C’est la conclusion (provisoire) de plus de trois ans de scandale dans l’affaire dire du chantage à la sextape à Saint-Étienne. Le tribunal de Lyon a condamné le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, à cinq ans de prison, dont quatre ferme, pour chantage, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics. Une peine légèrement supérieure aux réquisitions.
L’exécution provisoire de la peine a été demandée, et l’homme politique ira en prison. Mais pas tout de suite. Comme pour Nicolas Sarkozy, le mandat de dépôt différé a été prononcé, et on ne connaît pour l’heure pas la date de l’incarcération de M.Perdriau.
Ce dernier a immédiatement déclaré son intention de faire appel du jugement. Également condamné à une peine d’inéligibilité de cinq ans, il ne peut théoriquement plus être maire de Saint-Étienne selon le Code électoral, ce qu’a confirmé la juge à l’énoncé du jugement, rapporté par Le Progrès.
Chantage à la sextape : du ferme pour tous les prévenus
À ses côtés, le « donneur d’ordre », l’ancien bras droit du maire, Pierre Gauttieri, a écopé de deux ans de prison ferme. L’instigateur du piège et ancien élu de la majorité, Samy Kéfi-Jérôme, a été condamné à trois ans ferme, tout comme Gilles Rossary-Lenglet, le « metteur en scène » de la machination. C’est lui qui avait révélé toute l’affaire.
Le mandat de dépôt à effet différé a également été prononcé pour ces trois autres prévenus, qui iront donc également en prison dans quelques jours. Les quatre condamnés devront en outre verser 200 000 euros à Gilles Artigues, la principale victime du piège.
Lors de l’enquête puis lors du procès, Pierre Gauttieri, avait fini par lâcher Gaël Perdriau. Mis à mal par une série d’enregistrements diffusés par Mediapart, l’ancien directeur de cabinet est passé à table devant les enquêteurs en janvier 2024.
Lors du procès, tous ces anciens associés s’étaient tirés dans les pattes, en lâchant Gaël Perdriau, qui avait tenté une défense désespérée et vindicative. Cela n’a pas suffi.



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