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20/03/2024 date de fin
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De la gare Part-Dieu au tunnel Lyon-Turin, le ferroviaire très politique

« Faire sauter le verrou Part-Dieu » en vue du Lyon-Turin

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Image tirée de railway-technology.com.

Du sommet franco-italien étaient principalement attendues les annonces concernant le Lyon-Turin. François Hollande et Matteo Renzi ont programmé pour 2016 le début des travaux de ce tunnel pour lignes à grande vitesse, construit sous les Alpes sur 57 kilomètres.

Les présidents français et italiens comptent donc déposer dans les deux jours prochains un dossier à Bruxelles, afin que le projet soit financé à hauteur de 40 % par l’Europe. Resterait alors à la France une facture de 2,2 milliards d’euros.

Une note largement minorée, selon Europe-Ecologie-les-Verts. La députée écolo Karima Delli estime que ni la France ni l’Italie ne possède la garantie de pouvoir financer les 60% restants :

« Alors que l’ensemble du projet est estimé à 26 milliards d’euros, le tronçon que l’Italie et la France prétendent pouvoir financer, aussi appelé tunnel de base, est lui même estimé entre 12 et 14 milliards d’euros. L’estimation risque donc d’être bien moindre que la dépense réelle. De plus, l’ensemble de ces fonds européens, ne sera versé que le jour où le projet sera exécuté, c’est-à-dire dans plusieurs années… d’ici là, la France comme l’Italie vont devoir avancer les fonds. »

Pour elle, le Lyon-Turin se fera aux dépends de « projets alternatifs durables », condamnés. D’autres voix se sont faites entendre qui, à l’inverse, se réjouissent de ce qu’elles considèrent être « une avancée ». Comme, au niveau local, Jean-Paul Mauduy, président de la CCI Rhône-Alpes :

« Au nom des entrepreneurs de Rhône-Alpes, je salue cette décision qui était très attendue par le monde économique, a-t-il déclaré. Il reste évidemment encore beaucoup de points à régler concernant le plan de financement de ce grand projet européen, mais nous avons franchi une nouvelle étape décisive dont il faut se réjouir. »

Pour lui, Rhône-Alpes ne peut s’écarter de l’axe stratégique reliant l’Est et le Sud de l’Europe.

 

Image tirée de railway-technology.com.
Image tirée de railway-technology.com.

Pendant ce temps-là, le procès d’un fervent opposant du projet de LGV Lyon-Turin se poursuit en Italie. L’écrivain Erri de Luca est poursuivi pour « incitation au crime » ; il affirme être en droit de dire que « la ligne ferroviaire Lyon-Turin doit être sabotée », rapporte Mediapart dans un reportage réalisé chez l’auteur à Rome et publié ce mardi.

Ce 24 février aura donc été le jour des trains. Tandis que se tenait le sommet franco-italien entérinant, au moins sur le papier, la LGV Lyon-Turin, le contrat de plan Etat-Région pour 2015-2020 était présenté à la presse dans l’après-midi. Ou, plus précisément, son volet concernant la Métropole de Lyon.

C’est sur la question du noeud ferroviaire lyonnais, à Part-Dieu, que se sont principalement concentrés les propos du président de la Métropole nouvelle née, Gérard Collomb, du préfet de région Jean-François Carenco et du président de Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne.

Sur les 4,5 milliards d’euros dédiés à différents projets menés entre d’ici à 2020 dans la région, 421 millions d’euros doivent être injectés dans le « noeud ferroviaire lyonnais ».

Pour Jean-Jack Queyranne, il s’agit surtout de « faire sauter le verrou Part-Dieu ». Le président de région n’a pas hésité à faire le lien avec l’actu européenne. Pour lui, il s’agit d’un « grand ensemble » :

« Ce qu’on fait sur le noeud ferroviaire lyonnais aura un impact sur le Lyon-Turin. La gare Part-Dieu est un élément préparatoire au Lyon-Turin ».

Sur ce pôle d’échange niché dans Lyon, complètement saturé et qui connaît de grandes difficultés à faire concorder les entrées des TER et des TGV, une douzième voie (la L) devrait être ouverte. Entre autres projets, la surface d’accueil de la gare doit être doublée, passant de 15 000 m2 à 33 000 m2.

L’argument européen, liant les projets Part-Dieu et Lyon-Turin, a sans doute pesé dans la balance pour que l’Etat consacre 96 millions d’euros au décoincement du noeud ferroviaire -même somme que la Région, la Métropole de Lyon promettant d’aligner quant à elle 77 millions d’euros.

 

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