

Bart Simpson à l’école.
C’est surtout la structure globale de l’emploi du temps que l’on connaît enfin. Les 37400 élèves du public auront cours de 8h30 à 11h30 et de 13h30 à 16h30 le lundi, mardi et jeudi. Ces trois jours ressemblent à ce qu’ils avaient été jusque là. Les changements concerneront le mercredi et le vendredi : ils auront « école » (soit l’enseignement obligatoire dispensé par les instituteurs) sur ces deux journées de 8h30 à 11h30.
Ce à quoi s’ajoute une spécificité lyonnaise : les activités périscolaires qui, dans de très nombreuses communes, devraient se coincer chaque jour entre 15h45 et 16h30, seront concentrées à Lyon le vendredi après-midi. De 13h30 à 16h30.
La bonne idée de Lyon ?
Lyon a-t-elle trouvé la bonne idée, pour éviter la succession devant les élèves dans la même journée d’animateurs ou, dans le cas d’un scénario catastrophe, d’adultes devenus garde-chiourmes ?
Au vu de l’emploi du temps qui semble être principalement adopté par les communes de l’académie du Rhône, en dehors de Lyon donc, les animateurs devront en effet venir travailler dans les écoles pour trois quart d’heure seulement et ce, avant 16h30, heure à laquelle la garde périscolaire classique sera la plupart du temps proposée, éventuellement prise en charge par une autre personne que l’animateur venu dès 15h45.
Le schéma lyonnais sera-t-il finalement copié par d’autres communes ? Villeurbanne présente son plan à l’ensemble de la presse ce jeudi. Le 12 avril dernier, Jean-Louis Baglan, directeur académique des services de l’éducation nationale du Rhône, annonçait que seules 130 communes sur les 269 de l’académie lui avaient présenté un plan défini.
C’est aussi dans le Rhône qu’une fronde de maires s’était organisée en avril, 300 élus, pour la majorité UMP, avaient menacé de saisir le Conseil d’Etat si la possibilité de ne pas appliquer la réforme ne leur était pas donnée.
A Lyon, l’embauche de 800 vacataires supplémentaires est prévue pour l’encadrement des élèves. Soit un animateur pour 14 enfants de moins de six ans, et un animateur pour 18 enfants au-delà de six ans.
La vox populi dans l’oreille de Collomb
Cet emploi du temps concentrera donc les activités menées par des animateurs sur le vendredi après-midi, lesquelles doivent, selon les préceptes de la réforme, permettre aux enfants d’accéder à des temps d’éducation artistique, sportive, etc. Ce schéma laissera les élèves entre les mains des enseignants, jusqu’à 16h30. De quoi rassurer des parents qui se demandaient ce qu’on allait faire de leurs enfants à partir de 15h45.
Occasion pour Gérard Collomb de redonner une leçon de gestion politique au gouvernement. Dans le Progrès de ce mercredi, il déclare :
« Ceux qui n’ont pas d’expérience de la gestion locale ne voient pas toujours les choses de manière concrète. Le gouvernement a sous-estimé les réactions. Moi, je ne pense pas que j’ai raison contre tout le monde. J’écoute la vox populi. On ne peut pas prendre les gens à rebrousse-poil ».
Le maire de Lyon se veut pragmatique :
« La journée reste à 6 heures, c’est vrai, mais les trois heures regroupées (le vendredi après-midi, donc, ndlr) permettent des activités pleines. »
Ces activités pourront avoir lieu dans les établissements scolaires mais aussi en dehors. Pour l’heure, leur contenu n’est pas fixé ou en tout cas n’a pas été donné, il serait en cours de programmation avec les associations.
Ce qui suscite des réactions dans l’opposition de Gérard Collomb. Le maire du 2e arrondissement, Denis Broliquier, lance ce mercredi un « tout ça pour ça » :
« Le montage Lyonnais n’est pas le pire mais au final, l’enfant va passer encore plus de temps à l’école. Et en plus les familles vont devoir payer un supplément. (…) Quant aux activités du vendredi après-midi, à 3 mois de la prochaine rentrée scolaire, tout reste à faire : projets pédagogiques, organisation, recrutement des animateurs… »
Michel Havard, chef du groupe d’opposition municipale UMP et apparentés, s’est lui aussi fendu d’un mot dans lequel il dénonce le fait que Gérard Collomb ait refusé de créer un groupe de réflexion en amont de ses choix, et dans lequel il rappelle également que le maire, lorsqu’il était en campagne il y a seulement quelques semaines, avait annoncé un coût pour les familles de 20 euros par an, plutôt que de 20 euros par mois (montant maximum selon le quotient familial).
