Cette manifestation aurait presque pu être une fête pour les 500 personnes qui ont défilé de la place Bellecour à la préfecture du Rhône. Le préfet à l’égalité des chances, Alain Marc, a en effet annoncé à une délégation de représentants associatifs qu’une « réflexion » était menée pour le relogement et l’intégration de 300 Roms, avec comme modèle, l’opération menée par Forum réfugiés auprès d’une centaine de personnes.
Selon les associatifs, plusieurs bidonvilles et squats (à Villeurbanne, Saint-Fons et Lyon) ont été identifiés comme pouvant entrer dans ce futur dispositif. Ils ne devraient pas être évacués.
Depuis la multiplication des expulsions cet été à Lyon, c’est la première fois qu’un représentant de l’Etat va aussi loin dans les promesses.
Cette annonce a toutefois été reçue avec prudence par les militants associatifs. Gilberte Renard de l’association CLASSES (aide à la scolarisation des enfants des squats) reste déçue :
« Si ça se fait, tant mieux pour les 300 personnes. Mais pour les autres, le préfet à l’égalité des chances nous a confirmé que les expulsions vont continuer ».
Avant de porter leurs revendications, la délégation avait demandé la libération de deux personnes interpellées.
Manches de pioche et cortège coupé en deux
Vers les 16 heures, cours de la Liberté, la police est intervenue en queue de cortège. Dans leur viseur : deux personnes portant des drapeaux noirs. Selon une source policière, elles ont été interpellées pour « port d’arme par destination », à savoir un drapeau accroché à un manche de pioche.
Quelques centaines de mètres plus loin, rue de la Part-Dieu, un troisième manifestant de SUD Education, a été arrêté. Une fois vérifiée son identité, les policiers ont contrôlé son sac qui contenait des drapeaux avec des anses en plastique. Il a été immédiatement relâché.
Après la troisième arrestation, le cortège s’est scindé en deux. Les premiers gagnaient la préfecture où la délégation a été reçue tandis que les seconds demandaient la « libération de [leurs] camarades ».
De nombreux manifestants n’ont pas compris pas les motifs de ces interpellations alors que le cortège progressaient dans le calme.
Jacques, militant anarchiste proche des deux personnes interpellées, a tenté une analyse :
« C’est clairement une provocation de la police. Les flics avaient vu les manches de pioche place Bellecour. Ils ne nous ont rien dit pour mieux interpeller après. C’est un bon coup de pression pour détourner l’attention portée au sujet de la manif ».
Les plus vieux militants disaient n' »avoir jamais vu ça ». Comme Guy Audouy, syndiqué :
« Dans de nombreuses manifs, il y a des manches de pioches pour tenir les pancartes. Il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Soit la police a fait une connerie, soit elle a fait exprès pour que ça dégénère ».
Les deux personnes ont été relâchées quelques heures plus tard. L’un avec un rappel à la loi. L’autre avec une convocation à la police.
« Des solutions maintenant »
Dans la manifestation, de nombreux participants, parmi lesquelles plusieurs familles roms, considéraient que la politique de Hollande à l’égard des Roms reste dans le prolongement de celle de Sarkozy et ont eu à coeur de rappeler les promesses de François Hollande :
« Je souhaite que, lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées ».
Les militants de gauche à l’origine de cette manifestation ont expliqué que la politique menée par le gouvernement est « contraire aux valeurs et aux engagements de la gauche ». Pour trois raisons exposées dans le texte d’appel à la manifestation :
- On expulse toujours en nombre. 782 personnes ont été expulsées de terrains ou d’immeubles squattés entre le 9 et le 28 aout.
- Il n’y a toujours aucune concertation avec les associations qui interviennent sur les terrains. Le préfet du Rhône est même accusé de tenir un « double langage », en expulsant alors qu’il annonçait qu’il n’allait pas le faire, comme à Saint-Priest.
- Suite aux expulsions, il n’y a toujours aucune proposition de relogement. Le tract (imprimé après l’évacuation de la place Carnot) ne mentionne pas le relogement de 24 personnes qui campaient sur cette place.
Les annonces faites par la préfecture du Rhône, si elles se confirment, sont de nature à changer ce constat à charge.
