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Elections 2020 à Lyon : « On a déniché un jeune talent, Gérard Collomb »

Prononcée sur la ton de la plaisanterie par Yann Cucherat, candidat LREM à la mairie de Lyon, cette assertion confinait à l’évidence à l’absurde, au regard des 73 ans de Gérard Collomb et surtout de ses 32 années d’expérience d’élu. Sur ce mode, la campagne en vue des élections locales de 2020 pourrait être pour le moins fantasque.

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Elections 2020 à Lyon : « On a déniché un jeune talent, Gérard Collomb »

« Yann » et « Gérard » feront donc campagne commune, surtout pas tape-à-l’oeil voire quasi muette, plutôt axée sur une notoriété. Gérard Collomb, actuel maire de Lyon, brigue le fauteuil de président de Métropole de Lyon et compte bénéficier de son nom pour ce scrutin si spécial ; Yann Cucherat, son loyal adjoint aux Sports, est quant à lui placé en orbite pour le premier fauteuil municipal.
Ils se sont tous les deux entourés, pour mener leurs listes, de candidats présentés ce jeudi matin comme des « visages neufs » et modernes. Alors qu’ils sont pour la plupart des élus bien assis dans la politique locale. Bienvenue en absurdie, donc.

Une étiquette LREM bien cachée

Pour les 14 circonscriptions de la Métropole (liste complète ci-après), chaque candidat.e a pris la parole pour se présenter, en démarrant quasi systématiquement par « je viens de la société civile » ; une assertion elle aussi incongrue lorsque l’on connaît les CV en présence. Les petites bios des candidats fournies dans le dossier de presse mentionnent ainsi les métiers mais jamais les mandats en cours.
« Je suis un pur produit de la société civile », a démarré la candidate sur la circo Lyon-Est Carole Burillon, cheffe de service à l’hôpital Edouard-Herriot, ophtalmo depuis plus de 30 années, Doyenne de la faculté ; finissant par confesser tout de même être conseillère métropolitaine et municipale. « Depuis seulement six ans », a-t-elle relevé. Si peu de temps, à côté d’un Richard Brumm, candidat sur la circo Lyon-Nord, fidèle Monsieur finances de Gérard Collomb depuis au moins deux mandats, mais qui a lui aussi préféré insister sur d’autres aspects de sa vie. « Civile », donc.
Louis Pelaez, est directeur de Lyon Parc Auto, et « infirmier » dans le dossier de presse. Mais pour ce candidat sur la circo de Lyon Sud-Est est à peine évoqué le fait qu’il est aussi conseiller municipal de longue date à Lyon (8è). Emmanuelle Pelluet s’est présentée comme enseignante mais elle est aussi conseillère municipale dans la majorité du maire LR à Rillieux-la-Pape. Julien Ranc a rappelé son CV de juriste mais il est par ailleurs élu à Tassin.
Nathalie Frier ne s’estime « élue que depuis 2001 », préférant se présenter comme « tout droit venue de la société civile ». Alors qu’elle n’est « que » maire de la commune de Saint-Fons.
Pierre Chambon, gérant et président d’un syndicat lyonnais de lieux de nuit, a été l’un des rares à pouvoir prétendre à cette étiquette « société civile ». Laquelle est clairement mise en avant dans le but de faire oublier l’investiture LREM. Une marque plutôt embarrassante en période de mouvement social contestataire intense, et dans tous les cas bien trop politique pour une campagne électorale locale que Gérard Collomb pense savoir mener uniquement muni de ses bilans.

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