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Affaire Barbarin (suite) : une nouvelle enquête vise un ancien prêtre lyonnais accusé de pédophilie

Le grand déballage n’en finit pas. Une énième affaire de pédophilie touchant le diocèse de Lyon est révélée par Mediapart.

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Affaire Barbarin (suite) : une nouvelle enquête vise un ancien prêtre lyonnais accusé de pédophilie

SUR MEDIAPART


Début avril, une enquête préliminaire a été ouverte à Montauban visant le père D., un prêtre lyonnais « exfiltré » par son diocèse dans le Tarn-et-Garonne en 1994.
Comme dans les affaires Preynat et Gérentet de Saluneaux, ce n’est pas le cardinal Barbarin qui a alerté la justice.

Mediapart a envoyé, mercredi 13 avril, une liste de questions aux diocèses de Lyon et Montauban. Hasard du calendrier, le diocèse de Lyon a indiqué qu’une démarche venait d’être entreprise pour renvoyer ce prêtre à l’état laïque. Cette annonce intervient plus de dix ans après que le père D. a été interdit de tout ministère par le cardinal Barbarin.

C’est par le père d’une victime qui a lancé un appel sur le site de l’association La Parole libérée (créée à l’origine pour d’anciens scouts abusés sexuellement par le père Preynat), que des autres témoignages sont ressortis rapidement au sujet du père D.

Selon Mediapart, aucun fait de nature sexuelle n’a été apporté au dossier de son fils. Le père de famille dénonce l’emprise « d’un gourou ». Mais ce n’est pas seulement le cas pour tous les adolescents qui ont fréquenté le père D.

Plusieurs alertes de Lyon à Montauban

La première alerte intervient en 1994, à Lyon. Le père D. est alors prêtre à la paroisse Sainte-Élisabeth, sur la colline de la Croix-Rousse. Il est également l’aumônier du lycée Saint-Exupéry. C’est un homme charismatique.
En 1994, il doit partir pour Montauban.

Le diocèse de Lyon explique aujourd’hui que c’était pour se « rapprocher de son père vieillissant pour le soigner », tout en ajoutant que « certaines personnes lui reprochaient une emprise psychologique sur des jeunes et adultes ».

En juillet 2002, l’évêque de Montauban le retire de tout ministère, car « son comportement n’était pas digne d’un prêtre ». Mais le prêtre dépend toujours du diocèse de Lyon.

En 2005, c’est le cardinal Barbarin qui l’interdit de tout ministère. Le renvoi à l’état laïque est évoqué, sans suite.

Attouchements sexuels à Toulouse

Désormais lâché par ses supérieurs, sans réel suivi, le père D. va faire d’autres victimes. Il ne s’agit plus seulement d’emprise morale, mais d’agression sexuelle sur mineur.
En 2004-2005, un collégien de 15 ans de l’agglomération toulousaine est victime d’attouchements à plusieurs reprises. Puis en 2007 et enfin en 2008.

Mediapart a rencontré le prêtre qui se défend d’avoir été « un gourou » pour ces jeunes :

« J’assume tout ce que j’ai fait. Je n’ai pas le sentiment d’avoir imposé des gestes », assure-t-il. « Vous pouvez embrasser quelqu’un qui ne vous embrassera pas en retour, ce n’est pas nécessairement qu’il était contre ».

Aujourd’hui âgée de 28 ans, cette victime toulousaine n’envisage pas de porter plainte :

« Ça ne m’apportera rien, je pense. Mais je veux surtout éviter que le père D. fasse d’autres victimes. »

A lire sur Mediapart.fr (payant)


#Affaire Preynat

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