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Devenu affaire d’État, le Musée des Tissus ne bénéficie toujours pas d’un projet clair

On sait le dossier chaud, il devient enjeu national. Symbole visible du bras de fer opposant Laurent Wauquiez et Gérard Collomb sur le territoire lyonnais, le Musée des Tissus n’en finit pas de prendre une tournure de plus en plus politique. Alors que son sort n’est toujours pas scellé.

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Devenu affaire d’État, le Musée des Tissus ne bénéficie toujours pas d’un projet clair

Ce jeudi matin sur l’antenne de France Info, le ministre de l’Intérieur interrogé sur le cas du Musée des Tissus a d’une part confirmé qu’il garde un oeil (voire les deux) sur Lyon et, d’autre part, il a remis un petit crochet à Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Pour l’ex-maire de la ville, le projet de Laurent Wauquiez qui a été préféré à celui de la Métropole et de la Ville de Lyon (le sien, en somme), ne vaut pas un clou.

Il a toutefois été préféré par son propriétaire, la CCI (chambre du commerce et de l’industrie), à la solution que Gérard Collomb préconisait. La chambre consulaire a refusé que les collections des Musées des Tissus et des Arts décoratifs quittent leurs deux beaux hôtels particuliers du 2e arrondissement et soient dispatchées dans différents endroits de la ville (principalement au Musée des Confluences et au musée des Beaux-Arts).

Toutefois, s’il a reçu les honneurs de la presse culturelle -une fois n’est pas coutume-, on ne peut pas dire que Laurent Wauquiez procède à un « sauvetage » du Musée. La CCI a cédé les bâtiments classés au président de Région pour un euro symbolique, mais le contenu du projet reste à concevoir.

Qui passe à la caisse et pour quel projet ?

La collectivité s’est engagée à financer un tiers des travaux de modernisation (10 des 30 millions d’euros nécessaires). Laurent Wauquiez va devoir se battre pour que l’Etat participe également à hauteur de 5 millions d’euros, ainsi qu’Unitex (l’Union inter-entreprises textile Lyon et région), à hauteur d’un million d’euros. Le budget annuel de fonctionnement serait assuré par la région (soit 1,3 million d’euros), ainsi que la CCI (500 000 euros) et l’État, qui avait promis 300 000 euros à partir de 2018 durant trois ans.

Au-delà du coup de com’, la Région est loin de disposer des 30 millions d’euros nécessaires à la réfection et à la restructuration du musée, car 14 millions d’euros restent à trouver. Pour boucler son budget, Laurent Wauquiez imagine lancer un crowdfunding gigantesque : 14 millions d’euros sous cette forme, cela reste une gageure.

Le contenu éditorial et l’équipe des Musées, pour le moment, sont des cases non cochées. Lors de la présentation de son livre blanc pour la Culture en Auvergne-Rhône-Alpes, la vice-présidente Florence Verney-Carron n’a pu que botter en touche :

« Une conférence de presse spécifique sera donnée pour le Musée des Tissus ».

Un peu de bisbille people

À défaut d’avoir un projet et une courbe financière dédiés, ces musées lyonnais et leur cas bénéficient d’une publicité inattendue, à la hauteur du combat politique national que se livrent Gérard Collomb et Laurent Wauquiez.

Des petites anecdotes people et cocasses pimentent le tout. Toujours sur l’antenne de France Info, Gérard Collomb a confirmé une info du site Salade Lyonnaise : il a convoqué Stéphane Bern dans le bureau qu’il a conservé à l’Hôtel de ville de Lyon, pour lui sonner les cloches. Le « monsieur patrimoine » d’Emmanuel Macron avait en effet eu l’outrecuidance de féliciter l’action de Laurent Wauquiez : il lui a donc été rappelé qu’être du côté du président de la République signifie ne pas applaudir son opposant principal (en route vers la présidence du parti Les Républicains). Stéphane Bern avait tweeté la veille, ce mercredi soir, qu’il n’avait jamais été « convoqué ».


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