Cette nouvelle organisation devrait coûter 15,9 millions d’euros pour un an à la Ville de Lyon. Les familles, elles, paieront de 2 euros à 19 euros par mois, en fonction de leur quotient familial, donc.
> Mis à jour à 15h avec la réaction de Denis Broliquier.
> Mis à jour à 17h avec le communiqué de Michel Havard.
La version lyonnaise de la réforme fera plaisir aux cadres qui pourront partir en Week End avec enfants dès le vendredi midi.
Pour le reste, cette réforme aura gaspillé énergie et argent, alors qu'un retour aux 4 jours et demi d'antan était plus simple pour tout le monde.
Sans faire le réac, cela aurait certainement permis de clore le débat plus vite, et de poser la question des programmes, qui n'ont toujours pas changé.
On peut noter également le manque d'effectifs enseignant qui persiste et le développement des contractuels aux statuts divers et précaires.
En tout cas, l'organisation sur le Grand Lyon est déjà bien disparate... et les conditions d'exercices du métier se dégradent toujours.
Donc, au moins, là, quitte à travailler le mercredi matin, il y a un vrai avantage dans le rythme proposé par Collomb, plutot que saupoudrer des rythmes disparates dans une semaine bancale: l'avantage de ce rythme à la Collomb, c'est qu'il remet en cause le moins possible l'organisation des parents et de la mairie (on change finalement seulement 2 demi journées sur 10). Du coup, économies pour tout le monde. Un vrai avantage quand même pour les parents et la mairie (pas pour les enfants, bien sûr, mais on le savait déjà).
@couleur3> les cadres travaillent aussi le vendredi après-midi, sauf à prendre un jour de congé. C'est rare un cadre aux 35h...
Pour le reste, il est clair qu'un effort sur le programme repensé et sur un effectif par classe diminué aurait sans doute été plus efficace. Mais bon, ça aurait un cout pour l'état. Alors que là, le coût de la réforme est surtout pour la commune. OK, au final ce sont toujours les contribuables qui payent, mais quand l'état montre sa facture à la communauté européenne, ça fait un déficit moins important et ils se font moins gronder...A méditer pour le 25 mai prochain.
Rappelons-nous qu'il y a eu "concertation"... mais que le vendredi après-midi n'a jamais été évoqué. Là encore, quel respect!!
Cette réforme est une vaste farce... et le trio "enfants-parents-enseignantEs" en est la dinde.
Ah, c'est bien pour tous ceux qui prennent leur RTT le vendredi, et ça fait de sacrés économies pour la ville.
Pour les enfants, ça leur fait 3 grosses journées, et 5 jours à se lever. Quel est l'intérêt? j'imagine les classes le jeudi après midi...
Et tout ça, on l'apprend par voix de presse.
C'est scandaleux, surtout pour une ville aussi importante que Lyon.
la concentration des nlles activités le vendredi PM est fait pour ne pas ouvrir de front contre les enseignants et les ATSEM...au détriment de la qualité de l'épanouissement de non électeurs, les enfants.
quel gachis et quel mensonge. les discussions invoquées (la pseudo concertation de 2013) est foulée au pied puisque c'est bien en catimini que la ville a saisi l'option proposée par l'Etat cette semaine. Donc foin de la concertation et place à la facilité qui plus est payante ! alors que l'accueil périscolaire est gratuit et insuffisant aujourd'hui
En 30 ans, l'école française n'est pas parvenu à pallier les inégalité, donc vos angoisses, l'organisation de vos RTT, on s'en fout peu si vous voulez bien. Concentrons nous sur les bases : le langage, les sciences (et le civisme) - cf Hamon - et permettons aux enfants d'apprendre de manière sensible.
http://bruitdevert.fr/2014/05/rythmes-scolaires-une-belle-occasion-manquee/