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« Bienvenue au Teil, California » : chronique d’une utopie urbaine en Ardèche

Le Teil, dans l’Ardèche, est une commune de 8 677 habitants, dont 20% de chômeurs. C’est aussi un laboratoire d’alternatives économiques, culturelles ou sociales en contrepoint des métropoles.

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Le Teil, Ardèche. ©Marc Uhry

Une tribune à lire ci-après signée par Marc Uhry, ancien directeur de la Fondation Abbé Pierre à Lyon. Il a notamment écrit plusieurs tribunes sur les expériences européennes concernant le logement pour Rue89Lyon. Il travaille aujourd’hui en indépendant et continue de s’intéresser à différentes expérimentations urbaines et sociales. C’est ce qui l’a conduit jusqu’au Teil, en Ardèche.

Pas d’as dans les manches

Elle n’a pas tous les atouts en main. Coincée par le Rhône et l’A7 au pied des montagnes d’Ardèche, la ville s’étire tout en longueur, balafrée par sa rue principale, jusqu’à présent la seule route d’accès à Aubenas et au tourisme des hauteurs, la seule route menant les camions de Montélimar au Puy-en-Velay, le long du cordon qui relie le sud-est de la France à son centre. La rue parallèle, la belle ruelle historique, enregistre 40% de logements vacants.
Elle n’a pas tous les atouts en main, et elle le sait. La cimenterie a réduit la voilure, laissant tout le quartier fluvial, la Cité Blanche, vide, murée, les toits envolés ; un quartier fantôme. La SNCF s’est retirée, laissant les bâtiments de sa base logistique. Les usines de tissus sont parties. Le Teil, 44° de latitude nord, 40° de longitude est. 8 677 habitants, 20% sont chômeurs, 22% sont pauvres. Au Teil, il y a plus de logements que de ménages à loger.
Elle n’a pas tous les atouts en main, et le sort s’acharne. Le Teil a été l’épicentre d’un séisme en 2019, qui a fissuré les cœurs autant que les bâtiments. De nombreux habitants ont dû quitter leur logement pour des durées plus ou moins longues. A l’échelle, c’est comme si la Ville Paris avait dû reloger plus 300 000 personnes et réhabiliter 230 000 logements, pour se donner une idée du chantier.

Le chemin de la résilience est ténu, la ville d’en face, Montélimar, ne va guère mieux. Malgré une situation idéale à équidistance de Lyon, Marseille et Montpellier, il n’y a pas vraiment de raison que les entreprises ordinaires s’implantent ici.

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Photo : CS/Rue89Lyon

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