lacrymogènes de la place Poncet se répandent et obligent les derniers manifestants à se replier plus loin sur la place Bellecour. Un petit groupe continue de faire face aux forces de l’ordre, sans jets de projectile, et continue de se reformer malgré les lacrymogènes. Selon notre journaliste sur place, la majorité de ces personnes ne sont pas membre du black bloc. Le groupe est composé de syndicalistes et de manifestants lambdas.

Les manifestants fuient les gaz lacrymogènes, place Bellecour, le 6 juinPhoto : LaureSolé/Rue89Lyon

Selon nos informations, plusieurs membres du service d’ordre syndical ont été blessés après des charges policières et des coups de matraques, notamment sur la place Antonin Poncet. Plusieurs vidéos attestent également de cette charge. Si vous avez été témoin de ce moment, contactez-nous à hello@rue89lyon.fr

Du côté de la préfecture, on explique avoir « repoussé fermement » des « syndicalistes [ qui empêchaient ] les forces de l’ordre de disperser les manifestants hostiles », sans savoir qu’il s’agissait du service d’ordre.

La préfecture annonce trois interpellations de manifestants.

Pour la suite de la mobilisation, la CGT donne rendez-vous le 8 juin à 12h devant la préfecture du Rhône, lors de l’examen de la proposition de loi LIOT pour l’abrogation de la réforme des retraites.

C’est la fin de ce live, merci de l’avoir suivi !


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