Dans les nouveaux locaux du Chat perché, tout juste rouverts à côté de Debourg, tournevis et pompes à vélo s’activent déjà, ce mercredi soir de septembre. Adrien, lui, passe la porte en bois en poussant son vélo. Il est venu pour bricoler son bicycle. Mais, dans cet atelier plus restreint que dans l’îlot Mazagran, les places sont chères. Sur le tableau noir, il ajoute son prénom d’un geste rapide. La liste d’attente commence à prendre forme.
Aucun doute : les permanences du Chat perché ont retrouvé (rapidement) leur public. À peine inauguré le 2 septembre, l’atelier est déjà pris d’assaut par les adhérents. « On s’est un peu fait rouler dessus », sourit Roman, bénévole depuis huit ans, « mais pas de manière continue ! ».
Selon lui, près de 70 personnes sont déjà passées, quelques heures à peine après l’ouverture. Certains sont venus pour bricoler, d’autres pour acheter des vélos ou pour poser des questions et se renseigner. « C’est chouette de voir qu’il y a des gens du quartier et que nos ancien·nes adhérent·es reviennent aussi, commente le jeune homme. Mais c’est intense comme démarrage ! »
De la Guillotière à Debourg, l’engouement pour le Chat perché persiste
À la Guillotière depuis plus de dix ans, l’association a dû quitter l’îlot Mazagran pour s’installer au 207 rue Marcel Mérieux (Lyon 7e), dans un bâtiment à l’abandon, propriété de la Métropole de Lyon. Une décision qui avait laissé un goût amer aux habitués du lieu. Mais, dans le nouvel atelier, les mines déconfites ont laissé place aux sourires.
Si les travaux ont été longs et que l’espace s’est réduit, l’énergie, elle, est restée intacte. « Je me suis beaucoup occupé des travaux. Et je suis content de voir qu’on a réussi à terminer ce chantier et ce déménagement, et que l’énergie collective revient », confie Roman avant d’ajouter :
« Les bénévoles ont suivi. Il y a quelques nouveaux. Est-ce que ça va tenir dans la durée ? Est-ce qu’ils vont venir faire du bénévolat en ayant plus de trajet ? Ça, je ne sais pas »
Au Chat perché, des adhérents toujours fidèles
Dans l’atelier, chacun s’active à son rythme. Changement de pneu, problème de chaîne, frein capricieux… L’ambiance est studieuse et solidaire. Même excentré, l’esprit du lieu reste inchangé. « C’est plus petit, mais tout est à disposition, et l’ambiance est super cool », résume Mai-Linh, adhérente depuis plusieurs années. Et d’ajouter : « Moi ça m’arrange, c’est plus proche de mon travail. Donc sans aucun doute, je vais continuer de venir. »

Même Ledice, qui avait adhéré dix jours avant le déménagement, a fait le déplacement : « C’est plus loin de chez moi, mais je reviens quand même. Parce qu’il y a vraiment une bonne ambiance. » Grand sourire aux lèvres, la mère de sa famille s’amuse : « Bon après peut-être que si je dois trainer mon vélo parce qu’il ne fonctionne plus, ce sera plus compliqué ! »
Avec près de 1000 adhérents à la Guillotière, l’association espère séduire aussi de nouvelles têtes, résidentes dans le quartier. Roman, entre deux conseils et deux coups de tournevis, ajoute :
« Je craignais que ce soit une moins bonne implantation pour l’asso. Mais c’est aussi chouette d’arriver dans un quartier où il y a moins de choses et du coup plein de gens qui nous attendent. Alors qu’à la Guillotière, il se passe déjà beaucoup de choses. »
Une logique qui n’était pas celle des habitués du Chat, mais bien des élus initialement. Dans un quartier des Girondins flambant neuf, mais peu actif encore d’un point de vue associatif, les écologistes espéraient que le chat amène cette énergie. Un pari qui semble gagnant pour l’instant. Reste à voir si cela se poursuivra.
En attendant, l’atelier tourne. Les coups de pompe, les rires et les outils qui s’entrechoquent résonnent à nouveau. Debourg n’est peut-être pas la Guillotière, mais une chose est sûre, la roue semble relancée.
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