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La Fête des Lumières de Patrick, sans-abri à Lyon
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La Fête des Lumières de Patrick, sans-abri à Lyon

par Claire Lengagne, étudiante en journalisme à l'ISCPA de Lyon.
Publié le 6 décembre 2018.
Imprimé le 06 juin 2023 à 10:52
2 980 visites. 1 commentaire.
A Lyon, la Fête des Lumières débute ce jeudi soir. Hier j’ai rencontré Patrick. Il est sans domicile fixe depuis 7 ans. Il vit dehors, dans les rues de Lyon. La rue Victor-Hugo, c’est même un peu chez lui.

J’ai rencontré cet homme incroyable grâce à un appel aux dons fait par l’association « Donner la main, don de soi« . Si vous vous promenez dans le centre-ville, vous avez sûrement dû passer devant lui sans nécessairement lui prêter attention. Pourtant, avec sa carrure de rugbyman et ses deux chiens, il ne passe pas inaperçu.

Je suis allée rencontrer Patrick pour discuter avec lui de la façon dont il vit la Fête des Lumières, un événement qui fait circuler dans le centre de la ville des milliers de visiteurs et de passants. Il m’a expliqué que le 8 décembre est une date très importante :

« Chaque année, j’attends trois choses : le 14 juillet, la Fête des Lumières et le marché de Noël. »

« La Fête des Lumières est un moment merveilleux dans l’année, c’est incroyable à voir », vante-t-il. Il devient captivant quand il commence à raconter ces soirées où Lyon est illuminé. A travers son récit, il donnerait envie à n’importe qui de vivre l’événement.

« C’est beau, il y a des lumières partout, c’est vraiment magique. Toute la ville est décorée, il y a plein de monde, c’est exceptionnel à voir ».

Une récolte de pièces plus importante

Quand Patrick la décrit, ses yeux pétillent. Finalement, il ne « va pas » à la Fête des Lumières tous les ans, il est en plein dedans. En compagnie de ses chiens, il fait toutefois son tour, il va découvrir les décorations le premier soir « car c’est en semaine et il n’y a pas encore trop de monde ».

Les trois jours suivants, il ne profite pas du spectacle mais sait qu’avec la foule circulant dans les rues, il va pouvoir récolter plus d’argent.

Alors Patrick s’installe comme d’habitude rue Victor-Hugo et attend que des âmes charitables lui sourient, viennent lui parler, lui donner quelques pièces. Il a le sentiment que cela vient surtout de la part des touristes. Il lui arrive aussi de retrouver des habitués.


Une connexion internet s’il n’est pas à la Fête des Lumières

Patrick est sans domicile fixe. Il se pose régulièrement rue Victor-Hugo (Lyon 2è) avec ses deux chiens). ©Claire Lengagne/Eclairage/ISCPA

Patrick est sans domicile fixe. Il se pose régulièrement rue Victor-Hugo (Lyon 2è) avec ses deux chiens). ©Claire Lengagne/Eclairage/ISCPA

Patrick appréhende le froid. Pour le confort de ses chiens ou pour sa sécurité, il doit rester au même endroit sans bouger et la sensation de froid se ressent plus encore que les autres soirs. C’est le seul point négatif que Patrick évoque auprès de nous.

Il me dit aimer profiter d’un spectacle « « fou, magnifique, pleins de couleurs et à couper le souffle ».

Pour lui il s’agit le temps d’une soirée d' »oublier les galères de la rue ».

Il se souvient de la seule année où il n’a pas pu voir les illuminations : il s’est empressé de chercher un accès à internet pour voir ce qu’il avait manqué. Patrick ne voit que la magie de cet événement, il déclare toutefois se rendre compte « de tout l’aspect économique qu’il y a derrière ».

Pour comprendre ce qu’il vit durant ces 4 jours, je vais passer une soirée de la Fête des Lumières à ses côtés. Vous retrouvez mon reportage sur la page Facebook « Eclairage ».

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Article actualisé le 11/12/2018 à 16h30
L'AUTEUR
Claire Lengagne, étudiante en journalisme à l'ISCPA de Lyon
Comme chaque année, les étudiants

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