*Liste des organisations qui ont appelé à la manifestation : FNARS, ARTAG,ASET, ATTAC Rhône, CLASSES, Collectif des privés d’emploi et précaires de Vaulx en Velin, COVRA, LDH (69), Europe écologie-Les Verts Rhône, Front de Gauche (PG, PCF, GU, convergence alternative, FASE, Alternatifs, gauche anti-capitaliste ), Maison des Passages, MRAP ; NPA 69, RESOVIGI, RESF, ESC Tassin la Demi Lune, SAF, Demeurant Partout, Ras l’front 69

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Manif Roms : 700 personnes et des libertaires ciblés et arrêtés par les flics / http://rebellyon.info/Manif-Roms-700-personnes-et-des.html
Ce samedi 15 septembre, environ 700 personnes ont répondu à l’appel à manifester contre les expulsions de Roms récurrentes depuis l’arrivée au pouvoir du PS. La manifestation au départ de la place Antonin Poncet se déroulait sans encombre en direction de la préfecture, jusqu’à ce que la police se mette, sans raison apparente, à cibler et arrêter des manifestants, connus pour leur engagement libertaire, en fin de cortège.
Compte rendu en photo de la manifestation et des arrestations.
Le préfet ( que Collomb a voulu maintenir après le changement de gouvernement) peut bien promettre de vague chose, il n'en a que faire et lorsque Valls vient à Lyon la place Carnot est 'nettoyée' , on voit la considération de ces politiciens.
Pour ce qui est des interpellations , elles n'ont clairement pas été anodines. Les flics répondent à des ordres, 'on' leur a dc demandé de foutre la merde dans cette manif dans l’espoir peut être d'en détourné le but et que les 'journalistes' ( genre le Progrès et autre mag de Lyon) puissent ne parler q des arrestations et non du contenu de la manif, mais aussi faire 'peur' aux militants , genre 'maintenant les drapeaux comme ça , ça suffit' ( vous savez le 'changement c'est maintenant'...) alors qu'effectivement à Lyon cela fait plusieurs décennie que la chose est admise et puis qui sait peut être créer des clivages entre les diverses organisations de 'gauche' qui appelaient à la manif. Disons nous tous et toutes que la pref, les flics ont toujours 3 coups d'avance sur nous , ils savaient ce qu'ils faisaient.
1) La nécessité d'un service d'ordre s'imposait. Hors mis les provocations policières habituelles (la troisième personne n'a pas été interpellé suite à l'intervention d'autres manifestants), à Lyon l'extrême droite est elle aussi capable d'une provocation. Mais les bisousnours de gauche sont au-delà de cela et puis après-tout tant pis pour ces "gauchistes - entendus dans la manifestation - ou encore par un membre de la LDH : "les choses importantes ne se passe pas là (au bout de la manif., soit ceux qui criaient libérez nos camarades et pas prêt à accepter un rendez-vous préfectoral sans conditions suite aux arrestations). Des Verts au associations reconnues par la préfecture, l'important étant d'être à l'heure au rendez-vous. Le besoin de reconnaissance ne se fait pas attendre.
2) Au regard du nombre 500 ou 700 la gauche opposée à la politique de Hollande/Valls n'est pas nombreuses ou inversement l'accord de la gauche aux mesures de Valls est important ?
Qui y répondra ?
3) Les promesses de la préfecture ont trop été nombreuses pour ne pas être douteuses.
Quant à la passation de pouvoir à Forum réfugiés alors sur Lyon, c'est une plaisanterie d'y donner crédit. Depuis plus de 10 ans forum réfugiés chacun sait ses accointances avec les politiques d'Etat - depuis Olivier Brachet, ennemi acharnés des sans-papiers.
Une chose est sûre : les expulsions vont continuer !
Et les organisateurs n'ont appeler à rien à la fin de la manifestation, c'est- à-dire en fait à constater les dégâts quand ils arriveront.
4) La provocation policière a montré clairement qui penche à gauche, c'est-à-dire à droite et qui voulait se démarquer des politiques racialistes de l'Etat, fut-il celui de Hollande. Rien de nouveau puisque nous avions connu la même situation sous Jospin avec Chevènement et Vaillant qui n'ont jamais abroger les lois Pasqua.
5) Quand y-aura-t-il une manifestation courageuse qui partira de la place Carnot - place où sont rejetés/expulsés/rejetés les familles - jusque sous les fenêtres du maire de Lyon (PS) acteur de puis longtemps de ce type de politique - maire PS/maire ville propre !
Onn'est pas au bout, si nous étions seulement déjà parti ?