
En cette semaine de rentrée, les élèves du collège Henri-Barbusse, à Vaulx-en-Velin auraient dû entendre retentir, ce jeudi et vendredi, la sonnerie qui annonce la fin des vacances et donne le coup d’envoi d’une nouvelle année.
Mais, il n’en fut rien. Les portes sont restées closes. En grève pour protester contre des classes qu’ils estiment « surchargées », une majorité d’enseignants n’assurent ni l’accueil, ni les cours.
« Nous ne lâcheront rien ». Le ton est donné devant le collège Henri-Barbusse, à Vaulx-en-Velin. Réunis ce jeudi devant les grilles de leur établissement, les professeurs dénoncent des « classes surchargées ».
Selon eux, les classes ne devraient pas accueillir plus de 24 élèves parce que l’établissement est classé en REP+. Or, cette année, au moins 6 classes comptent 25 élèves.
« Il devient de plus en plus difficile d’enseigner. Pour cela, nous réclamons l’ouverture de classes et/ou le transfert d’élèves vers d’autres établissements. Le collège Aimé Césaire qui se trouve à 50 mètres compte une classe de 21 élèves ! », explique Mickaël Goyot, professeur de mathématiques.
Un collège classé en REP +
Situé à Vaulx-en-Velin, commune la plus pauvre du Rhône, le collège Henri-Barbusse se classe parmi les établissements les plus défavorisés de la métropole.
Comme 363 autres collèges français, l’établissement vaudais a donc logiquement été classé en REP+. Cette classification permet à l’établissement d’obtenir des moyens supplémentaires, dont l’allègement de classes et un suivi renforcé des élèves.
Les enseignants pointent donc des moyens encore insuffisants pour conduire les 700 enfants vers la réussite.
« On déplore une diversité au niveau national. À Marseille et Paris, les effectifs des classes en éducation prioritaire sont limités à 23. Et ici, on devrait travailler avec plus de 24 élèves par classe ? », déclare Denis Régnier, professeur d’Éducation Physique et Sportive (EPS).

Pour les professeurs d’EPS, c’est notamment le transport en bus des élèves vers les infrastructures sportives qui devient compliqué. © AJ/Rue89Lyon.
Quelle réponse du rectorat ?
Après une première journée de grève, ce jeudi 1er, les personnels du collège Henri-Barbusse ont été reçus en audience à l’inspection académique. Ils sont ressortis déçus :
« L’inspecteur d’académie adjoint refuse de chercher la moindre solution pour permettre aux élèves vaudais d’effectuer une rentrée sereine », déclare les enseignants grévistes dans un communiqué.
Les enseignants vaudais en appellent désormais à la rectrice de l’académie.
Du côté du rectorat de Lyon, on semble considérer que le seuil de surcharge des classes ne soit pas atteint.
Une question de sécurité ?
Les classes dont l’effectif dépasse 24 élèves poserait également problème du point de vue de la sécurité et du confort, selon les enseignants de sciences.
« Nos salles ne sont pas faites pour accueillir plus d’élèves. Nous n’avons que 24 places assises dans la classe de sciences. Au-delà de cet effectif, il devient dangereux d’effectuer des manipulations, de travailler avec des instruments tranchants et électriques », affirme Denis Desambrois, professeur de sciences de la vie et de la Terre (SVT).

Denis Desambrois, professeur de sciences de la vie et de la Terre (SVT) au collège Barbusse. ©AJ/Rue89Lyon
Une grève soutenue par les parents
Les enseignants se disent prêts à reconduire la grève « tant qu’il le faudra » pour obtenir des allègements d’effectifs. Cette revendication ne date d’ailleurs pas d’hier. En janvier dernier, par le biais d’un communiqué, ils avaient déjà alerté la presse lorsqu’ils avaient eu connaissance des futurs effectifs prévus pour l’année 2016/2017.
Confrontée à cette grève, les parents acceptent et soutiennent. Toutes les familles venues accompagner leurs enfants en cette semaine de rentrée nous disent la même chose.
« Je comprends tout à fait cette grève de professeurs. À mon époque, en étant 20 par classe, c’était déjà compliqué. Aujourd’hui, on débauche pourtant plus que l’on embauche ! », sourit Anibal Da Silva, beau-père de Katia, élève de 4ème.
