
Un attentat a-t-il été déjoué au Parc OL tandis que des milliers de supporters de foot insouciants y sirotaient leur limonade ? À cette question, l’article qui se trouve en pages 12 et 13 du journal ne donne pas une réponse aussi effrayante ou catégorique que le titre ne le laissait présager.
Le journaliste appuie son papier sur ce qu’il qualifie de « note judiciaire », écrite par les services de renseignement, dans laquelle serait évoqué un employé d’une société de nettoyage en contrat avec l’OL.
« L’homme qui portait barbe et djellaba, avait récemment changé d’apparence, selon un témoignage recueilli par les enquêteurs. « Comme s’il s’agissait de tromper la vigilance des services de renseignement » », raconte Le Progrès.
Et d’ajouter, finalement :
« Sans qu’il soit évoqué un projet concret, encore moins l’imminence d’un attentat, l’arrestation d’un homme fortement endoctriné ayant accès au stade, à quelques jours de l’Euro 2016, a alimenté l’inquiétude des autorités, dans la plus grande discrétion ».
Entre le titre de « Une » et le contenu de l’article, on est passé de la crise d’angoisse rétrospective au haussement de sourcil perplexe. Cela n’a pas manqué d’agacer Jean-Michel Aulas qui a l’habitude de voir son stade en « Une » du Progrès, mais plutôt pour évoquer les résultats de l’OL.
Le président du club de foot, grand adepte des règlements de compte via les réseaux sociaux, s’est fendu d’un tweet assassin dans lequel il traite Le Progrès de « pyromanes de l’information » :
@OL @prefetrhone @le progrès les pyromanes de l’information font tellement de mal à toute la population qu’ils devraient changer d marketing
— Jean-Michel AULAS (@JM_Aulas) 20 septembre 2016
« Le Parc OL n’a jamais été visé par un attentat »
Estimant sans doute que l’ambiance générale pourrait virer à la psychose, le préfet du Rhône a lui aussi réagi, indiquant dans un communiqué que « le Parc OL n’a jamais été visé par un attentat » :
« Cette information est inexacte. En aucun cas les services de renseignement et d’investigation n’ont détecté le moindre projet d’attentat visant le Parc OL. En revanche, il est exact que les services, dès septembre 2015, ont repéré un individu en lien avec un de ses frères parti au Djihad ; que la présence de cet individu dans une société de nettoyage a alerté compte tenu des sites sur lesquels il intervenait dont le Parc OL. A la suite de ce signalement, l’employeur a mis fin à son contrat dès le 11 février 2016.
Par ailleurs, dans le cadre d’une information judiciaire conduite par le parquet antiterroriste, cet individu a été interpellé le 31 mai dernier avec un autre de ses frères. Ils ont été mis en examen et sont placés sous contrôle judiciaire. »

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