
Les places ouvertes pour l’hiver dans le cadre du plan froid doivent théoriquement fermer au 31 mars.
Et chaque année, la ministre du logement explique qu’il n’en sera rien, que la « politique du thermomètre » est terminée et que plusieurs centaines de places seront pérennisées.
A Lyon, pour cette saison 2016/2017, les arbitrages ministériels n’étant pas encore rendues, toutes les places ont au moins été maintenues jusqu’à mi-avril, annonce la préfecture du Rhône.
C’est également le message transmis mercredi aux représentants du collectif Jamais sans toit qui se mobilise pour les enfants sans-abri et qui organisait mercredi un petit rassemblement devant la préfecture.
Comme chaque année, ces militants du droit au logement brandissent l’article 345-2-3 du Code de l’action sociale et des familles qui est censé garantir la continuité de l’hébergement d’urgence :
« Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation. »
Encore plus de 2 000 SDF sans solution d’hébergement à Lyon
Un grand nombre de familles suivies par ces parents d’élèves et ces profs sont actuellement hébergées dans le cadre du plan froid mais certaines sont toujours à la rue. Cela représente 38 élèves scolarisés.
Au 28 mars, Le suivi quotidien de la préfecture fait apparaître que 858 personnes sont hébergées (dont 191 à l’hôtel) dans le cadre du plan froid. Selon nos informations, 500 places pourraient être pérennisées.
Moralité : comme pour la fin du plan grand froid et la fermeture des gymnases, des familles ou des personnes seules risquent fort d’être remises à la rue et de grossir les rangs des sans-abri.
Selon le rapport hebdomadaire du 21 mars de la Maison de la veille sociale (MVS) que nous avons pu consulter, 2177 personnes ont demandé un hébergement au 115 et n’ont pas obtenu de place.

Une quarantaine de personnes se sont réunies le 29 mars devant la préfecture à l’appel du collectif Jamais sans toit. Pour réclamer la continuité de l’hébergement. ©LB/Rue89Lyon

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