Jean-Luc Fugit (Renaissance) a été réélu au second tour avec près de 57% des voix dans la 11ᵉ circonscription du Rhône, là où l’extrême droite a fait le plus haut score du département au premier tour des législatives anticipées de 2024.
Il doit sa victoire au désistement du candidat du Nouveau Front Populaire, Abdel Yousfi (Parti communiste). Ce dernier, bien que qualifié au second tour, avait appelé au barrage républicain afin de battre Alexandre Humbert-Dupalais (Union LR-RN), largement en tête au premier tour.
Le bilan en chiffres de Jean-Luc Fugit, député de la 11ème circonscription du Rhône
Commençons par la participation au vote, « activité essentielle » du mandat de parlementaire. Les votes « solennels » sont considérés, sur le site Datan, comme les votes les plus importants et les plus médiatisés. Ils sont au nombre de 19 au moment où nous écrivons ces lignes. Le nombre total de votes enregistrés au moment où nous stoppons notre décompte, le 12 juin, est de 2 266.
Comme le rappelle le chercheur Awenig Marié, fondateur de Datan, ces taux de participation ne reflètent pas l’ensemble du travail parlementaire. Le taux de présence en commission est aussi un bon indicateur. Jean-Luc Fugit affiche un taux de présence de 64% au sein de la commission des Affaires économiques dont il est membre. La moyenne nationale est de 50%.
Des données supplémentaires que Rue89Lyon s’est procurées auprès de Datan décomptent aussi les prises de parole significatives en hémicycle (hors simples interruptions de séance). Pour Jean-Luc Fugit, ce nombre est de 16, quand la moyenne nationale est de 11.
Le travail d’un·e député·e se mesure aussi à travers les amendements qu’ils et elles écrivent. Pour cela, nous avons utilisé les données disponibles sur le site de l’Assemblée nationale. Des 171 amendements déposés par Jean-Luc Fugit en premier signataire, 108 ont été discutés (en hémicycle ou en commission). 38% des amendements discutés ont été adoptés.
Enfin, quels ont été les votes de Jean-Luc Fugit sur des lois marquantes discutées durant l’année, que nous avons sélectionnées ? Pour retrouver l’explication des différentes lois choisies, c’est ici.
Un député engagé pour le développement durable ?
Depuis sa première élection sous l’étiquette macroniste en 2017, Jean-Luc Fugit tient à marquer son engagement sur les questions de développement durable et de « défossilisation des énergies ». Cet ancien chimiste aussi spécialisé en pollution de l’air — il a d’ailleurs été président du Conseil national de l’air lors de son précédent mandat — est président du Conseil supérieur de l’énergie depuis 2022.
En 2018, cet ancien socialiste s’était d’ailleurs démarqué en incarnant l’une des rares voix dissonantes de la majorité présidentielle en s’opposant ouvertement au glyphosate.
Pourtant, l’unique proposition de loi déposée par le député durant la première année de son mandat actuel vise à autoriser l’épandage par drones, c’est-à-dire permettre aux agriculteurs de pulvériser des pesticides depuis des aéronefs télécommandés. Une mesure fortement décriée par les écologistes et la gauche, qu’il est parvenu à faire adopter en avril 2025 grâce aux voix de la droite et de l’extrême droite.
La loi autorise pour l’instant l’épandage par drones uniquement sur des terrains fortement pentus. Entre 2020 et 2021, des expérimentations avaient été menées dans les vignes de la vallée du Rhône et du Beaujolais. Selon Jean-Luc Fugit, cette technologie aurait l’avantage de moins exposer directement l’agriculteur aux produits et de diminuer la pénibilité du travail.
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