Metrologif par François Sola.
Et pour cause, étendre les horaires des TCL à 1h30 pourrait permettre, selon Jérôme Lafon, à l’initiative de la requête, aux noctambules de continuer leur soirée et aux commerces d’améliorer leur chiffre d’affaires. Il explique :
« À 00h10 à Gerland, une bonne partie des entrées de métro sont déjà fermées, et le dernier métro est à 00h15, alors que la majorité des restaurants et bars ferment à 1h00 du matin. »
Et il ajoute :
« Le coût (du travail de nuit des chauffeurs TCL, ndlr) serait plus élevé pour la municipalité, dû aux horaires de nuit, mais rentabilisé par le boost de l’économie durant cette heure supplémentaire laissée aux usagers pour profiter de leur soirée et consommer. »
Jérôme Lafon conclut avec l’argument de « la compétition entre villes » cher à Gérard Collomb, en précisant que « d’autres villes moins importantes que Lyon en France ont mis en place cette amplitude horaire ». Comme Toulouse où le métro circule jusqu’à 3h les vendredis et samedis depuis 2014.
On peut ajouter que depuis 2006 la plupart des grandes villes européennes ont reculé l’heure du dernier métro en fin de semaine jusqu’à :
- 2h15 du matin le samedi pour Paris (depuis 2006)
- 2h du matin le vendredi soir et un service continu le samedi pour Barcelone
- A Berlin, le métro offre même un accès en continu les vendredi et samedi soirs
En 2009, l’ancien président du Sytral Bernard Rivalta s’était déjà posé la question. Souhaitant au départ « fermer certaines lignes TCL plus tard », il avait confié à Lyon Capitale pourquoi il ne le ferait finalement pas :
« Tout cela coûte une fortune, [et] les salaires doivent être doublés après minuit. »
Un obstacle que Gérard Collomb ne serait toujours pas prêt à sauter. C’était pourtant une de ses promesses de campagne (que l’on peut retrouver dans notre appli sur les élections municipales de 2014).
Mais si l’auteur de la pétition mobilise les internautes depuis trois semaines, c’est bien parce qu’il ne comprend pas cette restriction déjà pointée du doigt en 2013 par les patrons de la nuit lyonnaise, et par un riverain de Rue89Lyon qui dénonçait l’ironie de la situation :
« Sortez avec le Sytral mais engraissez les taxis pour rentrer, semble être la devise de Lyon. »
À Rue89Lyon, on assume un journalisme engagé. Notre rôle, en tant que journaliste, c’est d’alerter, de demander des comptes, parfois d’égratigner celles et ceux qui nous gouvernent, souvent de donner la parole aux personnes à qui elle est confisquée.
Pour que ce journalisme continue de vivre à Lyon, dans sa banlieue, mais aussi dans la proche ruralité : parlez de nous autour de vous, offrez un abonnement à vos proches, ou faites un don à Rue89Lyon.
À lire aussi
Les signalements de contrôleurs TCL pourront vous envoyer en prison
Pour se rendre à l’aéroport de Lyon, on a testé l’alternative Blablacar
impacts :
- moins de voiture,
- moins d'accident due aux sorties de soirées un peu fatigués,
-moins de travail pour les taxis et vtc
- plus de chiffre d'affaire pour toutes les entreprises de fin de soirée
- valorisation de l'image de Lyon en Europe et dans le monde comme ville festive
Qui doit financer :
-les utilisateurs des transport ( ticket spécifique plus cher)
- les entreprises qui bénéficie de cette activité tardive ( VT spécifique aux activités concernés)
- les contribuables par l'intermédiaire du montant versé par les communes et la métropole au SYTRAL
Beaucoup de question un sondage ou référendum serait peut etre nécessaire
Et pas besoin d'être un sociologue de la "night" pour comprendre que la fermeture du métro autour de 00h15/00h30 est plus préjudiciable à ceux qui sortent d'un ciné, d'un dîner, d'un spectacle qu'aux nightclubbers pour qui ça n'est pas un métro de retour mais un métro d'allé.
On pourra rappeler aussi que les métros et tram reprennent vers 4h40. Soit presqu'une heure avant ceux de paris. 2 philosophies.
Et finalement, quand je vois à quel point les étudiants se déchirent la tronche, on n'a presque envie de dire : jeune, ne prends pas cette dernière vodka et paye toi un Uber ou un taxi à 4 !
Une digression pour finir : mon pouvoir d'achat aussi modeste fut-il était bien plus important quand j'étais étudiant qu'en tant que jeune travailleur...