
C’est donc surtout la question du temps de travail et de la rémunération qui pose problème. Leur patron, Gérard Collomb, reste droit dans ses bottes.
Cette nouvelle grève est à replacer dans le contexte de « fusion/acquisition » opéré par le Grand Lyon qui a absorbé le département du Rhône sur son territoire. Ce qui explique, au passage, pourquoi les Lyonnais (avec les Parisiens) sont les seuls Français à ne pas avoir voté ce dimanche.
Ce mouvement social intervient également après que les élus métropolitains ont voté une augmentation de leur indemnité (laquelle a été présentée finalement comme un économie pour la collectivité).
Les syndicats sont ce jour unanimes avec huit organisations réunies (CGT, CGC, UNSA, CFDT, FO, CFTC, FAFPT, SUD). A la fin de leur tract, cette phrase :
« Les élus augmentent leur rémunération de 20%, que reste-t-il pour nous ? »
Dialogue social dans l’impasse
Depuis le 1er janvier, la majorité des agents du Département du Rhône (près de 4 000) ont rejoint les 4800 agents du Grand Lyon pour atteindre le chiffre d’environ 8700 agents.
Or les agents du Grand Lyon et ceux du conseil général n’avaient ni le même temps de travail, ni la même rémunération. Globalement, à l’avantage des agents du Grand Lyon.
Durant l’année 2014, pendant la préparation de l’absorption du conseil général par le Grand Lyon, rien n’avait franchement avancé sur le sujet. Aucune négociation n’avait eu lieu. On savait seulement que les agents continueraient à bénéficier du régime indemnitaire de leur collectivité d’origine, s’ils le décidaient.
Mais se posait la question de :
- la création d’un seul régime indemnitaire pour les nouveaux agents
- l’organisation des temps de travail puisqu’il s’agit de faire travailler tout le monde ensemble
Alors que la direction du Grand Lyon rappelait régulièrement par des communiqués, « qu’un dispositif de négociations et de concertations a bien été mis en place », les représentants syndicaux dénonçaient un « refus de dialogue », « rien n’étant mis sur la table des négociations ».
Il faut dire qu’à la demande d’un « alignement sur le régime le plus favorable », le futur président de la Métropole de Lyon, Gérard Collomb avait répondu par la négative :
« Cette harmonisation entre les régimes du conseil général et ceux du Grand Lyon coûterait la somme de 20 millions d’euros par an. Et ce n’est pas possible de supporter une augmentation de 10% de la masse salariale ».
Des délibérations plutôt qu’un accord : un « passage en force » ?
En janvier 2015, dans le cadre d’une Métropole de Lyon fraîchement créée, tout s’est accéléré. Alors que les organisations boycottaient les rencontres avec la direction de la Métropole, plusieurs délibérations ont finalement été adoptées le 23 février dernier. Deux textes créent notamment :
- Un nouveau régime indemnitaire pour les personnes recrutées en 2015 (et qui sont donc ni conseil général, ni Grand Lyon).
- De nouveaux temps de travail avec les jours de RTT qui vont avec. Ils prendront effet en janvier 2016.
Outre « un passage en force », toutes les organisations syndicales de la Métropole de Lyon dénoncent un « recul social » sur ces deux sujets et demandent le retrait des deux délibérations :
- Concernant le nouveau régime indemnitaire, les syndicats regrettent que les nouveaux agents perdent plusieurs primes et l’intéressement pour montant annuel de près de 3 000 euros.
- Concernant le temps de travail, ce sont surtout les agents en provenance du conseil général qui protestent : ils perdent la possibilité de travailler quatre jours à temps plein.

Lundi 23 mars, jour de grève et de manif. Des CRS devant le siège de la Métropole de Lyon. ©LB/Rue89Lyon
Gérard Collomb offensif
Lors de la conférence de presse en amont du conseil de Métropole, Gérard Collomb a fait preuve de pédagogie pour démontrer que, selon lui, les revendications syndicales n’étaient pas envisageables car elles allaient coûter « 29 millions d’euros », soit la totalité de ce que l’augmentation des impôts devraient, selon lui, rapporter à la collectivité :
« Je rappelle que l’augmentation des impôts doit compenser la baisse des dotations de l’Etat pour soutenir notre investissement et, au final, le secteur du BTP qui en a bien besoin. C’est ça, la question de fonds : faut-il augmenter les indemnités des agents du Grand Lyon ou sauver des emplois ? »
Lui qui bat actuellement la campagne auprès de Lotfi Ben Khelifa à Vénissieux a cité, sans la nommer, cette ville de la banlieue lyonnaise :
« J’appelle au sens des responsabilités. Il y a des villes et des quartiers où le chômage est de 20% en moyenne et de 40% chez les jeunes. Si on était aussi mal dans le Grand Lyon, pourquoi recevrait-on des dizaines de demandes pour venir y travailler ? Pourquoi les responsables syndicaux me demanderaient d’embaucher leur fils ou leur fille si c’était le bagne ? »
Les syndicats apprécieront. Ils dénonçaient déjà un « fonctionnaire bashing » de la part de Gérard Collomb. Ça ne va pas s’améliorer.
