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Prof confinée : « Ne pas revoir les élèves avant septembre serait dramatique »

Nous publions une série de témoignages d’enseignant.es confiné.es. Ou le travail des profs au temps du covid-19. Le confinement est propice au creusement des inégalités, la continuité pédagogique étant loin d’être une évidence ni même parfois une option dans les familles. C’est ce qu’Emmanuel Macron a relevé pour justifier d’une ré-ouverture des établissements scolaires (hors supérieur) dès le 11 mai.

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Bureau avec la mascotte Kimamila. Photo de l'enseignante.

En attendant, envois de mails, coups de fil, visioconférences pour certain.es enseignant.es, rapports heurtés avec l’administration, (léger) désarroi en entendant Jean-Michel Blanquer, coups de stress, récit d’anecdotes avec humour et vague à l’âme : plusieurs d’entre vous ont bien voulu partager cette expérience sur Rue89Lyon. N’hésitez pas à nous contacter (hello@rue89lyon.fr) pour que l’on échange et que l’on vous pose nos questions.
Ci-après, troisième récit, celui d’une enseignante d’une école primaire de Cusset (dans le département de l’Allier) auprès d’une classe de CP.
La rupture a été violente pour les élèves, juste une semaine après la reprise des vacances de février. Ils ne voulaient pas croire qu’on ne viendrait pas à l’école le lundi et qu’on ne se verrait plus pendant longtemps. Certains étaient même très en colère après ce virus…
Ils sont partis le vendredi soir avec 2 semaines de travail dans leur cartable. L’avantage en CP est de travailler avec des fichiers en lecture et en math sur lesquels les enfants tout à la fois lisent et écrivent.
Les parents se sont montrés très compréhensifs le soir au portail et même très reconnaissants.

Album collectif du confinement

Cette année, les enfants ont un lien très fort entre eux, et avec moi grâce essentiellement à notre mascotte, Kimamila, qu’ils emmènent régulièrement à la maison. Ce lien nous permet de garder le contact car en effet, Kimamila leur envoie tous les jours une photo de ses activités chez maîtresse et les enfants doivent commenter afin de fabriquer un album collectif du confinement.
Pour « l’école à la maison », cela a été plutôt compliqué à mettre en place et à trouver une routine, la difficulté principale étant que n’ayant aucune lisibilité sur la durée, on ne savait pas si on devait se contenter de faire des révisions ou s’il fallait avancer dans le programme.
Mais on a dû se résigner et je leur envoie désormais leur semaine de travail par mail le dimanche soir. L’avantage avec les fichiers est que les enfants ont l’essentiel du matériel chez eux. Pour les exercices, albums et activités complémentaires, j’envoie aussi par mail pour ceux qui sont équipés (ordinateur + imprimante). Pour les autres (une bonne moitié de classe), ils ont dans un premier temps été envoyés par courrier postal (service organisé par la mairie mais qui s’est arrêté). Désormais, nous donnons des rendez-vous individuels aux familles à l’école pour récupérer les documents.

L’inspection a promis de mettre en place un service de courrier mais à une semaine des vacances, nous attendons toujours…
Les notions de « pédagogie » et de temps de préparation sont totalement différentes en ce moment.

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