Des rassemblements en cours dans Lyon, avant une suite demain ?
Il peut être étonnant de faire un tour de vélo dans Lyon, un soir de 10 septembre comme celui-ci.
Vers 17 h 30, il restait toujours au moins une centaine de manifestants sur la place Guichard (Lyon 3e), pour danser au son d’un sound system laissé là. Puis, en remontant vers l’Hôtel de Ville, nous avons pu constater la présence d’importants dispositifs de forces de l’ordre à Cordeliers et place de la Comédie (Lyon 1er).
Vers 18 h 15, un tir de lacrymo est arrivé au centre de la place, devant l’Hôtel de Ville, sous le nez de manifestants et de curieux, arrêtés là. À côté, certains militants ont entonné le fameux slogan Siamo tutti antifascisti quand d’autres ont commencé à exprimer leur animosité vis-à-vis de membres des forces de l’ordre, toujours en place. Depuis, la situation semble assez crispée à côté de l’opéra. Il est possible qu’une manifestation sauvage ait lieu dans les Pentes, à l’image de ce qui a pu se passer lundi soir.
« Tout le monde à la Guillotière ! » Une sorte de cri de ralliement s’est aussi fait entendre. Une nouvelle assemblée générale devrait avoir lieu ce soir pour connaître la suite du mouvement. On vous tiendra au courant quand on sera plus.
Sauf événement exceptionnel, nous arrêtons ici ce direct. Nous vous souhaitons une bonne soirée en vous disant à très vite.

1300 policiers et gendarmes mobilisés sur la journée
On en a vu toute la journée et de partout. S’il y aura sûrement, comme toujours, des débats sur le nombre de manifestants à Lyon, il n’y en aura moins sur les effectifs des forces de l’ordre déployés. 1300 policiers et gendarmes ont visiblement été mobilisés sur Lyon (avec des roulements).
Dans la cohue, certains ont tiré, notamment sur le Cours Lafayette, des lacrymos sans sommation. Des choses observées à plusieurs reprises par des manifestants, des confrères et nous-mêmes.
En attendant, à l’heure où nous écrivons ces lignes, on entend toujours un peu de « boum-boum » du côté de la place Guichard, mais la plupart des manifestants semblent s’être dispersés. Un rendez-vous est prévu ce soir, côté Guillotière.
Quelques slogans et pancartes aperçus lors du rassemblement place Guichard.



Des cortèges dispersés
Selon la préfecture du Rhône, trois groupes de manifestant·es seraient en train de circuler dans Lyon dans le secteur de la Part-Dieu, de la Presqu’île et du Vieux-Lyon. Les services de l’État disent avoir procédé à 13 interpellations dans la journée.
Deux points de rendez-vous ont été donnés ce soir pour les personnes mobilisées : à 19 h, sur la place du marché alimentaire des États-Unis (Lyon 8e) pour un rassemblement et à 20h sur les quais du Rhône au niveau de Guillotière, pour une assemblée générale.
La place Guichard sous les gaz

Dans la Brasserie de la Bourse du travail, salariés et clients n’en reviennent toujours pas du gazage de la place. « Ils ont poivré à mort », glisse un serveur qui s’est retranché à l’intérieur.
À côté, deux dames regardent la scène avec désarroi. « Quand on manifestait nous, il y avait des résultats, alors qu’aujourd’hui… », souffle l’une d’elle. Elles disent « comprendre les jeunes » qui manifestent. « Il faut bien qu’ils se trouvent une place », commentent-elles.
Rassemblement devant le commissariat Bataille (Lyon 8e)
Alors que la préfecture annonce avoir interpellé dix personnes à Lyon durant la journée, la caisse de Solidarité organise un rassemblement à 17h devant le commissariat Bataille, dans le 8e arrondissement. Plusieurs des interpellé·es y seraient détenus.
Le syndicat des musicien·nes CGT du Rhône a aussi dénoncé l’arrestation d’un de leur syndiqué, mardi 9 septembre, qui serait également encore détenu dans le commissariat. « Il a été interpellé devant chez lui, hier en début de soirée. On lui reproche sa participation active aux Assemblées générales de préparation du 10 septembre, sachant que c’est un camarade présent depuis longtemps dans le milieu militant lyonnais », détaille un membre de la CGT Spectacle 69 joint par Rue89Lyon.
La place Guichard vidée par les lacrymos


Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (LR) avait annoncé 80 000 policiers mobilisés sur l’ensemble de la France. À Lyon, cette très forte présence des forces de l’ordre se fait bien ressentir. Après une répression systématique des cortèges sauvages qui ont tenté de se constituer autour de la place Guichard, c’est la place elle-même qui s’est vidée suite à une charge de CRS et des gaz lacrymogène, selon nos journalistes sur place.
Selon la préfecture, ce n’est pas la place en elle-même qui était visée mais « les rues adjacentes et à proximité au regard des jets de projectiles envers les forces de l’ordre ».
Les manifestant·es se dispersent à présent en cortèges dans les rues adjacentes, certains montent des barricades de fortune, comme devant la rue Dunoir.

