L’association des Victimes des Crimes Sécuritaires et l’association Idir Espoir et Solidarité organisent une journée de mobilisation contre les violences policières et pénitentiaires, samedi 15 novembre. « Depuis des années, nous commémorons à la même date les victimes tuées ou violentées des mains des fonctionnaires de l’État », explique un communiqué.
La journée s’organisera en deux temps. Une manifestation est d’abord prévue, dès 14h30 place Bellecour (Lyon 2ᵉ). S’ensuivra une soirée de débat et une projection à 18h à l’Atelier des Canulars (Lyon 7e).
Cette mobilisation a lieu une semaine après la révélation par Mediapart et Libération de vidéos issues des caméras piétons des gendarmes mobilisés à Sainte-Soline en mars 2023. Près de 84h de vidéos démontrant comment les forces de l’ordre ont multiplié les tirs tendus de grenades explosives et de gaz lacrymogènes.
Le tout ponctué d’un langage cru et violent à l’encontre des manifestant·es, que les forces de l’ordre se félicitaient de blesser (parfois gravement). « Il faut qu’on les tue », « je ne compte plus les mecs qu’on a éborgnés », peut-on notamment entendre dans ces vidéos.
L’omerta autour des violences pénitentiaires
La mobilisation a aussi pour but de visibiliser le sujet des violences pénitentiaires. Rue89Lyon s’était penché en mai 2021 sur des affaires survenues dans des prisons de la région lyonnaise. « En prison, personne ne sait jamais ce qui s’y passe, à part ceux qui y travaillent ou qui y vivent », nous glissait un jeune surveillant de la région, sous couvert d’anonymat.
Dès 2016, la France détenait le triste record de 12 morts pour 10 000 prisonniers par an. Deux fois plus que dans les autres pays européens. En plus de ces violences, les conditions de détention sont régulièrement pointées du doigt. Selon des chiffres de l’Observatoire International des Prisons (OIP), au 1er avril 2025, « le parc pénitentiaire était occupé à 133 %. Le taux d’occupation moyen des maisons d’arrêt et quartiers dédiés, où vivent sept personnes détenues sur dix, frôlait 162 %.»
« Nous ferons le bilan sur l’avancée de certaines affaires en cours, sur l’état de nos contre-enquêtes dont les résultats démentent non seulement les versions officielles, mais bon nombre des non-lieux et des classements sans suite des affaires », signale les organisateurs de la mobilisation de samedi.
Pour rappel, le collectif Idir Espoir et Solidarité s’est créé après la mort d’Idir Mederess, 22 ans. Le 9 septembre 2020, le détenu est retrouvé mort, pendu dans sa cellule du quartier disciplinaire (QD) de la maison d’arrêt de Lyon-Corbas. Il devait sortir quinze jours plus tard.
L’enquête, qui conclut à un « suicide », est contestée par sa famille qui parle d’une mort « suspecte ». Rue89Lyon était revenu en 2024 sur cette affaire et la mobilisation menée par Najet, la mère d’Idir. Après quatre ans de parcours judiciaire pour « la vérité », le dossier se dirigeait vers un non-lieu.




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