![[Chronologie] Cenntro Motors (ex-SITL, ex-FagorBrandt) : de nouveau en redressement judiciaire](https://www.rue89lyon.fr/wp-content/uploads/2015/06/Cenntro-Motors-263licenciements-Lyon.jpg)
[Chronologie] Cenntro Motors (ex-SITL, ex-FagorBrandt) : de nouveau en redressement judiciaire
Les juges ont finalement prolonger la période d’observation. Une nouvelle audience doit avoir lieu le 10 septembre. Ils ne se sont pas prononcés sur le plan de redressement présenté par la société Cenntro Motors qui prévoit 263 licenciements, soit deux tiers des effectifs.
En juin 2014, au terme de multiples rebondissements, le tribunal de commerce de Lyon avait jugé l’offre de reprise de l’usine de voitures électriques et filtres à eau par l’américain Cenntro Motors comme étant la plus convaincante.
La filiale de ce fabricant automobile, basée à Tortola aux Îles Vierges (un paradis fiscal), avait déboursé la somme de 500 000 euros pour s’offrir la SITL (autrefois FagorBrandt), en redressement judiciaire depuis 8 mois, et s’était engagé à verser 15 millions d’euros « rapidement » pour faire du site de Gerland « un centre européen du véhicule électrique ».
En avril 2015, moins d’un an après, le nouveau repreneur a demandé la cessation de paiement au tribunal de commerce qui a placé l’entreprise en redressement judiciaire.
Depuis plusieurs mois la CGT alertait les pouvoirs publics (préfet et Grand Lyon) qui avaient soutenu ce plan de reprise. Dans un communiqué la principale organisation syndicale de l’entreprise dénonçait « le manque de moyens mis en place par la Direction pour le démarrage des productions » :
« Aucun des engagements pris devant le tribunal de commerce par le repreneur n’a été respecté, en particulier sur les investissements et les formations. Nous demandons que Cenntro Motors réinjecte immédiatement les 7,5 millions d’euros promis ».
La direction française de l’entreprise répondait que « le groupe a dû faire face à de très nombreuses difficultés pour mettre en œuvre plan de reprise (…) surtout depuis le début de l’année 2015».
Lundi 15 juin, la direction de l’entreprise annonçait au comité d’entreprise le licenciement de 263 personnes sur les 380 que compte actuellement l’usine de Gerland.
Le 25 juin, à l’audience du tribunal de commerce, les représentants des salariés ont demandé aux juges de refuser ce plan de « destruction massif », comme l’expliquaient les délégués CGT :
« Non seulement CENNTRO ne respecte pas ses engagements, mais ne donne aucun avenir à ceux qui seraient gardés ! Par exemple, combien de véhicules pourraient être produits avec seulement 12 ouvriers, 4 techniciens et 1 réparateur, sachant que par ailleurs aucun investissement sur les installations n’est annoncé ? »
L’entreprise étant en redressement judiciaire, la procédure de licenciement est accélérée.
Les syndicats interpellent également les pouvoirs publics :
« Il faut que le Grand Lyon, qui est propriétaire du terrain et le met gratuitement à disposition, demande à Cenntro de respecter ses engagements. Il faut que la DIRECCTE, qui a indemnisé Cenntro pour le chômage partiel en contrepartie du maintien de l’emploi, exige le respect de cet engagement ».
A l’audience, selon le Progrès, Cenntro Motors s’est engagé à verser 1 million dans les prochains jours et 2 autres en juillet « pour que l’activité reprenne ». La direction devrait également améliorer un plan de sauvegarde de l’emploi en créant une cellule de reclassement.
Des licenciements pourraient intervenir cet été, avant le nouveau rendez-vous du tribunal de commerce.
> Retour sur ce feuilleton judiciaire et industriel qui n’en finit pas.
> Article initialement publié le 30 juin 2014.
> Dernière mise à jour : le 26 juin à 9h30 après l’audience du tribunal de commerce du 25/06
La direction a remis au CE un plan de restructuration prévoyant un redémarrage après le licenciement de 276 personnes.
Mais le plan ne contient que :
- la liste des problèmes dont se plaint CENNTRO depuis un an : qu’ont-ils fait depuis tout ce temps pour les régler ?
- concernant les véhicules :
- seulement une étude de marché
- qu’il y aurait une commande de 150 Citelec pour 2015 (qu’attend alors CENNTRO pour les produire ?) et une prévision de production de 130 autres d’ici mi 2016
- et que l’homologation N1 est toujours attendue et qu’il faudrait améliorer le véhicule…
- concernant les scooters :
- seulement une étude de marché
- et qu’un client évoquerait l’achat de 200 deux roues !
- concernant les filtres : l’analyse des concurrents et l’attente de la qualification du nouveau filtre !
Donc absolument rien qui démontre le redémarrage de la production attendu par tous
Les suppressions de postes prévues ne font que prouver le manque de sérieux du projet.
Car non seulement tous les salariés du lave-linge : tous les opérateurs, agents de contrôle et contrôleurs, polyvalents, animateurs et assistants de ligne, régleurs, techniciens process, soit 165 salariés sont virés.
+ les ateliers Plastique et Outillage qui sont complètement arrêtés !
Mais est licencié aussi le tiers du personnel des véhicules, des services financiers, informatique et achats !
La moitié des soudeurs et du SAV est virée ! Sont licenciés aussi les 2/3 de la Maintenance, dela Sécurité et du Commerce ! Et même les 3/4 de la Qualité !
Non seulement CENNTRO ne respecte pas ses engagements mais ne donne aucun avenir à ceux qui seraient gardés ! Car, par exemple, combien de véhicules pourraient être produits avec seulement 12 ouvriers, 4 techniciens et 1 réparateur, sachant que par ailleurs aucun investissement sur les installations n’est annoncé?
Par ailleurs, le plan d’accompagnement des licenciements est vide : il ne contient aucune mesure, la prime est au minimum, il n’y a aucune aide au reclassement sinon d’aller voir à Pôle Emploi…
Avec 276 salariés jetés dehors, dont 11 cadres, 26 ETAM et 239 ouvriers, le plan de CENNTRO ne vise qu’à fermer l’usine petit à petit. C’est pour cela qu’il faut se battre ensemble contre ce plan, pour que CENNTRO respecte ses engagements, pour que le tribunal de commerce et les pouvoirs publics en appellent à d’autres repreneurs pour reconvertir le site et maintenir tous les emplois.
Cela fait des mois que les salariés, ainsi que les syndicats CGT et SUD, interpellent les pouvoirs publics sur cette situation.
- Pourquoi le Grand Lyon, qui est propriétaire du terrain et le met gratuitement à disposition, ne demande-t-il pas à CENNTRO de respecter ses engagements ?
- Pourquoi la DIRECCTE, qui a indemnisé CENNTRO pour le chômage partiel en contrepartie du maintien de l’emploi, n’exige pas le respect de cet engagement ?
Ensemble, refusons ce plan qui jette dans la misère près des 3/4 d’entre nous et ne donne aucune garantie aux autres .
Demandons aux pouvoirs publics d’intervenir enfin : pour une réelle réindustrialisation du site et le maintien de tous les emplois. C’est le moment de nous faire entendre, de redescendre dans la rue tous ensemble ! Il n’y a pas de temps à perdre, la direction se donne 3 semaines pour tout boucler !