Matraquage d’un cortège sauvage cours de la Liberté
Alors qu’une manifestation sauvage progressait cours de la Liberté, en direction de la Guillotière, les manifestant·es ont été chargés par un cordon de CRS. En plus de gazs lacrymogènes, nous avons pu assister au matraquage de plusieurs manifestant·es de dos, en train de s’enfuir rue Chaponnay ou plus loin sur le cours de la Liberté.
Un échauffement avant la journée de grève du 18 septembre ?

Sous le porche la Bourse du travail, place Guichard, ils sont cinq six cégétistes à regarder le rassemblement. Parmi eux, Sébastien Douillé, secrétaire de la CGT des agents de la ville de Lyon. « Ça fait des années que les territoriaux subissent les baisses de l’État, lâche-t-il. Il n’y a plus de remplacements nulle part, c’est un vrai bordel. »
Pour lui, cette journée sonne comme un échauffement avant le 18 septembre, journée d’appel à la grève nationale par les syndicats. « On a déposé un préavis de grève allant du 10 au 30, on espère que ça va suivre », ajoute-t-il. Il se satisfait de la forte mobilisation dans les crèches de la ville, « alors que ce n’est vraiment pas facile pour les agentes de se mobiliser. Ça montre qu’il y a un ras-le-bol »
Au moins 8000 manifestants à Lyon
Le décompte n’est pas aisé, entre le rassemblement place Guichard et les différents cortèges qui se sont composés dans les rues alentours. La préfecture du Rhône estime le nombre de manifestant·es à 8000. Une forte mobilisation, qui n’atteint cependant pas le niveau de la réforme des retraites de 2023 ou les manifestations anti-RN de juin 2024.
La plupart des cortèges partis en manifestation sauvage ont fini par revenir place Guichard, vu la manifeste impossibilité de sortir du quartier, complètement bouclé par les forces de l’ordre. La préfecture évoque une situation « globalement sous contrôle ». Un cortège persiste du côté de la place Aristide Briand (Lyon 7e).

« Ils font des élections, mais ne respectent même pas ce qu’on vote »

Clémentine, 30 ans, conseillère en insertion professionnelle, a fini par retourner place Guichard après avoir tenté de déambuler avec un cortège. Elle danse avec son amie, bière à la main, dans une ambiance plus douce que dans les rues adjacentes. Elle profite du rassemblement pour cracher sa colère.
« Ça fait des mois que les gouvernements et le système politique n’en ont rien à foutre de l’opinion publique. Ils font des élections, mais ils ne respectent même pas ce qu’on vote », s’indigne-t-elle, en référence aux résultats des élections législatives 2024, où le bloc de gauche est arrivé en tête.
« Pire, ils font porter leur mauvaise gestion et leurs erreurs sur nous et pas sur eux-mêmes ou leurs copains », renchérit-elle. Avec son travail, la conseillère voit aussi les difficultés que peuvent rencontrer les plus pauvres, et est venue manifester pour les défendre.
Des cortèges qui tournent en rond

Des cortèges tous azimuts et des gazs lacrymogènes dans tous les sens. La police tente de disperser les différents cortèges qui se sont formés dans la partie ouest du 3e arrondissement. Elle a gazé des manifestant·es près du cours Lafayette, mais aussi près de la Guillotière, sur le cours de le Liberté et dans la rue Dunoir. « Ça n’arrête pas de gazer. Honnêtement, je n’arrive pas à voir pourquoi », témoigne l’un de nos journalistes sur le terrain. Les manifestants sont piégés entre les ponts du Rhône bloqués, la Part-Dieu et le périmètre d’interdiction de manifester près de la préfecture.
« On n’a pas assez d’argent pour vivre décemment, mais trop pour avoir des aides »

