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Nuits Sonores 2018 : des légendes électro et pas mal de hip-hop

Action Bronson, AZF, Rone, Kerri Chandler… Le festival Nuits sonores a dévoilé sa programmation de ses nuits et ça envoie du lourd. Revue d’effectif par Le Petit Bulletin.

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Action Bronson. © Brock

Action Bronson et AZF à Nuits sonores
Action Bronson et AZF à Nuits sonores © Brock

Nuit 1 : le hip-hop à chercher dans la Halle 3

Action Bronson en guise de headliner qui claque, c’est l’assurance que Nuits sonores poursuit sur le chemin tracé l’an dernier : la scène hip-hop sera encore explorée ! Le rappeur new-yorkais est à l’affiche de la nuit 4 (samedi 12 mai), où son flow à la Ghostface Killah empli de références culinaires (il présente aussi l’émission Fuck That’s Delicious sur Viceland) va faire des ravages dans la capitale de la gastronomie. Sûr qu’il a prévu de rester un peu pour visiter les tables du coin !


Mais le gros de la prog’ rap sera à checker du côté de la Halle 3 durant la nuit 1 (mercredi 9 mai) : là, se relaieront la trap de Gracy Hopkins et les Bruxellois de La Smala. Ils font figure de précurseurs de toute cette nouvelle scène belge qui dynamite le game, s’étant mis sur orbite dès 2009. Les deux leaders du mouvement que sont JeanJass & Caballero, débarquant avec leur projet High & Fines Herbes et donc quelques potes au micro, sont aussi au menu et même si on les a vus récemment par ici, ça reste une excellente nouvelle tant leur flow fait frémir les chastes esgourdes.

Rone de retour à Lyon

Après un Transbordeur sold-out la semaine dernière, Rone fera son retour sur une nuit 1 qui s’annonce décidemment carton et variée : outre le lunaire auteur de Mirapolis, on guettera sur cette halle 1 le set de la toujours épatante Chloé, mais aussi les Italiens de Agents of Time avant un final assuré par l’historique Maetrik, pour un live techno à faire lever les foules du petit matin. Attention, il faudra arriver tôt : Tryphème joue à l’ouverture, à 22h, et c’est clairement la DJ la plus passionnante issue cette année de la scène locale. Les Anglais avaient pris de l’avance, signant son album Online Dating sur le label CPU Records. Son électro profondément warpienne est une merveille, elle revient d’une Boiler Room à Sheffield où elle partageait l’affiche avec Plaid : ce n’est sûrement qu’un début.


La halle 2 verra Antal (le boss de Rush Hour) partager les platines pour un back2back avec le génial Hunee dans un final house à se damner, précédé d’une curiosité qu’il nous tarde de découvrir sur scène : DJ Lag, Sud-Africain venu de Durban, inventeur d’un sous-genre de house (encore !) nommé gqom, très porté sur les basses mais qui n’est pas sans rappeler par son côté ultra-percussif un autre Sud-Africain, DJ Mujava. Surtout, ne loupez pas le live de Tshegue : nos chouchous, révélés par ici lors de la Summer Session concoctée conjointement par Le Petit Bulletin et Le Transbordeur l’été dernier, se placent direct sur cette belle scène pour déverser leur rumba garage calorifère sur un public qui va se pâmer d’amour. On guettera aussi le digger venu d’Afrique du Sud, Okapi, et l’Anglais Richard Foe.

Margaret Dygas dans le parcours

C’est le traditionnel circuit du jeudi soir dans la ville, dans les lieux habituels, avec un nouveau venu, Capsule, et c’est bien vu tant ce spot aimante tout l’underground le plus excitant depuis son ouverture près de la place Sathonay. À l’Épicerie Moderne, feront escale Kid Francescoli et Voyou. Au Marché Gare,  Les Filles de Illighadad pour un live enchanteur. À la Plateforme, le crew Encore sort un line-up de son cru, solide : Hôtel Particulier, DJ Boring, Baltra et Cuthead.

