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Élections 2020 : Kimelfeld et Collomb vont-ils choisir les petits arrangements entre amis ?

Ce n’est pas tout de causer mais l’heure tourne. Les élections locales, métropolitaines et municipales, arrivent à grands pas et à Lyon tout ce qui se faisait de mieux en matière de macronisme est en train de vaciller dangereusement -si l’on se place du point de vue du président de la République et de son parti La République en Marche.

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Au voeux du SYTRAL au Grand Hôtel-Dieu, David Kimelfeld président de la Métropole de Lyon croise Gérard Collomb Maire de Lyon . Vendredi 25 janvier.©MG/Rue89Lyon

Ce mercredi, sur le plateau de CNews, le maire de Lyon Gérard Collomb a joué carte sur table, donnant sans ambages son plan pour la gestion de la campagne électorale à venir.

Pour le moment, le maire de Lyon livre bataille à son ex-poulain David Kimelfeld ; tous les deux veulent l’investiture et les moyens du parti LREM pour être candidat à la présidence de la Métropole de Lyon. Dans l’histoire, la bataille pour la mairie de Lyon n’est même pas traitée, tant les pouvoirs politiques sont concentrés au sein de cette Métropole de Lyon, collectivité territoriale unique en France.

Ce mercredi matin, Gérard Collomb, particulièrement cash, a proposé un deal au micro de Jean-Pierre Elkabbach (voir vidéo ci-après) : faire les trois premières années de mandat à la tête de la Métropole de Lyon, puis laisser les trois dernières à celui qu’il aura alors placé comme premier vice-président, David Kimelfeld.

Le fait d’être désigné par les électeurs et via les urnes ne semble être dans sa bouche qu’une formalité.



Ce partage du mandat, une fois obtenu, est une hypothèse de « rassemblement » que nous avions évoquée avec l’entourage de David Kimelfeld.

« Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent », nous avait-on sagement répondu.

Un deal… avant le courroux de Gérard Collomb ?

Mais Gérard Collomb, ce mercredi matin, a promis, presque prêt à cracher, qu’il lâcherait son fauteuil de président au profit de celui qui aura fini par se remettre dans le rang. Déclarant même :

« Vous ne trouverez personne à Lyon qui vous dise que je ne tiens pas ma parole ».

Quelques uns ont dû tousser en l’entendant car, parmi eux, nombreux et nombreuses sont les déçus du traitement que Gérard Collomb a pu leur réserver au cours de son règne sans partage. Autant de personnes qui ont, de ce fait, rejoint et soutenu David Kimelfeld.

Si ce dernier, actuellement président de la Métropole, finissait par obtenir les garanties suffisantes pour ce passage de relais annoncé, le « grand rassemblement » macroniste aurait lieu en vue de la campagne électorale. On reviendrait alors au refrain connu en campagne électorale à Lyon, « tous derrière Gérard Collomb ». Lequel a pour lui, indéniablement, une très grande popularité. David Kimelfeld ne peut pas en dire autant -on entend d’ailleurs Jean-Pierre Elkabbach écorcher grossièrement son nom pendant l’interview.

Toujours dans cette hypothèse du « rassemblement », David Kimelfeld devra alors protéger tous ses soutiens du courroux de Gérard Collomb qui, pendant cette période de rivalité fraternelle, a bien identifié les personnes qui, de son point de vue, l’ont bassement lâché.

La proposition de Gérard Collomb est « irrespectueuse »

Le président actuel de la Métropole a réagi mercredi dans la journée, en déclarant :

« J’ai entendu ce (mercredi) matin la proposition, pour le moins étonnante de Gérard Collomb. Elle est irrespectueuse du président de la République, qu’il fait parler alors que je ne l’ai pas entendu s’exprimer, irrespectueuse du mandat, irrespectueuse du mouvement ».

David Kimelfeld a ajouté :

« À la fin de ce mandat, j’aurai été président de la Métropole pendant trois ans. Gérard Collomb souhaite être de nouveau président de la Métropole pendant trois ans. Pour qu’ensuite je le redevienne pendant trois ans. C’est illisible, incompréhensible, inefficace. Les gens ne vont pas voter avec deux demi-bulletins, Collomb pour trois ans et moi pour trois ans ! […]

Je ne conteste pas sa légitimité à poursuivre son action, qu’il ne conteste pas la mienne. C’est, au contraire, avec les petits arrangements comme celui qu’il propose que l’on crée les conditions d’un échec. C’est cela, la véritable machine à perdre. »

Pour l’heure, le deal est donc loin d’être passé. L’été sera donc nécessairement productif et passionnant, quand on sait qu’Emmanuel Macron tient à ce que cette affaire lyonnaise soit réglée d’ici la rentrée, comme il l’avait dit lors de sa visite à Lyon dimanche et lundi dernier.


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