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20/03/2024 date de fin
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Saint-Étienne-Lyon en 8 minutes, le « train supersonique » Hyperloop est-il une alternative à l’A45 ?

Le conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes va constituer un groupe de travail sur le projet Hyperloop. Développé par Elon Musk, à l’origine des voitures électriques Tesla, ce train fonctionnant sur coussins d’air dans des tubes à basse pression pourrait se déplacer jusqu’à 1200km/h.

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Le projet de capsule sur coussins d'air Hyperloop. Image By Camilo Sanchez (Own work), CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Il est présenté comme le « train du futur ». Ce moyen de transport de voyageurs ambitionne de réduire grandement les temps de trajet grâce à une vitesse pouvant atteindre en ligne droite les 1200km/h.

Sur le papier, il mettrait ainsi Paris à 30mn d’Amsterdam et potentiellement Lyon et Saint-Étienne à 8 minutes. Lancé en 2013 par Elon Musk, à qui l’on doit les voitures électriques Tesla, Hyperloop n’est encore qu’un projet industriel.

Un nouveau projet mais une vieille idée

De train, il n’a que le nom. Il s’agit en réalité de capsules se déplaçant en lévitation sur des coussins d’air et propulsées par un champ magnétique généré par des moteurs à induction. Ces navettes pouvant accueillir une trentaine de passagers circulent dans des tubes basse pression eux-mêmes soutenus par des piliers en surface.

Ce mode de transport n’est pas vraiment nouveau. Pas très loin de nous, le projet de train magnétique sur coussin d’air Swissmetro devait voir le jour en Suisse. Il n’en fut finalement rien mais dans son sillage des études et des projets de liaison entre Lyon et Saint-Étienne étaient alors lancées.

Avec Hyperloop, dont les premiers tests ont été effectués dans le désert du Nevada, le « train » sur coussin d’air revient sur le devant la scène. Et les collectivités locales commencent à s’emparer du sujet. Hyperloop pourrait ainsi installer un centre de recherche pour l’Europe à Toulouse.

L’État, la région Occitanie et la Métropole de Toulouse ont esquissé un protocole d’accord avec la société américaine. Rien n’est encore ficelé pour autant.

Une alternative à l’A45 ?

Promoteurs et défenseurs du projet mettent en avant un coût au km moindre que le TGV et un plus faible impact environnemental. S’il n’est pas encore une réelle alternative à l’autoroute ou des lignes de train à grande vitesse, le projet est étudié.

À Saint-Étienne, Christian Brodhag vice-président du conseil de développement de Saint-Étienne Métropole et directeur de l’École des Mines a fait plancher ses étudiants sur le projet. La réalisation de l’Hyperloop coûterait 700 millions d’euros. Selon des études, le coût de la construction de l’autoroute A45 entre Lyon et Saint-Étienne dépasserait le milliard d’euros.

Dans leur étude, ils ont d’ailleurs envisagé un tracé de l’Hyperloop parallèle à celui de l’A45. Notamment pour profiter des travaux préparatoires et des aménagements réalisés pour la construction de la future autoroute.

Sur ce tronçon les capsules circuleraient à près de 500 km/h et pourraient transporter jusqu’à 10 000 personnes par jour. Pour Christian Brodhag, c’est l’occasion avec un tel tronçon de créer des « démonstrateurs ».

Laurent Wauquiez n’était pas vraiment chaud

La région Auvergne-Rhône-Alpes a décidé de se saisir également du sujet. À l’initiative du groupe d’opposition socialiste, la création d’un groupe de travail a été votée par l’assemblée régionale. Laurent Wauquiez, fervent promoteur de l’autoroute A45 entre Lyon et Saint-Étienne, n’y était pas favorable.

Un groupe de travail va malgré tout voir le jour pour « accompagner les expérimentations ». La Région ne peut pas directement devenir actionnaire de l’entreprise ; elle va donc se rapprocher de la SNCF qui a pris des parts en 2016 dans la société Hyperloop One lors de sa levée de fonds.

L’ambition est de créer à terme une convergence entre les différentes collectivités locales intéressées par le projet. Au Département du Rhône, Renaud Pfeffer, maire LR de Mornant, va demander qu’un groupe semblable soit créé au sein de l’assemblée.

L’opération pourrait se répéter à la Métropole de Lyon -après la prise de fonction annoncée à sa présidence de David Kimelfeld, pour remplacer Gérard Collomb.

 

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