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A Lyon, un internaute d’extrême droite condamné pour cyberharcèlement

Nous avions publié un long entretien avec Julie Hainaut l’année dernière. L’un des milliers d’internautes qui avaient harcelé la journaliste lyonnaise, Sylvain C., vient d’être condamné à six mois de prison avec sursis. 

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Julie Hainaut reçoit un prix le 23 mars 2018 à Grenoble. Thème du débat "Mobilisés contre le racisme et l'antisémitisme". DR

Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné, mardi 17 décembre, un internaute d’extrême droite à six mois de prison avec sursis pour avoir relayé un article raciste et sexiste sur Facebook. Sylvain C., âgé de 38 ans et vivant avec sa mère et son fils au nord de Lyon, a fait partie des milliers d’internautes ayant agoni d’injures Julie Hainaut à l’automne 2017. Une campagne de harcèlement aux proportions rares déclenchée par la publication par cette journaliste lyonnaise d’un article relayant les propos douteux des tenanciers d’un bar à cocktails « colonial ».

Le prévenu absent à l’audience

Lors de l’audience, mardi 19 novembre, Sylvain C. ne s’était pas déplacé. « Le prévenu, qui adhère aux philosophies les plus noires de notre histoire, n’a même pas le courage de venir s’expliquer », avait grincé le procureur. Ce dernier, au terme d’une brève plaidoirie, avec réclamé une peine très sévère pour des délits de presse : un an de prison ferme.

L’avocat de Sylvain C., Xavier Moroz, avait plaidé, sans succès, la relaxe de son client, en soulignant notamment qu’il n’était pas responsable des milliers de messages haineux qui ont déferlé sur Julie Hainaut. « On veut faire de mon client un exemple. Or, rendre la justice n’est pas faire un exemple. Sylvain C. est un bouc émissaire », a plaidé l’avocat.

« Il ne faut pas attendre qu’il y ait des morts ! »

« Je suis soulagée d’être là. Cela fait deux ans que je n’ai pas été entendue », avait dénoncé Julie Hainaut dans la salle d’audience, des sanglots dans la voix, encore marquée, deux ans après, par la vague de haine.

Elle avait expliqué s’être retirée de certains réseaux sociaux, avoir renoncé à ses cours à l’université, par peur qu’on la reconnaisse et que la campagne contre elle ne redémarre. Et déploré aussi n’avoir jamais été entendue par le magistrat instructeur. « Si j’avais reçu des coups à la place de chaque insulte, de chaque menace de viol, peut-être m’aurait-on davantage écouté », avait-elle cinglé devant la présidente du tribunal.

« Si seulement ce n’était que des mots… », avait plaidé son avocat, Eric Morain, dénonçant le peu d’empressement que mettait la justice à poursuivre les fauteurs de haine en ligne.

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