
La menace planait sur la France depuis dix ans. Bruxelles demande à la France depuis 2008 de respecter les seuils tolérés inscrits dans la directive européenne sur la qualité de l’air. Elle a mis en demeure notre pays à ce sujet depuis 2009.
Une situation « très préoccupante » selon Bruxelles
Jeudi 17 mai, elle a donc décidé de renvoyer la France devant la Cour de Justice européenne. La Commission européenne juge que malgré des efforts « la situation reste très préoccupante dans douze zones soumises à des niveaux de dioxyde d’azote (NO2) très élevés ». Elle reproche également des dépassements des seuils de particules fines (PM10). Parmi ces zones, trois concernent notre région Auvergne-Rhône-Alpes : les agglomérations de Lyon, Grenoble et la Vallée de l’Arve en Haute-Savoie.
Les pics de pollution sont fréquents dans ces trois zones.
La Vallée de l’Arve, qui mène à Chamonix au pied du Mont-Blanc, est même l‘une des zones les plus polluées de France aux particules fines durant l’hiver. En cause notamment : l’important trafic autoroutier. Durant l’hiver 2016, elle avait même connu un pic de pollution de près d’un mois sans interruption. Un triste record.
Des associations, des parents d’élèves, des médecins ne cessent d’alerter sur la situation. Et ses conséquences sanitaires : des récréations écourtées dans les cours d’écoles pour cause de pollution, des morts prématurées imputées à la pollution. Et de critiquer le manque d’action des services de l’État. Des habitants viennent d’ailleurs d’attaquer l’État pour « carence fautive ».

Capture d’écran du tweet de la préfecture d’Isère à propos de la pollution de l’air à Grenoble. ©Préfecture de l’Isère
Bruxelles met en avant la risque sanitaire
Préoccupations sanitaires et manquements des services de l’État. Voilà les raisons par lesquelles Bruxelles justifie sa décision de poursuivre l’État français dans ce dossier. Elle s’appuie notamment sur une étude de l’OMS qui quantifie à 48 000 le nombre de décès par an imputables à la pollution de l’air en France. Et reproche à la France de n’avoir présenté que des mesures inefficaces ou insuffisantes.
À Lyon, la pollution de l’air réduirait l’espérance de vie de 6 mois.
Les agglomérations de Lyon et Grenoble sont également souvent sujettes aux pics de pollution de l’air. Pollution à l’ozone (déclenché notamment par des oxydes d’azote) en été et aux particules fines en hiver. L’agglomération grenobloise semble plus ambitieuse en matière de réduction de la pollution. Des zones de circulation limitée à 30km/h en agglomération et des restrictions de circulation (alternée ou interdite aux vieux véhicules) mises en place rapidement durant les épisodes de pollution.
Des dispositifs mis en place insuffisants ?
À Lyon, la circulation alternée pendant les pics de pollution est parfois plus tardive. Il y a un an, il avait fallu attendre le quatrième jour d’un pic de pollution hivernal pour voir le dispositif mis en place. La gratuité des transports, solution parfois mise en place pour compléter le dispositif, n’est pas très en vogue également.

L’autoroute A7 au niveau de la Confluence à Lyon ©Thomas Francillard/Rue89Lyon
La Métropole de Lyon s’est toutefois engagée par ailleurs dans un « Plan Oxygène » pour l’horizon 2020. S’il n’est toujours pas très coercitif ni radical, il prévoit une « zone à faibles émissions ». Lyon et Villeurbanne notamment devraient être interdits aux poids lourds et aux véhicules utilitaires légers les plus anciens (diesel et essence).
La France risque théoriquement une amende de 11 millions d’euros et des astreintes journalières d’au moins 240 000 euros jusqu’à ce que les normes de qualité de l’air soient respectées. Cependant, la procédure est longue et les sanctions rarement effectives dans ce domaine.
La pollution aux diesels cause près de 50.000 morts par ans chaque année en France.
Devant la molesse et la lenteur des élus à agir (voir les pics de pollutions, périodes qui ne sont prises en compte qu'après plusieurs jours de dépassement du seuil...), malheureusement une condamnation est nécessaire.
Quelle honte.
Ce qui est certain, c'est que les industriels pollueurs sont protégés, par l' Etat semble t'il pour cause d' emplois ...
Dans le Nord Isère, le cimentier VICAT, devenu un co incinérateur depuis qu'il a étéautorisé depuis 2006 a incinérer 240 000 tonnes/an de déchets industriels dangereux, a obtenu dernièrement de la DREAL, service PROTECTION des populations, une autorisation de doubler ses rejets de SO 2 ! ainsi qu'une prochaine augmentation du tonnage de déchets industriels dangereux incinérés qui passera à 300 000 tonnes/an dès 2019 ...
Par contre, les normes de rejets de cheminées datant de 2002, suite au scandale de l' incinérateur de Gilly sur Isère n'on pas été améliorées !
Le bilan 2017 d' ATMO Auvergne-Rhône-Alpes confirme que le nord de l' Isère, ( si près de Lyon ) est soumis à une grande diversité de sources de pollution du fait d'une importante activité industrielle ainsi qu' un trafic routier important ...
Ainsi, le nord du département, malgré la présence d' un vent parfois important et DISPERSIF, présente des enjeux de pollution de l' air notable !
RESPIRER nuit gravement à la santé dans notre canton !
L' association " sans nature pas de futur " a déposé un recours en cassation contre l' autorisation d' exploiter accordée à CHIMIREC, tri-transit-stockage et pré-traitement de 30 000 tonnes/an, doublement dans 5 ans, à 220 m seulement des habitants du village de Bouvesse Quirieu, mais à 440 m de VICAT ...
CHIMIREC, rappelez vous, cette sté a été condamnée fin 2013 pour faux, usage de faux, trafics d'huiles polluées aux P.C.B, revendues aux cimenteries pour incinération, durant plusieurs années, dans plusieurs sites ...
Vous pouvez suivre, pour votre information, le blog www.sansnaturepasdefutur.fr
Vu la proximité avec le département du Rhône et la ville de Lyon, je croyais que cela pourrait vous intéresser ...