Drôle d’exercice que celui d’écrire un article sur son propre procès. Qui plus est quand ce sont vos amis qui sont appelés à la barre. Mais, après plus de deux ans de procédure, nous sommes enfin soulagés de clore (enfin… Pour l’instant) le chapitre Holnest. Ce mardi 18 novembre, Rue89Lyon était présent à la barre du tribunal de Lyon à la suite de l’attaque en diffamation de Jean-Michel Aulas et son fils Alexandre.
Ils nous reprochaient la publication, en octobre 2023, d’une enquête décortiquant le montage juridique autour de la société Embassair, un terminal de luxe pour jets privés basé en Floride. Nous nous interrogions sur la domiciliation de plusieurs sociétés liées à cette activité au Luxembourg et dans l’État états-unien du Delaware, deux territoires connus pour leur fiscalité avantageuse.
Forts d’une offre de preuve d’une quarantaine de documents, que nous avions en partie dévoilés mi-novembre, nous avons pu étayer nos arguments au tribunal. Nous regrettons toujours que MM. Aulas père et fils ne se soient pas présentés à l’audience pour nous éclairer sur nos questionnements. Pour rappel, aucun des protagonistes n’a répondu aux questions de Rue89Lyon lors de la publication de l’enquête initiale.
Procès Aulas : « Un journaliste ne devrait pas écrire ça »
Lors de l’audience, la défense de Jean-Michel Aulas a avancé une lecture particulière du droit de la presse. Me Alexis Chabert, du cabinet Delsol et conseil des Aulas, a avancé « qu’en l’absence de réponse » des mis en cause par l’article et « d’éléments », « un journaliste ne devrait pas écrire [d’article] ». Une phrase qui a déclenché quelques rires dans l’audience, essentiellement constituée de journalistes.
Les avocats du désormais candidat à la mairie de Lyon nous ont reproché d’avoir associé Jean-Michel Aulas aux Îles Vierges Britanniques, un paradis fiscal reconnu, et également d’avoir « insinué » que ce dernier se livrait à de l’évasion fiscale.
Ces deux éléments, Rue89Lyon ne les a jamais avancés dans son enquête. Me Alexis Chabert et Me Édouard De Mellon ont en revanche validé notre description du « montage », « banal » selon eux, que nous avons développé dans notre enquête.
Ils nous ont demandé un euro symbolique de dommages et intérêts, ainsi que 2 000 euros par partie civile au titre du remboursement des frais de justice. De notre côté, nous demandons le remboursement des frais de justice avancés pour notre défense et attaquons Jean-Michel et Alexandre Aulas pour procédure abusive.
« C’est important de s’intéresser à ces sujets. Tout ce qui est dit dans cet article est vrai », a marqué notre avocat, Me Thomas Fourrey, assurant que les parties civiles elles-mêmes reconnaissaient la validité de nos informations sur le montage juridique. Qu’en sera-t-il ? Réponse le 20 janvier.



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