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A Lyon, une petite manif de rentrée contre la loi travail

[Article mis à jour régulièrement] Ce jeudi, on a manifesté pour la 17ème fois contre la loi travail.

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La CGT a encore fourni le gros des troupes pour cette 17ème manif contre la loi travail. ©LB/Rue89Lyon

Alors que le texte de loi a été définitivement adopté par l’Assemblée nationale, l’intersyndicale appelait à revenir marcher pour obtenir son abrogation.

A Lyon, les syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, CNT et CNT-SO) ont déposé un parcours classique et grand format. Le rendez-vous avait été donné devant la Manufacture des tabacs pour rejoindre la place Bellecour, via le cours Gambetta. Résultat : 2 400 personnes selon la police, 5 000 selon la CGT.

La dernière manif à avoir emprunté ce chemin avait rassemblé le 26 mai  12 000 personnes selon la CGT, 3 300 selon la police.
C’était le début des grèves qualifiées d’« illimitées » dans les raffineries et à la SNCF.
Depuis, ces grèves sont terminées, à la raffinerie de Feyzin, comme chez les cheminots lyonnais.

Élargir les mots d’ordre pour relancer le mouvement social ?

Aujourd’hui, il n’y a plus d’appel pour un mouvement de « grèves illimitées ». On débraye uniquement pour les « journées d’action ».

Malgré tout, Jacky, le speaker de la CGT, s’époumonait au micro :

« On est plus nombreux qu’au mois de juillet. Les vacances nous ont regonflé à bloc ».

Le secrétaire de l’union départementale CGT, João Pereira Afonso, voulait également croire à un redémarrage du mouvement social :

« C’est déjà pas mal de faire mieux qu’au mois de juin alors qu’on nous a bassinés pendant tout l’été sur l’adoption de la loi. »

Du côté de l’intersyndicale, l’heure est à l’élargissement des mots d’ordre pour tenter de mobiliser.

Dans un communiqué local, les organisations syndicales affirment « promouvoir d’autres propositions » sur « l’emploi, les salaires et les conditions de travail ».

Cela va dans le sens du tract de rentrée de la CGT qui avance ses idées sur chacun de ces sujets.

Les syndicats affirment également que la loi « contrevient aux conventions 87, 98 et 158 de l’Organisation Internationale du Travail relatives à la négociation collective, aux libertés syndicales et aux licenciements ».

C’est donc sur le terrain juridique, via notamment des questions prioritaires de constitutionnalité (QPC), que la lutte pourrait rebondir.

« Ça n’empêchera pas d’appeler à descendre dans la rue », veut croire le secrétaire de la CGT du Rhône.

Le 22 septembre, les syndicats opposés à la loi travail se réunissent à Paris. Pour l’instant, aucune autre date de manifestation n’est prévue.

La CGT a encore fourni le gros des troupes pour cette 17ème manif contre la loi travail. ©LB/Rue89Lyon
La CGT a encore fourni le gros des troupes pour cette 17ème manif contre la loi travail. ©LB/Rue89Lyon

Ce sera certainement sans FO. Jean-Claude Mailly a déclaré qu’il « ne s’inscrit pas dans un cycle de manifestations ».

Le secrétaire syndicat TCL FO, Stéphane Noël, prolongeait le propos :

« Le combat n’est pas terminé. Mais aujourd’hui, en dehors des organisations syndicales, c’est toujours le même noyau dur qui manifeste. Il faut se poser les bonnes questions ».

CGT, FO, FSU, tous les représentants de ces organisations comptent sur les décrets d’application de la loi pour relancer le mouvement. Rosario Elia de la FSU :

« Aujourd’hui, on n’a plus le même type de mobilisation. C’est au moment où les gens vont voir l’impact dans leur vie que ça peut repartir ».

Un cortège de tête encore fourni et des interpellations

Si les rangs syndicaux se sont clairsemés depuis ce printemps, le cortège de tête est toujours aussi nombreux. Ce jeudi, ils étaient encore 600 à marcher devant la banderole de l’intersyndicale.

La scène est devenue habituelle. Des jeunes, essentiellement, et ceux qui ne veulent pas manifester sous une bannière particulière se retrouvent aux avants-postes.

En tête de ce cortège de tête, quelques dizaines de lycéens, certains masqués, qui tenaient deux banderoles contre la répression.
Les slogans classiques hostile à la police ont été repris. Avec, en prime, un « Adama, on n’oublie pas » plusieurs fois scander.

Les deux banderoles du cortège de tête du 15 septembre. ©LB/Rue89Lyon
Les deux banderoles du cortège de tête du 15 septembre. ©LB/Rue89Lyon

Une habituée de ce cortège nous faisait le sous-titrage :

« Avec ce qui s’est passé cet été et notamment la mort d’Adama Traoré, la mobilisation va se faire de plus en plus sur les violences policières et l’islamophobie ».

Pour cette manif, pas de black bloc, ni de jets de projectiles sur les forces de l’ordre.

C’est de cette tête de cortège que des actions violentes ont eu lieu lors des manifestations précédentes.
« Tout s’est très bien passé ce jeudi », selon un représentant de la police.
Le dispositif policier était encore impressionnant. Hélicoptère, fouille des sacs et policiers le long du cortège et devant.

La tension est montée d’un cran quand une dizaine de policiers ont tenté de se placer derrière ce cortège de tête. Mais les manifestants syndiqués et les autres ont rapidement comblé le trou devant la banderole de l’intersyndicale, ce qui a fait partir les policiers.

Vers 13h30, arrivés place Bellecour, une cinquantaine de ces jeunes du cortège de tête ont tenté de repartir en manif sauvage. Ils ont été coursés par la police qui a utilisé une grenade de désencerclement. Un manifestant a été légèrement blessé à la jambe et au thorax.
Selon la police, huit personnes ont été interpellées rue Edouard Herriot, pour « attroupement ».

 

>> Lire notre article Les 10 leçons du mouvement social contre la loi travail à Lyon <<


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