« 900 postes vacants » : totalement faux pour Gérard Collomb
C’est surtout dans les services sociaux (ex-conseil général) que les agents semblent le plus remontés. Car le mécontentement ne se limite pas à la rémunération et au temps de travail.
La secrétaire du syndicat CGT de la Métropole, Laurence Margerit, elle-même ancienne salariée du Rhône, explique :
« Avant, pour une famille avec deux enfants, on avait des chèques vacances d’environ 800 euros. Là, ça passera à 250 euros. Idem pour les chèques culture qui permettaient d’acheter des disques ou des livres, c’est réduit comme peau de chagrin. »
Surtout, les syndicats pointent un nombre impressionnant de postes vacants : « 900 » disent-ils, essentiellement dans les ex-Maison du Rhône qui concentrent les services sociaux (enfance, RSA, handicap).
Gérard Collomb a vivement réagi à l’énoncé de ce chiffre :
« Il y a 8 700 postes budgétés. On a un taux de vacance normal. »
A la direction générale de la Métropole, on reconnaît toutefois rencontrer quelques difficultés à recruter pour les missions qui dépendaient du conseil général, notamment pour le recrutement de médecins.
Par ailleurs, on se montre un peu plus souple que le président de la Métropole le fait entendre. Par exemple, pour la semaine de quatre jours, ce n’est pas totalement fini. Une évaluation va être menée au cours de ce premier semestre 2015. Peut-être que certains agents pourraient conserver cet aménagement du temps de travail.
Mais les discussions n’auront pas abouti ce lundi. Bien au contraire.
D’autant que lundi soir, le service communication de la Métropole envoyait un communiqué montrant l’exaspération de son président. Tandis qu’une réunion avec l’intersyndicale se tenait, le climat s’est tendu :
« Une minorité de grévistes a envahi l’Hôtel de la Métropole, voulant imposer par la violence, une pression sur les discussions en cours. C’est évidemment inadmissible. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour éviter des incidents plus graves, même si lors de l’évacuation, 2 policiers et 2 manifestants ont été blessés. »
L’intersyndicale a une toute autre version et explique quant à elle :
« Après un court entretien pendant lequel Gérard Collomb continue à vendre sa métropole pour rayonner nationalement et internationalement, il met un terme à la discussion. […] Pour seule réponse, coups de matraques, évacuation violente, détérioration du bien public par les forces de l’ordre pour évacuer les grévistes au plus vite. Bilan : deux manifestants placés en garde à vue, de nombreux manifestants violentés volontairement par les forces de l’ordre, un représentant du personnel gravement blessé et évacué par les pompiers. Pour la première fois, des grévistes qui occupaient pacifiquement le hall de la métropole ont été « chargés » par la police. »
Ce mercredi 25 mars, l’intersyndicale rencontrait de nouveau Gérard Collomb. Mais le rendez-vous n’a rien donné. On s’achemine donc vers une nouvelle grève.
Le Progrès du 26 mars (édition papier) revient sur les débordements du lundi. Selon le quotidien ce n’est pas deux mais trois manifestants qui ont été placés en garde à vue. Deux d’entre eux seront jugés le 5 octobre pour des violences sur des policiers. Le Progrès dresse la liste des policiers blessés : un commissaire projeté violemment par un manifestant a été sérieusement blessé à un genou; un officier frappé à coups de pied et précipité dans un escalier; un gardien de la paix blessé à une oreille par l’explosion d’un pétard.
> Article mis à jour le 23 mars à 23h avec le communiqué de la Métropole et les incidents faisant suite à la manifestation des grévistes, puis le 24 mars à 10h avec celui de l’intersyndicale concernant l’évacuation du hall de la Métropole.
> Mis à jour le 26 mars à 9h30 après le nouveau rendez-vous de mercredi entre Gérard Collomb et l’intersyndicale et avec les précisions sur les manifestants placés en garde à vue.