Giulia, a 32 ans et est enseignante en REP+ en école primaire. Elle est venue avec son compagnon et a fait garder son fils de un an pour pouvoir venir manifester. « Je suis activiste et je suis habituée à râler, mais là, je ne sais plus quoi faire, lance-t-elle, désabusée. Je ne savais même plus quoi mettre sur ma pancarte.»
Elle se dit membre d’une « classe sociale oubliée », qui « n’a assez d’argent pour vivre décemment, mais trop pour avoir des aides ». L’enseignante pointe du doigt la crise du logement à Lyon, et l’impossibilité pour elle et son compagnon d’acheter un appartement pour leur famille.
« Si on est là, c’est aussi à cause de nos parents, peste-t-elle. Ceux qui sont nés dans les années 60, qui ne se sont jamais battus. Je ne veux pas que mon fils vive pire que ça. Je me bats pour lui »
Une manifestation en direction des quais du Rhône
Le rassemblement se transforme en manifestation. La place déborde tant que les manifestant·es partent en cortège dans plusieurs directions, par la rue de la Part-Dieu (dont une partie est interdite à la manifestation) et par la rue Chaponnay, en direction des quais du Rhône. La circulation sur le cours de la Liberté est coupée. « Macron démission », scandent les manifestant·es, tandis que quelques commerçants rangent précipitamment leurs terrasses.
« Pourquoi ils ne montrent que les images de violences aux infos ? Pourquoi ils ne montrent pas ça ? », s’indigne une jeune quinqua dans le cortège. Le cortège rue Part-Dieu avance au son d’un sound-system et d’une fanfare. Le cortège tourne à gauche, rue André Philip. Les ponts sur le Rhône sont bloqués par les forces de l’ordre.


Plus de 2000 personnes place Guichard

Peu après midi, la place Guichard déborde déjà. Environ 2000 personnes s’y sont réunies, selon les chiffres de la préfecture du Rhône, et d’autres affluent encore. Si seul un rassemblement a été déposé en préfecture, celui-ci pourrait se muer en manifestation. Quelques rues proches de la préfecture, à quelques centaines de mètres de la place, font cependant l’objet d’un périmètre d’interdiction de manifester.
En attendant le début de la manifestation, quelques photos des barrages installés ce matin, tôt, près de Perrache. Merci au lecteur qui nous les a envoyées !




La place Guichard commence à se remplir

Venus des différents points de blocages et piquets de grève, les manifestant·es commencent à converger vers la place Guichard, rejoint par d’autres personnes venues uniquement pour la manifestation prévue à 12h. Pour l’heure, environ 300 à 400 personnes sont présentes, une quinzaine de minutes avant l’heure de rendez-vous. Le rassemblement a été déposé en préfecture par l’union locale de la CGT.
« À chaque fois, on se dit que ça ne peut pas être pire et Macron nous prouve le contraire »

Ben 25 ans, venu du nord du Rhône, ne voulait absolument pas manquer cette journée de mobilisation massive du 10 septembre. « Des opportunités comme ça, ce n’est pas le genre de choses qui arrivent souvent », lâche le jeune homme, présent à la kermesse organisée à Charpennes (Villeurbanne).
Il peste contre le choix de nommer un ancien ministre des Armées, Sébastien Lecornu, proche d’Emmanuel Macron, comme Premier ministre. « À chaque fois, on se dit que ça ne peut pas être pire et à chaque fois, Macron nous prouve le contraire. »
Une « kermesse militante » à Charpennes


À Charpennes, autour de 250 personnes se sont réunies pour une « kermesse ». Dans la foule, on se demande si on va pouvoir aller place Guichard, lieu de la manifestation prévue à midi, du fait du dispositif de sécurité mis en place par la préfecture.
Plusieurs dizaines de camions de police et de gendarmerie sont en effet positionnés dans le secteur de la préfecture, notamment sur les quais du Rhône et le pont de la Guillotière.

Comme un air de Gilets jaune…

Si la mobilisation du 10 septembre a peu à voir avec les Gilets jaunes, dans sa composition et son inclinaison claire à gauche, ces derniers font tout de même partie des rangs. Sylvie Lefevre, 62 ans, s’est rendue au rond-point de la Feyssine ce matin, avant de rejoindre le piquet de grève de l’hôpital Édouard-Herriot.
En invalidité handicapée, elle a voulu soutenir les travailleurs face au retrait des deux jours feriés voulu par l’ex-Premier ministre François Bayrou. « J’ai ressorti mon gilet jaune il y a quelques mois et je suis là parce que je suis solidaire avec les autres, déroule-t-elle. J’aurais pu rester chez moi, mais ce n’est pas ma nature. Si personne ne se bat, on n’avancera jamais. »
Opération « parking gratuit » et piquet de grève à l’hôpital Édouard-Herriot


