Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Le Mirage Festival détricote l’image masculine du numérique

Le Mirage Festival est de retour pour quatre jours dédiés à l’art et aux cultures numériques. Bien loin de l’image start-up ou geek que l’on colle au secteur, le festival honore l’innovation et les industries créatives dans toute leur diversité. Et cette année, ce sont les femmes qui donnent à voir les projets les plus stimulants.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Lyon, abonnez-vous.

Le Mirage Festival détricote l’image masculine du numérique

Innover, pour un festival, n’est pas toujours évident, tant dans sa forme que dans ses parti-pris artistiques. Mais au Mirage Festival, l’innovation est une évidence et au cœur même de son identité. L’enjeu de cette sixième édition, à travers la question de la place des femmes dans la création numérique, est également de détricoter l’image plutôt masculine du secteur du numérique, et d’initier les filles à se lancer dans l’informatique.

Ce secteur ne voit que 28% de filles dans ses écoles, et on ne pousse que trop peu les petites filles à jouer aux jeux vidéo, à programmer, coder ou à geeker. Le Mirage Festival veut participer à l’évolution de cette image, et comme chaque année de nombreuses familles viendront expérimenter et ce sont autant de filles qui se plongeront dans ces œuvres créées par des femmes, et qui sait, quelques vocations seront peut-être suscitées. Fruit de coups de cœur et d’une envie forte de présenter ces projets sélectionnés, la programmation cette année est très féminine.

La solide présence de femmes, artistes et intervenantes, peut s’expliquer par le caractère trans-disciplinaire du festival. On retrouve des créatifs travaillant dans les domaines du design, du graphisme, de la vidéo, de la scénographie, de la programmation, mais aussi des chercheurs et des écoles d’art. Des horizons divergents dans leur processus de travail et de création, mais qui s’alimentent perpétuellement.

Parole de créatrices

Ainsi naissent des projets à la croisée du numérique et des disciplines artistiques traditionnelles, à l’instar de ceux de Gwendaline Bachini à l’initiative d’œuvres chorégraphiques interactives qui allient recherche informatique, danse et art numérique. Le Mirage donnera à voir la seconde partie du cycle de création ANIMO, une installation composée de vidéos holographiques où les spectateurs pourront venir titiller l’hologramme des danseurs munis de lunettes 3D et de faisceaux lumineux. L’artiste interviendra également lors des talks du Mirage Creative+ durant lesquels les créateurs et créatrices sont invités à parler de leur projet.

2199 est une installation basée sur le contrôle et la perception de notre environnement. Elle sera présentée lors du Mirage Festival 2018.
©Mirage Festival

Talks et tables rondes seront l’occasion d’écouter Justine Emard parler de Co(Al)xistence où un robot interagit avec un comédien/danseur. Un projet étonnant de poésie où l’homme et la machine malgré leur intelligence hétérogène trouvent un langage commun.

Caroline Hirt, la fondatrice du Museum of Digital Art de Zürich ainsi que Merryl Messaoudi, boss de l’incubateur lyonnais Crossed Lab partageront aussi leur expérience.

Réalité et virtualité, devenez miro

La très prisée Québécoise Sabrina Ratté abordera la thématique de l’architecture, par l’intermédiaire de son dernier projet Machine for Living. Une visite virtuelle de ces villes dites nouvelles qu’elle a étudiées lors d’une résidence de neuf mois à Paris. À partir d’images 3D ou de synthèse et de photographies, elle déploie un paysage architectural répété en métamorphose perpétuelle usant des codes de la standardisation de cette architecture utopiste.

Le visiteur errera dans un univers à l’esthétique réaliste teintée d’abstraction.

Un autre projet dans lequel s’articulent réalité et virtualité est celui de Marie Lelouche, Blind Scuplture. Muni d’une tablette et d’un casque audio, nous irons à la recherche d’éléments géométriques cachés émanant ou encerclant une sculpture tangible. Ce sera donc encore une fois au spectateur de s’engager dans la visite par le geste et l’usage d’outils technologiques.

Idem pour l’œuvre ludique Penultimo des étudiantes de la HEAD de Genève, Jessica Friedling et Margaux Charvolin avec cette fois un smartphone et un jeu connecté à une machine à cocktail. C’est l’action du joueur qui influera sur le dosage de la boisson.

Mirage Festival
Aux Subsistances ​du 4 au 8 avril

Par Sarah Fouassier, à lire sur Petit-Bulletin.fr


#Culture

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles

Autres mots-clés :

#Culture#Gwendaline Bachini#industries créatives#Innovations#Les Subsistances#numérique

À lire ensuite


À Lyon, les conseils de quartier ou « la démocratie domestiquée »

Photo : TS/Rue89Lyon

Plus d'options