Un mouvement réussi
Via un communiqué de presse, les personnels du collège Henri-Barbusse ont informé avoir cessé leur mouvement de grève, après avoir été reçus, une seconde fois par l’inspecteur d’académie. La rentrée des élèves de 3ème, prévue lundi 5 septembre a donc eu lieu.
« Les personnels ont réussi à faire reconnaître la spécificité de leur établissement, REP+ avec un sur-effectif global. Mises à part les 3 classes de 5ème déjà à 25, les autres classes ne verront pas leur effectif dépasser la barre de 24 », expliquent-ils dans le communiqué de presse.
Sidérant personnel public qui prend en otage la population, un bon conseil changez de métier. Honte à vous.
Ils seraient 30 à la place, je comprendrais mais foutre le bouzin pour 1 élève de plus ? De qui se moque t-on ?
Honte à ces commentateurs qui volent, en bêlant, au secours du néo libéralisme, (alors qu'à la fois ils comptent, c'est sûr, parmi ses victimes collatérales, et que, comme nous tous, ils profitent, sans le savoir certainement, du "bouzin" que les générations précédentes ont organisées pour qu'ils vivent moins mal). Et ils invoquent "l'autorité de L’État", les "prises d'otage", "le bouzin"... ; les mots de la télé et des dominants ! Pas de quoi être fier !
Les mêmes, que les milliards des riches, les frasques des puissants, les guerres ruineuses... n'indignent pas, réclament qu'on tape plus fort sur les plus pauvres ("30 élèves, je dis pas, mais 25 !"), espérant sans doute que cela les protègera des prochaines charrettes...
C'est à pleurer !!
Seraient-ils capables d'effectuer leur travail dans des classes à double, voir triple niveau comme cela se passe parfois à la campagne ?
Leur incapacité à prendre en charge 1 élève supplémentaire par classe me fait douter de la chose.
Une personne qui n'est de toute façon pas capable de s'adapter un minimum sur un point aussi mineur n'est pour moi pas fiable et devrait démissionner pour laisser la place à quelqu'un de compétent.
On voit la la bêtise crasse du syndicalisme de base qui loin de défendre les intérêts généraux de la population, se contente désormais de défendre les avantages particuliers d'une petite cohorte de moutons encartés que l'on ne voit plus désormais que peu de temps avant les élections syndicales pour venir nous quémander leur voix afin de pouvoir continuer à bénéficier des heures de délégation auxquelles leurs élection donne droit.
Pas de quoi se flatter d'avoir ingéré ce discours de "l'adaptation aux réalités". "On n'est plus au XIXème siècle !!". Vraiment ça ne fait pas de vous un homme libre. Un mouton, certainement ! C'est bien ce que demandent les puissants, des moutons. Et vous marchez, yeux fermés, persuadé que ceux qui ne se font pas prendre sont des fainéants et et des imbéciles ! Et les puissants ne vous seront même pas reconnaissants. Parce que la prochaine fois, c'est à votre salaire, à nouveau à votre retraite, à votre sécu... qu'ils s'en prendront. "Mais que font les syndicats? " direz vous. Et il sera peut-être trop tard ! Sauf si certains, à nouveau, ne se laissent pas faire !
Et puis franchement, ces leçons de pédagogie... Mais d'où parlez vous ?
On ne les voit plus. On ne les entends plus. Les grandes centrales perdent, élections après élections, des voix et des pourcentages.
Ils sont censés protéger les salariés et agir dans l'intérêt de leur protection mais en fait, ils ne défendent plus que leurs parts de marché électorales.
Oh, ils savent donner de la voix et sortir les gros ballons rouges les jours de manifs mais vous avez vu leurs effectifs ces jours là ? Pas facile de cacher l'appartement de luxe de Lepaon. Je ne demande pas à ce qu'un leader CGT loge à La Courneuve mais Saint-Mandé, c'est loin d'être un coin de miséreux !
Si les lois Macron et Khomri avaient été proposées en 1980, le gouvernement se serait retrouvé en slip en un rien de temps face à une grève générale et massive.
Mais maintenant ?