Barrières levées, banderoles et café. Un piquet de grève s’est installé devant l’hôpital Édouard-Herriot (Lyon 3e) ce matin, vite rejoint par des sympathisants. Les mobilisé·es ont mis en place une opération « parking gratuit » pour les patient·es de l’hôpital.
« Nous avons rejoint la mobilisation du 10 septembre, car lorsqu’on voyait les revendications du mouvement, on s’est dit que ce n’était pas normal de ne pas s’y associer », résume Raja Hachemi secrétaire de la CGT Edouard-Herriot. La syndicaliste est aide-soignante depuis 2002 à Lyon.
« Il nous faut plus de personnel et plus de moyens pour la santé, plaide-t-elle. Sinon, les patients vont aller vers le privé et on va se retrouver avec une santé à deux vitesses : les riches se soigneront et pas les pauvres. » Elle alerte aussi sur les conséquences de ces manques de moyen sur le personnel de l’hôpital, qui n’est « plus en sécurité ».
Jeudi 11 septembre, un rassemblement est organisé devant l’Agence régionale de santé à Lyon, à l’initiative des syndicats de la santé. Ceux-ci ont aussi appeler à la grève le 18 septembre.
Drones et périmètre d’interdiction de manifester à Lyon
Cela devient presque habituel lors des journées de forte mobilisation à Lyon : la préfecture du Rhône va déployer des drones pour surveiller les manifestant·es. De premiers arrêtés pris en ce sens, le 5 septembre, avaient été attaqués au tribunal administratif de Lyon par le Syndicat des avocats de France et des associations de défense des libertés, ce qui avait amené à leur retrait.
Mais de nouveaux arrêtés ont été publiés mardi 9 septembre, en limitant leur usage dans le temps, et l’utilisation de drones sera donc bien possible pour la préfecture ce mercredi.
Dans un autre arrêté publié le mardi 9 septembre, les services de l’État ont également défini un périmètre d’interdiction de manifester autour de la préfecture de 10h à 00h, dans les rues suivantes : rue Rabelais, quai Victor-Augagneur, rue de la Part-Dieu et avenue Maréchal de Saxe. De quoi empêcher la manifestation prévue place Guichard de s’approcher de la préfecture. Les manifestant·es arrêté·es dans ces secteurs risquent une amende.
« Réponse systématique et ferme » de la préfecture du Rhône
Peu avant 10 heures, la préfecture du Rhône annonce avoir dispersé l’ensemble des groupes et des blocages de l’agglomération lyonnaise sur la voie publique. « La réponse systématique et ferme des forces de l’ordre a permis d’empêcher les blocages », se félicitent les services de l’État, usant d’un vocabulaire presque martial en annonçant avoir « repris » les barrages un à un au cours de la matinée. La préfecture du Rhône annonce avoir interpellé cinq personnes.
Si les mobilisations du matin n’ont pas réuni énormément de manifestants (quelques centaines sur chaque point de blocage tout au plus), la journée n’est pour autant pas terminée. Une manifestation est attendue à 12h, place Guichard (Lyon 3e), et pourrait réunir bien plus de personnes.
« Essayer de faire quelque chose de démocratique et d’humain »
Clara, étudiante en master de sciences sociales et politiques, a anticipé et avait rejoint le blocage de la Feyssine en trottinette. Le tram T1 ne circulait pas jusqu’à son terminus. « On bloque tout », souhaite celle qui s’est mobilisée surtout pour la Palestine. Elle exprime un ras-le-bol face à la situation démocratique française et les drames internationaux.
« On arrête, on se pose, on discute et on essaye de faire quelque chose de démocratique et d’humain », espère-t-elle.

