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Élections municipales : WC publics, WC politiques

Selon une enquête menée en novembre 2019 par l’institut YouGov, 79 % des Français déplorent le manque d’accessibilité des sanitaires dans les lieux publics. À l’approche des élections municipales de 2020, tous les candidats ne s’emparent pourtant pas du sujet des WC, certains semblant préférer étouffer le débat.

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Marseille. Illustration Claude Joyeux

Rue89Lyon propose des extraits de cette enquête publiée dans le numéro 5 du magazine FLUSH.

(…) 88 à Nantes, 750 à Paris, 66 à Bordeaux, 179 à Lyon. D’une Métropole à l’autre, le nombre (et la densité par kilomètre carré) de lieux d’aisance mis à disposition des promeneurs varie considérablement. Sans parler de l’état des installations existantes, régulièrement en panne ou d’une propreté douteuse.

« Il n’existe aucune obligation législative concernant les toilettes publiques, déplore le sociologue Julien Damon. Elles devraient pourtant être un droit social et il serait bien d’organiser nos espaces publics pour que tous puissent y avoir accès ».

Un sujet sous tension

A Paris, la question des WC publics s’était déjà invitée dans les programmes électoraux des municipales de 2014.

L’actuelle maire Anne Hidalgo qui brigue un second mandat, alors candidate, souhaitait augmenter le nombre de toilettes dans les lieux touristiques afin d’accroître l’attractivité de la capitale. Cinq ans plus tard, en septembre 2019, un article du quotidien britannique The Guardian faisait pourtant grand bruit en classant Paris « ville la plus sale d’Europe ».

« La situation actuelle n’est pas satisfaisante, concède Paul Simondon, adjoint de Paris chargé de la propreté et de la gestion des déchets. Paris est une ville qui a un réseau de toilettes publiques extrêmement dense, mais il faut continuer à le développer en s’adaptant aux besoins de chaque quartier. Les principales préoccupations sont d’améliorer la qualité de l’accueil et de régler le problème des épanchements d’urine ».

(…) « Il faut reconnaître que la Ville de Paris a mené une véritable sur le sujet. Elle a notamment accompagné la révolution Decaux », c’est-à-dire l’installation massive de sanisettes, ces petites cabines automatiques et gratuites. Les mêmes qui manquent cruellement à Marseille, où l’on compte moins de 0,15 sanitaire publique par kilomètre carré (contre 6,72/km2 à Paris, 2,64/km2 à Grenoble ou 3/km2 à Lyon).

« A Marseille, la problématique des WC publics est à l’image du reste : lamentable, cingle Sarah Bourgeois, présidente du collectif Marseille Poubelle la Vie. Il faut bien avoir en tête que Marseille est vaste comme Lyon et Paris réunies. La Métropole a installé quelques sanisettes, mais c’est grotesque ».

En 2018, un plan d’installation des toilettes publiques a en effet été lancé, prévoyant la mise en place de 60 équipements d’ici 2020. Concrètement, quinze ont été installés en septembre 2019, neuf supplémentaires sont censés voir le jour d’ici la fin de l’année et les 36 restants devraient couvrir courant 2020.(…)

Marseille. Illustration Claude Joyeux
Marseille. Illustration Claude Joyeux

179 toilettes publiques à Lyon

Avec 179 toilettes publiques, Lyon propose l’une des plus importantes couvertures au niveau national. Toutefois, plusieurs édifices installés dans les années 2000 nécessitent une rénovation et certains dispositifs restent peu utilisés car ils manquent de visibilité.(…)
Par étapes successives, 160 toilettes ont été créées sur l’ensemble du territoire ; elles totaliseraient près de 3 millions d’utilisateurs par an.(…)

> Cet article est un extrait d’une enquête signée Pauline Boulet publiée dans le numéro 5 du magazine FLUSH. Illustrations : Claude Joyeux

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#Élections Municipales 2020

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