C’est une première, avec ses limites (lire par ailleurs). Ce mardi 7 septembre, plusieurs associations dont Rue de l’Avenir et 60 millions de piétons ont publié, en collaboration avec la Fédération Française de Randonnée, leur premier baromètre des villes « marchables ». 43 000 Français ont répondu à un questionnaire pour classer leur ville comme hostiles, ou non, aux piétons.
Dans ce palmarès, Lyon se place en quatrième position des villes de plus de 200 000 habitants. Elle obtient la note « D » (moyennement favorable) dans un classement allant de A+ à E. Les marcheurs lui ont donné 9,11/20 comme ressenti « global » de confort pour les piétons. Un résultat dans la moyenne nationale, mais légèrement meilleur que la moyenne des grandes villes de plus de 200 000 habitants. Elle se place ainsi après Rennes, Strasbourg et Nantes, et se retrouve « ex-aequo » avec Bordeaux.

Piétons à Lyon : « Une corrélation entre villes marchables et cyclables »
« Pas si mal » pour Yves Gascoin, membre depuis 20 ans de « Pour la cité humaine, les droits du piéton. » Son association est une sorte de filiale locale indépendante de l’association 60 millions de piétons. Elle a suivi la constitution du palmarès et l’évolution de la place du piéton dans la ville.
« Ce qui nous a intéressés dans ce classement, c’est de voir qu’il y a une corrélation entre les villes marchables et cyclables, constate l’ancien président de l’association. Les villes bien classées pour les vélos le sont aussi pour les piétons. Pour nous qui sommes dans une logique de collaboration avec les associations de cyclistes, c’est un bon point. »
À travers cette étude menée de décembre 2020 à mars 2021, il souligne les avancées pour les piétons, avant l’arrivée de l’exécutif écologiste aux manettes. « Ils ne sont pas partis de zéro. » Selon lui, en 30 ans, la circulation dans les centre-villes de Lyon et Villeurbanne a diminué de 30 %. Ceci grâce à une place moindre de la voiture sur la voirie.
Ayant travaillé avec Fabien Bagnon quand celui-ci faisait parti du collectif Valve, il se positionne dans la suite de l’analyse du vice-président de la Métropole de Lyon. Selon ce dernier, la place de la voiture ne cesse de baisser. Ce moyen de locomotion roi a commencé à perdre du terrain sous la mandature de Raymond Barre, avec l’arrivée du tramway.
Pour les piétons, le bon point des travaux dans la montée de Choulans
Après le fameux « les Français aiment la bagnole » de Pompidou, la ville est revenue vers les piétons. Le travail de piétonnisation réalisé sur certaines places, comme la place Chazette dans le 1er arrondissement, montrent cette dynamique. Récemment, l’annonce du passage de Lyon en ville 30 km/h a également été appréciée par l’association. Selon cette dernière, un véhicule met 30 mètres à s’arrêter lorsqu’il roule à 50 km/h. Ce chiffre passe à 15 mètres à une vitesse de 30 km/h. Forcément, la sécurité n’en est que renforcée.
De même, les travaux de sécurité, avec la mise en place d’une voie bus-vélo, dans la montée de Choulans vont dans le bon sens pour l’association. « C’était à peu près notre projet », constate Yves Gascoin.
Il reste cependant du travail à faire. Selon des chiffres de la préfecture de 2019, 18 piétons sont décédés dans le Rhône (sur un total de 61 victimes d’accidents de la route) avec 83% des accidents survenus en agglomération. Pour augmenter la sécurité de ces derniers, Yves Gascoin pointe l’importance d’avoir des trottoirs plus larges, ou plus dégagés.
A l’image des associations nationales, il pose la question du stationnement, notamment, des deux roues. « Il faut organiser ce stationnement, et verbaliser les véhicules en infraction », commente-t-il.
Un sujet qui concerne également les automobilistes. « Nous avons un dossier dans le 6e arrondissement, Cours Franklin-Roosevelt » , prend-t-il comme exemple. Dans ce cas précis, il note que ce stationnement ne laisse que 1,20m de trottoir au piéton, sur des lieux pouvant être encombrés. Si les commerçants demandent à conserver ce stationnement pour leurs clients véhiculés, il regrette que cela se fasse au détriment des « marcheurs ».
Un travail de fourmis où nombre de dossiers, plus ou moins, conséquents, doivent être portés. Mais, selon lui, la ville est sur la bonne voie.

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