Rien. Le dernier mouvement à a peine gêné les automobilistes et à peine trois semaines après le déclenchement, le bloquage des raffineries était terminé quand il y a une génération il aurait duré 6 mois facile.
Ou sont les grandes affluences du 1er mai ? Quand on comptait les participants en millions sur le pays alors que maintenant on les compte en centaine de milliers, et encore !
Les seuls syndicats qui survivent et surnagent sont ceux qui ont compris qu'on était au XXIè siècle, qu'on le veuille ou non, et que les méthodes et les idéologies des années 60 n'avaient plus court.
Facile, pour le CGT et FO, de les dénigrer en les qualifiant de sociaux-traitres.
Pour moi, ce sont eux, la CGT et FO en tête, qui trahissent le monde ouvrier en restant figé dans leur idéologie marxisante. Le communisme a échoué et est mort, le PCF ne fait plus que 3 % des voix.
Il vous faudra bien un jour ouvrir les yeux.
On était en moyenne 32 34 par classe. Pour les matières générales, il y avait de la place.
En biologie et physique par contre, on devait aller dans une classe avec paillasses. Mais au pire, on n'était pas plus de deux trois par rangée.
Les trucs chiants par contre, c'était qu'à cause des éviers intégrés, fallait faire attention. En plus, les tables étaient couvertes de carrelage. Bien pensé. Il suffisait d'écrire sur une feuille simple pour la trouer au niveau des joints. Pratique en cas de contrôle quand on n'avait pas le droit de mettre un cahier ou un classeur en dessous pour éviter cela...
Oh, et j'oubliais aussi ces putains d'ingénieurs à la con qui pour gagner de la place avaient eu l'idée d'intégrer une rangée au fond, le long du mur... Les derniers arrivés étaient obligés de s'y mettre et on passait le cours à se tordre dans tous les sens pour suivre au tableau et pour noter ensuite.
C'est vrai que les "profs" de maintenant, ce sont des rigolos. Si leurs anciens les voyaient se plaindre de leur situation actuelle, ils les auraient changés en cubes plus faciles à ranger histoire de leur apprendre la vraie vie...
Il y a 100 ans, les ouvriers mourraient dans les tranchées, pour des intérêts qui n'étaient pas les leurs. Avant et juste après, ils travaillaient 48h au minimum et gagnaient une misère, sans sécu, sans conventions collectives, sans congés payés. Ah! c’était autre chose que maintenant !
Et puis encore un peu avant, les gosses n'étaient pas 32 ou 34 dans les classes. Il n'y en avait pas de classe! Il bossaient à 6 ou 7 ans. Ah! c'était autre chose... "pour apprendre la vie".
Quel homme moderne (je suppose que tu es un homme) ! Bravo !! Hollande vient de moderniser le code du travail ! Tu devrais postuler, tu as l'air d'avoir des idées !! Faut en finir avec toutes ces idées du passé, "du XIXème" ! Faut tailler dans le tas !! Fais quand même attention ! Tu pourrais y laisser un bras ou une jambe !
Entre les profs et les ingénieurs... que de rancœur !
La lutte syndicale s'est construire sur des combats justes. La fin des salaires de misère, les journées à rallonge de 12, parfois 14 heures. Le travail des enfants aussi, même si là la lutte s'est faite en partie contre les travailleurs car beaucoup voyaient une perte sèche de revenus dans la scolarisation des enfants.
Sans parler du mode paysan de l'époque qui ne voulait pas entendre parler d'école non plus ! Il a fallu forcer un peu leur bonheur et transiger, laissant les mois d'été libres pour que les gosses soient disponibles pour les travaux des champs.
Eh oui, si aujourd'hui encore les enfants glandent en juillet-aout, c'était à l'origine pour qu'ils fassent les récoltes et les moissons !
Mais maintenant ?
On n'a plus à se battre contre les injustices de ce genre. Mais il faut veiller à préserver l'emploi aussi.
Parce que cela ne sert à rien de militer pour une mesure socialement attirante mais qui provoquerait la fermeture de l'entreprise.
Contrairement aux années 60, le monde économique est ouvert. Les entreprises françaises sont en concurrence frontale avec le monde entier et le choix se limite entre s'adapter ou périr.