Le miracle n’a pas eu lieu. Personne n’a réussi à sauver le Woodstower, festival généraliste et associatif qui se tenait chaque année près de Lyon. Celui-ci a été placé en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce, ce lundi 9 décembre. Longtemps organisé dans le parc de Miribel-Jonage fin août, l’évènement s’était tenu mi-juillet dans le parc de Gerland en 2025, pour une édition de la dernière chance.
Celle-ci n’avait pas réussi à redresser la barre de finances gravement dans le rouge et avait encaissé à nouveau un déficit. Au point que le Woodstower avait été placé en redressement judiciaire le 9 septembre 2025. « Malheureusement, cette liquidation n’est pas une surprise, regrette Maxime Noly, directeur général du Woodstower. Nous n’avions aucune solution suite au retrait des dossiers de reprise il y a quelques semaines. »
Deux dossiers avaient été déposés début octobre au tribunal de commerce. Le premier par le groupe de médias Rosebud, dirigé par François Sapy. Le second était constitué de trois acteurs locaux associés : le Ninkasi (la brasserie branchée musique), Nomad Kitchens (les organisateurs du Lyon Street Food Festival) et IzyPay (un service de billetterie). Les deux candidats s’étaient retirés mi-novembre, comme le révélait Rue89Lyon.
Avec la liquidation du Woodstower, « c’est la fin d’un modèle et d’une époque »
La procédure de liquidation judiciaire va laisser sur le carreau 7 salariés permanents de l’association, ainsi que 120 salariés qui travaillaient durant le festival, selon Maxime Noly. « C’est la fin d’un modèle et d’une époque : un festival associatif, indépendant, pluridisciplinaire et généraliste, avec plusieurs scènes », détaille le directeur.
Car aujourd’hui, le secteur est dominé par des acteurs privés et internationaux comme Fever, qui organise Hypnotize, ou Superstructure entertainement, qui a déjà tenu deux éditions du Brunch Electronik à Miribel-Jonage.
Lyon n’est pas la seule ville concernée : depuis quelques années, toute la France fait face à la mainmise du privé sur les festivals. Depuis 2021, le Syndicat des musiques actuelles (SMA), qui rassemble 600 employeurs du monde de la culture, édite une carte de la “concentration” des festivals aux mains de grands acteurs privés. Une cartographie semblable à celle faite par Le Monde Diplomatique, pour le secteur des médias.
À Lyon, les festivals indépendants se font de plus en plus rares. Outre la scène électro, qui conserve une place importante à Lyon avec les Reperku’ et les Nuits sonores, l’Antifafest, qui débute ce jeudi 12 octobre, subit quant à lui des attaques politiques. Sale temps pour l’indépendance.




Chargement des commentaires…