Le département et la commune de Paris ayant le même conseil, les parisiens n'ont pas voté non plus.
Droit dans ses bottes le gégé ?
Aux nouveaux métropolitains de s'en souvenir si grabataire il ose encore se présenter ...
voila la politique lyonnaise
POUR LES ÉLUS, DES SOUS… POUR LES AGENTS, DES COUPS !
Ce jour, 23 mars 2015, les agents de la métropole, massivement mobilisés (agents de terrain, agents de bureau, encadrants et chefs de service…), accompagnés de toutes les organisations syndicales de la métropole ont manifesté dans un cortège les amenant devant l’hôtel de métropole.
Les raisons de cette mobilisation :
- conditions de travail déplorables
- dégradation du service public
- rémunérations inéquitables
- temps de travail… etc…
Après un court entretien pendant lequel Gérard Collomb continue à vendre sa métropole pour rayonner nationalement et internationalement, il met un terme à la discussion.
Aucune avancée, aucune proposition de négociation ! Rien de rien ! Pour seule réponse, coups de matraques, évacuation violente, détérioration du bien public par les forces de l’ordre pour évacuer les grévistes au plus vite. Bilan : deux manifestants placés en garde à vue, de nombreux manifestants violentés volontairement par les forces de l’ordre, un représentant du personnel gravement blessé et évacué par les pompiers.
Pour la première fois, des grévistes qui occupaient pacifiquement le hall de la métropole ont été « chargés » par la police sur ordre de Gérard Collomb. Des élus politiques choqués, qui n’acceptent pas la violence, ont pris la décision de quitter le conseil métropolitain.
Après les manifestants, la délégation syndicale a été, à son tour, expulsée par les forces de l’ordre. En 40 ans, les organisations syndicales n’avaient jamais vu çà !
Par ce comportement, Gérard Collomb acte ainsi son refus de tout dialogue social. Aujourd’hui, il perd son sang froid. Que veut-il prouver ? Serait-il à ce point en mal de reconnaissance nationale ?
Mais j'ai du mal a assimiler le principe de jouir d'un poste fixe plutot avantageux il me semble , pour deserter sur un air de rebellion , toujours dans le but d'aider ses concitoyens bien entendu .
Pourquoi ne pas demissionner , cela serait grand , l'arret total de l'institution faute de personnel.
Bien non , il y a un tas de personnes qui poussent au portillon et la descendance bien entendu comme le souligne Monsieur Collomb .
Personne n'est irremplacable sauf un fonctionnaire 10 ans d'age .
Je trouve cela honteux juste par respect du taux de chomage !
Quand tu viendras jeune plein d'aigreur et de vitalité te renseigner auprès des services sociaux sur les aides pour ceux qui ont eu un petit accident de parcours (et tu en auras, comme tout le monde), que tu devras demander le RSA ou une aide ponctuelle pour payer ta facture d'électricité (aide accordée selon des critères plutôt sévères), ou qu'il faudra une aide pour tes parents âgées, ou si par malheur tu deviens handicapé, ou quoi que soit, que feras-tu ? Tu vas faire comme certains insulter et menacer de mort ces fonctionnaires privilégiés ou alors dire comme d'autres qu'ils oeuvrent vraiment pour le Service au public (et payé par ce même public et ces fonctionnaires via leur impôt).
L'argent est jeté par les fenêtres et tous les jours tu en as la démonstration, avec en prime le discours de personnes incompétentes qui viennent jeter la pierre aux fonctionnaires, aux immigrés et autres chômeurs forcément fainéants. Et tu viens dire qu'il faut continuer à fermer sa gueule et à tout accepter ?!? Allez supprimons le Smic, ce truc inutile, et les allocs chômage pour lesquelles on cotise, et les APL, et les bourses étudiantes etc etc. Par contre continuons à entretenir les beaux parleurs !
Public, privé, tous citoyens et contribuables. Et tous le même dégoût. Clamons-le au lieu d'aller voter pour des extrêmes qui s'en foutent comme les autres, ou au lieu de bouder dans notre coin !
Je suis reste poli, j'ai ecris une belle lettre a mr Collomb, president de la metropole pour signaler l'incompetence et le mauvais accueil de fonctionnaires aigris , considerant que leur travail est penible , j'en connais des postes penibles ou on a pas de bureau pour poser notre popotin et une bouilloire pour nos dosettes café.
Bref, je prends sur moi , je me demene en interim je me prends des baches hebdomadaires pour l'emploi , un jour je ne pourrais plus me contenir j'espere trouver un poste stable avant ceci , je ne compte ni etre un voleur ni un assiste ni un martyr du systeme.
