
Il s’est tenu sous la forme d’un campement. Tout était dans le symbole : en dressant des tentes devant l’hôtel de ville de Lyon, ce collectif voulait rappeler outre le non respect du droit à l’hébergement, le silence du maire et président de la Métropole de Lyon.
Même si l’hébergement d’urgence est une compétence de l’Etat (représenté par la préfecture du Rhône), ces profs et parents d’élèves écrivent dans leur communiqué que « Gérard Collomb a refusé de rencontrer le collectif, et ce malgré trois demandes d’audience » :
« Collomb est propriétaire, en tant que maire de Lyon ou président de Lyon Métropole, de milliers de mètres carrés inoccupés, vides, chauffés l’hiver, gardiennés. Une infime partie de ces locaux vides suffirait à régler l’ensemble des situations sur l’agglomération. »
Ce printemps, les occupations d’écoles ont repris. Depuis plusieurs semaines, l’école Mazenod (Lyon 3e) et Ampère (Oullins) servent de toit pour des familles albanaises et kosovares.
Aujourd’hui dans l’agglomération lyonnaise, le collectif « Jamais sans toit » dit avoir recensé une 31 familles (environ 78 enfants) qui dorment actuellement dehors ou sont en grande précarité.
Les catholiques battent le rappel
Le lendemain, mercredi 13 mai à 18h30 place des Terreaux, la « Coordination urgence migrants » qui héberge actuellement environ 150 personnes dans une ancienne usine de Décines, appelle à un Cercle de silence exceptionnel.
Créé à Toulouse en 2007 par des frères franciscains, le mouvement a aujourd’hui gagné plus de 200 villes en France et à travers l’Europe. Depuis sept ans, quelques dizaines de personnes se réunissent une fois par mois à Lyon.
Pour ce cercle silencieux du mois de mai, un communiqué de presse a été envoyé faisant le rapprochement entre les morts en Méditerranée et les expulsions de squats et bidonvilles lyonnais du mois d’avril.
« Au nom du respect de tout homme, nous espérons (…) la recherche d’une politique intelligente de régularisation des étrangers qui sont sur le territoire, c’est-à-dire une politique qui ne soit pas fondée sur la culture de la peur de l’autre, de l’étranger (devenu bouc émissaire), pour des raisons électoralistes à court terme. Et nous souhaitons qu’il n’y ait (…) pas d’expulsion détruisant les liens familiaux ».
>Article mis à jour le 13 mai après le rassemblement de « Jamais sans toit »

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