
A Villeurbanne, la gauche ne fusionne pas = quadrangulaire
Dimanche soir, le socialiste Jean-Paul Bret se montrait magnanime dans les salons de la préfecture lorsqu’il savourait son 41,50% obtenu et surtout le petit score de sa rivale écologiste, Béatrice Vessiller à 15,81%.
Ce lundi en début d’après-midi, un rendez-vous a eu lieu entre la tête de liste de l’union EELV-Front de gauche (moins le PCF) et le maire de Villeurbanne. Un rendez-vous pour repréciser les choses.
Comme le raconte son directeur de campagne Didier Vuillerme, Jean-Paul Bret a de nouveau indiqué les conditions ou plutôt les non-conditions d’une fusion entre les deux listes :
- Le possible basculement de la mairie à droite et une menace de l’extrême-droite.
- Une campagne qui ne se dirige pas contre sa personne.
Evidemment, Jean-Paul Bret a fait le constat qu’avec 41,50% des voix au premier tour et une liste FN à 17,54% qui se maintient pour le second, la droite (à 22,55%) n’est pas menaçante.
Par ailleurs, il a rappelé, une fois de plus, qu’il considère que toute la campagne de la liste « Rassemblement citoyen » a été dirigée contre lui.
Le maire en a donc conclu qu’il ne voulait pas « chambouler » les équilibres de sa liste.
Selon un scénario connu, pour expliquer le ton de sa campagne, Béatrice Vessiller a répondu au maire qu’en conseil municipal il se comportait « de manière méprisante ».
Fin de la discussion.
Un scénario à la grenobloise pour 2020 ?
A gauche, on continuera jusqu’à dimanche à s’échanger des amabilités. Une nouvelle séquence a déjà commencé avec l’analyse des votes. Béatrice Vessiller :
« Jean-Paul Bret a réuni seulement 14 872 voix. Soit 10% de la population de Villeurbanne qui a voté pour lui ».
Le directeur campagne du maire de Villeurbanne répond simplement qu’en 2008 le maire a réuni 46% des suffrages alors qu’il y avait une liste d’union de la gauche (à l’exception du Covra) et que l’abstention n’était « que » de 50,58% (contre 54,13%) pour ces élections de mars 2014.
Paradoxalement, le faible score de la droite villeurbannaise (qui avait fait l’union UMP et UDI) comparativement aux tendances nationales et à l’addition de ses scores en 2008 n’a pas fait les affaires des écolos.
Béatrice Vessiller et ses colistiers essayent de se consoler en se disant qu’ils étaient dans une situation à la grenobloise. En 2008, à Grenoble, les écologistes avaient réuni 15% des voix. On connaît (ou presque) la suite en 2014.
Au-delà des bisbilles personnelles et locales, l'alliance à gauche entre EELV et le FdG est le seul avenir de gauche envisageable, ne serait-ce que pour imposer au PS de demeurer à gauche et lui imposer de mener des politiques de gauche.
Pour ma part, je vote dans le 7ème arrondissement de Lyon et dimanche prochain je mettrai dans mon enveloppe un bulletin Front de Gauche.
Sinon, entre Villeurbanne et Grenoble, c'est bien différent comme situation
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Sur les différences entre Villeurbanne et Grenoble, je suis bien d'accord avec vous. Il n'empêche que l'exemple grenoblois devrait nous inciter à réfléchir dans ce sens.