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Une mobilisation ce lundi pour dénoncer la « politique non-solidaire des TCL »

C’est une mobilisation de « désobéissance civile » qui a été programmée ce lundi 24 septembre, sur la place Bellecour. Organisée par le MAN (mouvement pour une alternative non-violente), cette initiative remet sur le devant de la scène le fait que, dans les transports en commun lyonnais, donner son ticket fait partie du panel des fraudes répréhensibles.

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Campagne TCL 2017 anti-fraude. DR

Prévue ce lundi 24 de 18h à 20h sur la place Bellecour, la mobilisation intitulée « la solidarité n’est pas un délit » affiche plus de 7000 personnes intéressées sur la page Facebook dédiée.

La mesure n’est pas nouvelle et se heurte toujours à une très large opposition. L’an dernier, le déploiement d’une campagne de pub par le Sytral, syndicat mixte gestionnaire des TCL, pour lutter contre cette fraude particulière du don de ticket avait suscité une levée de boucliers.

La com’ TCL disait :

« Céder votre titre de transport n’est pas un acte de solidarité ou de générosité, cela contribue à entretenir la fraude. Ça s’appelle de la complicité de fraude et ça se paye. »

Donner son ticket à une autre personne peut valoir une contravention, de 150 euros en l’occurrence, tant au donneur qu’au deuxième voyageur qui souhaiterait profiter du fait que le ticket à Lyon fonctionne une heure de temps. Par exemple, si l’on voyage sur le réseau seulement pendant 20 minutes, le ticket est encore valide 40 minutes.

A savoir que légalement, la mesure TCL est possible puisque le ticket représente un droit d’accès au réseau et qu’il est à ce titre nominatif.

La campagne anti-fraude des TCL détournée.
La campagne anti-fraude des TCL détournée.

Le cas de Joshua, qui a porté plainte contre des contrôleurs TCL

Plus récemment, c’est le cas d’un jeune homme, qui a de nouveau mis en avant que le rappel à la règle diffusé via la campagne de pub controversée n’a pas été lancé à la légère. Il a porté plainte le 28 juin dernier, contre des contrôleurs TCL, pour « violence en réunion ».

Joshua (prénom d’emprunt), était en règle  lors d’un contrôle, dans le sens où il était en mesure de présenter un titre de transport validé. Mais il avait alors décidé de donner son ticket à un voyageur qui, lui, ne l’était pas, avant de descendre du bus et d’être stoppé par des contrôleurs pour son geste.

Il affirme ensuite avoir été brutalisé par ces derniers. Depuis sa plainte, il déclare se « sentir seul dans ce combat » :

« Je suis toujours en attente de quoi que ce soit, mes témoins ont témoigné, j’ai donné toutes les informations à la police, ils ont eu accès aux caméras, je suis en attente depuis ».

« Nous ne voulons plus voir les gens subir cette injustice »

L’association du MAN souligne principalement l’esprit non-violent de l’action prévue lundi, en donnant plus de détails sur son déroulement, via son event Facebook.

« Nous vous invitons à venir à cette action en métro et à déposer votre ticket sur une borne en sortant à la station Bellecour. Nous vous invitons à prendre en photo ce geste, afin de faire très rapidement un montage de ce dépôt de tickets et le diffuser sur les réseaux sociaux. »

Dans son rêve, le MAN voudrait obtenir l’annulation de la mesure qui considère le fait de donner son ticket, le laisser à disposition d’autres usagers, comme une fraude (et puni comme telle par une amende).

Sur la page de l’événement, de nombreux internautes ont tenu à souligner « une mesure injuste ».

« Ils vendent un ticket à l’heure et non nominatif , l’usager est propriétaire de son ticket et donc il est libre d’en faire ce qu’il veut. Ce sont les TCL qui devaient être condamnés pour entrave à la solidarité ! », s’insurge l’un d’eux.

Le MAN, tête pensante de la mobilisation

C’est donc le Mouvement pour une Alternative Non-violente de Lyon (MAN) qui a pris l’initiative d’organiser cette journée. Cette association internationale née en 1974 a pour objectif de promouvoir l’action toujours non-violente et fait valoir un apport spécifique dans la vie quotidienne, dans l’éducation et dans les luttes sociales et politiques.

Chaque année entre le 21 septembre, journée internationale de la Paix, et le 2 octobre, journée mondiale de la non-violence, l’association organise une « quinzaine », autour d’une thématique. Différents événements sont proposés, dont cette année la mobilisation contre la fraude au ticket redistribué.

Le mouvement affirme avoir contacté le Sytral pour discuter de cette mobilisation et trouver des solutions face à  cette règle anti-fraude controversée, mais « la présidente du Sytral n’a pas donné suite à cette demande ».

 

 


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