« Une démocratie représentative qui ne représente plus personne »
Aussi croisé sur le blocage du rond-point de la Feyssine, Jérôme (prénom modifié), 37 ans et travailleur de l’art, veut une refonte de la démocratie française.
« On est là pour répondre à une colère face à l’invisibilisation des revendications populaires », assène-t-il. Il donne pour exemple la mobilisation massive contre la réforme des retraites, qui n’avait pas fait reculer le gouvernement, et les cahiers de doléances des Gilets Jaunes, restés lettre morte.
« Il y a un vrai déni de démocratie, estime-t-il. Notre démocratie représentative ne représente plus personne ». Il appelle les Français à rejoindre le mouvement « Bloquons tout », « pour qu’on décide ici et plus ailleurs ».
« Les gouvernements se foutent de notre gueule »
Mobilisé·es tôt ce matin sur le rond-point de la Fessyne, Di et Louise (prénoms modifiés) n’ont pourtant pas l’habitude des manifestations. « Je suis content·e d’être là, il y a une vraie énergie militante », explique Di, tout en suivant le cortège, avant de renchérir : “Il y a tout qui se casse la gueule et les gouvernements se foutent de notre gueule. On est plus en démocratie ».
À côté, Louise énumère les raisons de sa colère, multiples, et en particulier centrés sur le manque de moyens pour les universités. « Il y a des filières qui ferment, déplore-t-elle. À Lyon 1, ils ont choisi d’augmenter les frais d’inscription pour tous mais encore plus pour les étudiants internationaux ». Elle s’indigne aussi du manque d’action de l’Etat français face « au génocide en Palestine ».
De petits groupes dispersés un peu partout dans la ville
Si chaque rassemblement n’est pas massif, les mobilisé·es du 10 septembre semble avoir choisi une stratégie de multiplication des points de mobilisation. En plus des blocages près de Perrache et du rond-point de la Feyssine, rapidement délogés par la police, de petits groupes se sont mobilisés dans la ville.
Une petite centaine de personnes ont par exemple descendu le cours de la Liberté, avant de rejoindre la place Gabriel Péri, puis la station de métro Garibaldi, poursuivis par les forces de l’ordre et les gazs lacrymogènes. Ils pourraient se diriger vers la Part-Dieu car plusieurs appels à perturber les activités du centre-commercial ont circulé sur les boucles Telegram dédiés à la préparation du 10 septembre.
De son côté, la préfecture de police annonce des dégâts « limités » en centre-ville, avec surtout « des tentatives de barricade, des poubelles brûlées, et recherche de projectiles pour viser les forces de l’ordre ».
Le rond-point de la Feyssine bloqué, les manifestants délogés
Réunis dès 7h30 ce matin, une centaine de manifestants ont installé un barrage filtrant sur le périphérique au niveau du rond-point de la Feyssine. « Je suis arrivée dès 7h et j’étais plutôt étonnée de voir que les gens qui circulaient nous soutenaient », se félicite une syndiquée, qui veut rester anonyme. D’anciens Gilets jaunes mobilisés avaient commencé à installer un barbecue sur le rond-point.
Mais les manifestants ont vite été délogés par les forces de l’ordre, qui ont annoncé avoir « repris » le rond-point de la Feyssine dès 8h30, à coup de gaz lacrymogène. « En l’espace de 30 secondes, on est passé de la première à la troisième sommation, on a pas eu le temps de faire quoi que ce soit », se plaint la syndiquée auprès de Rue89Lyon.
Dispersés, les manifestants se sont reformés en cortège. Ils avancent à présent sur l’avenue Albert Einstein qu’ils bloquent par l’installation de barricades lors de leur progression.

Des lycées bloqués, les universités ferment préventivement
Une trentaine de lycéen·nes de l’établissement Charles Mérieux (Lyon 7e) ont bloqué l’accès au lycée tôt ce matin. Leurs principales revendications sont « la fin des inégalités engendrées par Parcoursup », « un meilleur investissement dans l’Education Nationale » et « la réhabilitation du pass culture ».
Le lycée Saint-Just (Lyon 5e) est également bloqué, comme régulièrement lors des mobilisations de professeurs ou la réforme des retraites de 2023.
Du côté des universités, Lyon 2 et Lyon 3 avaient déjà annoncé préventivement fermer leurs portes ce 10 septembre pour couper l’herbe sous le pied aux potentiels blocus et mobilisations étudiantes. Quelques dizaines d’étudiant·es se sont malgré tout réuni·es quai Claude Bernard ce matin, et avaient bloqué temporairement la circulation, avant d’être délogés par la police un peu avant 9h.

Le récap’ des mobilisations du 10 septembre à Lyon
De nombreux points de rassemblement sont prévus à Lyon et dans l’agglomération aujourd’hui, Rue89Lyon en a fait un récapitulatif pour vous y retrouver.
Double blocage à Perrache
La mobilisation a débuté dès 6h30, avec un point de rendez-vous donné place des Archives, près de Perrache (Lyon 2e). Environ 200 à 300 personnes s’y sont retrouvées, selon la préfecture. Malgré des tentatives pour les disperser, par l’usage de gaz lacrymogènes, deux groupes se sont formés pour bloquer le pont Gallieni ainsi que la M7 à hauteur de Perrache. La circulation est compliquée dans le secteur.
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