Je ne peux plus m'encadrer ces grevistes qui vivront des decennies sur un seul et meme CDI , qu'ils goutent a 1 an de chomage , qu'ils aillent chercher un colis alimentaire , je ne pense pas qu'ils connaissent ceci .
Des pseudos rebelles qui illustrent bien le fosse entre nos generations , dans quelques années les manifestations vont prendre une autre ampleur faudra des tank pour nous arreter .
On en a gros !
Apres je les comprends pour la perte d'avantage , moi aussi quand j'ai quitte ma chambre d'ado pour mon petit studio ca m'a fait un pincement au coeur LOL
Sache que pas mal fonctionnaires ont travaillé dans le privé avant de réussir leur concours d'entrée ouvert à tous, que certains ont galéré comme toi (voir pire, hé oui...) Que certains travaillent dans les égouts et/ou touchent à peine le smic (les catégories C).
Tu manques de recul du fait de ta jeunesse. Tu me rappelles quelqu'un (LOL comme tu dis).
Cite-moi les dates des dernières grèves ayant touché le Conseil Général ou le Grand Lyon et qui t'ont fait chier personnellement. Il n'y en a pas tellement que ça n'est-ce pas ? Et puis vu les fins de mois pour le fonctionnaire moyen crois-moi il réfléchit plutôt à 2 fois avant de faire grève. Au passage n'oublie qu'il n'a pas été augmenté depuis 2010 et que c'est gelé jusqu'en 2017.
Pour poursuivre il est également contribuable ce fonctionnaire. Et peut-être qu'au fond de lui il est encore plus dégouté que toi car de l'argent public il en voit passer, mais cet argent, contrairement à ce que l'on voudrait te faire entendre, il ne va pas dans sa poche, loin de là.
Alors le fonctionnaire bashing cela commence à bien prendre la tête ! (évidemment, comme partout, y'a des boulets et des parasites).
Donc crois moi avant de regarder la paille va plutôt chercher la poutre.
Mais bon, tu connais le proverbe : le doigt, la lune... et certainement cette maxime : "diviser pour mieux régner".
Bonne nuit et bon courage pour la suite. Peut-être, comme beaucoup, seras-tu obligé de t'expatrier, histoire de voir si l'herbe est plus verte ailleurs. N'hésite pas. L'ouverture de conscience passe par un grand nombre d'expériences.
Pourquoi l'indemnité a été augmentée de 20% ?
Les employés du Conseil général ne travaillent que 4 jours par semaine ?
Voilà deux situations qui me paraissent bien déconnectées du quotidien des Français ? D'où l'incompréhension.
Sinon certains employés du conseil général du Rhône (surtout certaines employéEs) travaillaient 4 jours par semaine mais faisait bien évidemment leurs 1607 h annuelles.
Ils ou elles avaient moins de congés, pas de RTT, devaient faire une permanence 1semaine dans un mois (de mémoire ; c'est à dire que cette semaine-là était de 5 jours). C'était soumis à autorisation du chef de service et n'entravait en rien le fonctionnement des services publics.
C'était une facilité accordée à une population d'agents fortement féminisées (secteur social et médical) pour qu'ils (elles) puissent avoir leur mercredi le plus souvent et puissent garder leurs enfants.
Gérard Collomb n'a pas cherché à comprendre et semble bien décidé à remettre en cause cette facilité, pourtant gratuite pour ses chers finances publiques. La stature du Commandeur sans doute.
Maintenant dans une Métropole comme ça, une multitude de métiers, une intersyndicale totale, aucune revendication ne peut (ne doit ?) être plus mise en avant qu'une autre.
Les conditions de travail dans le social et ses conséquences pour le public sont régulièrement dénoncées (comme elle l'était au CG). Et là même réponse à la méthode Coué : "Tout va bien et pour le reste tout va être amélioré très prochainement !"
Croyez-moi : les travailleurs sociaux (appellation générale) sont encore plus mobilisés pour le service public que pour leurs propres "avantages". Et cela fait longtemps qu'ils la ferment.
Seulement là il y a un ras-le-bol généralisé, et facilement compréhensible pour ceux et celles qui voient un tout petit plus loin que les beaux discours sans cesse assénés.
tous ces messieurs "maire -depute-senateur " qui cumul bon nombres de mandats et jusqu'a leur deces est-ce normale ???
ils y tiennent a leurs indemnitées (pas toujours justifié ) leurs avantages et les magouilles faut-il leurs rappeler que beaucoup voudrais leurs places