À la Maison M, comme d’hab’, du groove et de l’afro : Mawimbi, James Stewart et le crew Palmwine. Chaos In The CBDinvestit all night long le Groom. Le toujours au top Lavoir Public, probablement l’un des meilleurs endroits du moment pour la fête, convie Chris Dudzinski et Nari Fshr.

Au Ninkasi, trois salles et du massif pour le dancefloor : Antigone, Rodriguez Jr, la géniale Margaret Dygas, Marc Twins, Axcel… Au Terminal, les locaux transcendants que sont G’Boï & Jean-Mi qui faisaient notre Une l’an dernier pour ces mêmes Nuits sonores, et l’ancien programmateur du lieu, Stakhan (Tunnel Vision), en compagnie de Palms Trax.

Nuit 3 : pour les amateurs de house sensuelle

Côté halle 1, le festival a décidé de choyer les amateurs de house sensuelle, de deep historique, les nostalgiques de Body & Soul et les aficionados de l’Ambassade : on croisera donc la légende Larry Heard sous son alias Mr Fingers, dans la place depuis 1985. Autre mastodonte du genre, Kerri Chandler offrira la rédemption à un Jérémy Underground bien malmené l’an dernier par son saunagate en lui offrant un back2back final prometteur. Folamour (Moonrise Hill) et Bicep(Ninjatune) complètent ce line-up.

La halle 2, petit événement, est co-programmée par le modèle avoué de Nuits sonores : le festival barcelonais Sónar. On croisera par ici Ben Frost, Raymonde, Raime, Lee Gamble mais surtout celle qui explose la scène techno ces derniers mois, la bien nommée AZF qui va clôturer cette scène et sans trop se mouiller on peut d’ores et déjà avancer que ce sera l’un des grands moments de cette édition.


Sur la halle 3, se relayeront Ifriqiyya Electrique, Young Wolf, Avalon Emerson et J.A.K.A.M  & The Ritual Force.

Action Bronson cannibalise la nuit 4

Bon, donc, Action Bronson sur la halle 1. Mais avec lui ? Anmar 808 & the Maghreb United, aka Sofyann Ben Youssef, Tunisien propulsant le raï dans l’ère de la house music : les fans d’Acid Arab ne seront pas dépaysés. Peggy Gou, la Coréenne, s’illustre sur cette scène encore incomplète.

Du côté de la halle 2, concoctée là aussi avec un festival ami (Resonate), on croisera l’habitué de la maison The Hacker, Fixmer/McCarthy, Not Waving ou encore les allumés de Il est Vilaine, vus au Transfer l’an dernier.

Sur la halle 3, on guettera avec enthousiasme Dengue Dengue Dengue, auteur d’un tout nouvel album intriguant, mais aussi et surtout Chancha via Circuito, merveille de cumbia démantibulée et recrachée à la sauce ambient-dub-électronique, problement la meilleure signature du label de Buenos Aires ZZK. Côté cumbia, péruvienne cette fois donc plutôt chicha, on ne loupe pas Los Wemblers, pas vus de ce côté-ci de l’océan depuis 25 ans. Le Voilaaa sound-systembien connu de nos contrées s’offrira là une belle scène en prime.

Pas de rock indie cette année

Pas de changement radical dans la ligne : ce qui avait été exploré l’an dernier est poursuivi cette année, à savoir un gros penchant vers le hip-hop et ses nouvelles déclinaisons, un voyage permanent dans la sono mondiale underground et dancefloor, quelques légendes oubliées. Fait notable : nulle trace de rock indie cette année.

Si l’on devait en choisir quatre ? Action Bronson, le big name de cette édition. Tryphème, c’est son année. AZF, ça va être une folie son set. Et Tshegue, cherchez pas à réfléchir, foncez.

Par Sébastien Broquet sur Le Petit Bulletin


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