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Lyon sous le confinement : « c’est comme un matin de Noël qui dure éternellement »

Jeudi 19 mars, au jour 3 du confinement (comme il faut désormais compter), notre journaliste Laurent Burlet a parcouru le centre-ville de Lyon déserté. Il a produit un reportage sur Twitter que vous pouvez retrouver ci-dessous. En voici quelques éléments saillants.

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Lyon sous le confinement : « c’est comme un matin de Noël qui dure éternellement »

A la Guillotière, place Gabriel Péri ou Place du Pont, la police nationale a remplacé la police municipale. Une dizaine d’agents contrôlent le bon respect du confinement.

Ailleurs en ville, la présence de la police est discrète. La police municipale, qui n’est pas habilitée à contrôler les décisions gouvernementales, s’est évaporée.

Les Berges du Rhône sont barriérées comme au temps d’une inondation. Quelques joggeurs ont bravé l’interdit et courent le long du fleuve.

Place Bellecour, les contrôleurs TCL stagnent au soleil. Il n’y a plus de vérification des titres de transport. Alors, ils apportent un « soutien » aux chauffeurs de bus qui conduisent pour un ou deux voyageurs.

Les fréquences étaient maintenues à 70% (comme pendant les vacances d’été), elles descendront à 55% dès ce lundi 23 mars. Du jamais vu.

A midi, face à la statue de Louis XIV, on écoute les cloches de l’église Saint-Nizier sonner. Du jamais entendu.

Au début de la rue de la République, le MacDo est fermé. Seul le kiosque du marchand de journaux est ouvert.

Sans-abri et livreurs à vélo, les oubliés du confinement

Plus loin, quelques sans-abri font la manche rue de la Ré, devant le Monoprix où la queue s’étend. L’un d’eux témoigne de la fermeture des accueils de jour :

« on ne peut plus manger et prendre une douche. J’allais à Rupture. C’est fermé ». Il ajoute : « j’avais rendez-vous pour une place en foyer, ça a été annulé ».

Quelques personnes, surtout des joggeurs et joggeuses, arpentent une place des Terreaux aux terrasses fermées.

Quelques livreurs à vélo circulent. Comme cet auto-entrepreneur qui travaille pour Uber Eats :

« Depuis 10 jours, on fait – 60%. Je gagne 20 euros par jour contre plus de 40 euros habituellement ».

Ce livreur d’une trentaine d’années porte masque de peintre en papier et gants en plastique fin. En début de semaine, Uber Eats a promis de rembourser « jusqu’à 25 euros » de matériel de protection.

Autre promesse : si les livreurs sont testés positifs au Covid-19 ou si « une autorité de santé publique les invite personnellement à s’isoler (hors disposition de confinement de la population) », Uber s’engage à verser un « soutien financier » calculé sur les 6 derniers mois d’activité. Cette générosité fait sourire l’auto-entrepreneur. Il vient de commencer cette activité. Et n’a rien d’autre pour vivre. Alors il continue, même s’il n’est pas rassuré.

Le Vieux Lyon plongé dans le silence

Le Vieux Lyon est plongé dans un grand silence. Rue Saint-Jean, place du change, tout est fermé sauf les petites épiceries.

« Ça fait 8 ans que je vis ici. Je n’ai jamais vu ça. C’est comme un matin de Noël qui dure éternellement », raconte un passant croisé avec le pain et l’Equipe sous le bras.

Ce commercial au chômage poursuit :

« on a l’impression que les gens sont tous partis. Mais le soir à 20h, tout le monde est à la fenêtre pour applaudir les soignants. »

Retrouvez ce reportage Twitter dans le « thread » ci-dessous

Le jeudi 19 mars, jour 3 du confinement à Lyon. ©LB/Rue89Lyon. Les Berges du Rhône interdites d'accès
Le jeudi 19 mars, jour 3 du confinement à Lyon. Les Berges du Rhône interdites d’accès. ©LB/Rue89Lyon.

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