Une subvention de 50 000 euros pour la Palestine
Dès le début du conseil municipal de Lyon, l’actualité internationale s’est invitée dans l’assemblée. Le maire a annoncé un nouveau jumelage entre Lyon et la ville palestinienne de Jéricho puis le conseil municipal a voté l’attribution d’une subvention de 50 000 euros à l’agence onusienne de soutien à la Palestine UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East).
« Face à l’insoutenable tragédie en cours à Gaza, nous ne pouvons rester silencieux et inactifs, a déclaré le maire Grégory Doucet (Les Écologistes). Il est de notre devoir d’apporter une aide à celles et ceux qui en ont le plus besoin et de protéger les plus fragiles. »
Une proposition qui n’a pas manqué de faire débat. Elle a été rejetée par les groupes Droite, Centre et Indépendants et Pour Lyon (centre), qui ont souligné que certains employés de l’UNRWA avaient été accusés par Israël d’être impliqués dans l’attentat du 7 octobre 2023 par le Hamas. Une enquête menée par l’ONU sur son agence n’avait pas pu confirmer les informations israéliennes, mais avait néanmoins abouti au licenciement préventif de neuf salariés.
En toute fin de séance, l’assemblée a aussi adopté un vœu demandant à Emmanuel Macron de reconnaître l’État de Palestine « dans une perspective de défense de la solution à deux États ». Un vœu signé par l’ensemble des groupes, à l’exception du groupe Droite, centre et indépendants.
La piscine de Vaise n’ouvrira pas pour l’été 2025
Autre actualité brûlante (c’est le cas de le dire) : en pleine vague de chaleur, les habitants du 9ᵉ arrondissement ont appris qu’ils ne pourront pas se baigner à la piscine de Vaise cet été. Elle devait rouvrir pour juillet 2025, mais ne pourra finalement accueillir les nageurs qu’en septembre. Fermée depuis juin 2024, la piscine fait l’objet de travaux de modernisation d’un montant de 7 millions d’euros.
Sécurité : soixante caméras supplémentaires et effectifs policiers en hausse
Le conseil municipal de Lyon a aussi été marqué par plusieurs délibérations autour de la sécurité. Comme annoncé fin 2024, le parc de caméras de vidéosurveillance sera étoffé. Un doute subsistait sur le nombre (entre 30 et 60) et c’est finalement la fourchette haute qui a été choisie. Soixante caméras fixes seront déployées d’ici fin 2026.
Si les Écologistes s’étaient montrés très frileux sur la vidéosurveillance en début de mandat, le maire Grégory Doucet a peu à peu changé de braquet. Une politique qui va pourtant à l’encontre d’un audit commandé par la municipalité, dont les conclusions ont été rendues en 2023.
Depuis 2020, la municipalité aura dépensé 7,9 millions d’euros pour le déploiement, l’entretien et le renouvellement du parc de vidéosurveillance. Mais c’est bien sur le côté « humain » et sur la « police de proximité » que Les Écologistes insistent depuis le début de leur mandat.
Après plusieurs précédentes hausses de rémunération, les policiers municipaux se sont vus une nouvelle fois augmentés lors de ce conseil municipal. « Depuis 2022, cela représente 300 euros net par mois et par agent », se félicite Laurent Bosetti, adjoint en charge des services publics.
Pour autant, la municipalité a dû faire face à une érosion des effectifs. Leur objectif de 364 policiers en poste en 2026 ne pourra pas être atteint, bien que la mairie ait réussi à remonter la barre à 300 cet été 2025, environ le même niveau qu’en 2020. « Avant de voir beaucoup de bleu dans la rue, il y a une grande marge ! », critique Pierre Oliver, président du groupe Droite, centre et indépendants, qui rappelle que ce chiffre comprend les policiers en congés ou en arrêt maladie.
La situation devrait cependant s’améliorer dans les prochaines années au vu de « l’engagement de servir » voté durant le conseil. Les agents stagiaires, formés et recrutés par la Ville de Lyon, auront l’obligation de servir au sein des effectifs durant au moins trois ans à compter de leur titularisation. « Un agent sur quatre quittait la collectivité à la fin de sa formation », justifie Mohammed Chihi, adjoint à la Tranquillité publique.
Ex-tour du CIRC : une pollution « imprévisible » et un surcoût de 3 millions
Mauvaise surprise dans la rénovation de la tour Guillot-Bourdeix (Lyon 8ᵉ) : les études ont révélé la présence étendue d’amiante dans le bâtiment. Le surcoût est estimé à 2,6 millions et nécessite une réorientation du projet.
Exit le restaurant gastronomique de Christian Têtedoie qui devait prendre place au dernier étage. Il laissera sa place à plus de logements pour équilibrer l’opération. Le nombre de logements sociaux reste élevé, mais est abaissé à 45%.
« Qu’est-ce qui vous empêchait de faire des tests avancés avant l’appel à projet ? », dénonce Romain Billard, du groupe Droite, centre et indépendants. « Nous avions bien provisionné un coût de désamiantage de 3 millions d’euros », répond Sylvain Godinot, adjoint au Patrimoine, qui pointe une pollution « imprévisible » expliquant le surcoût de 2,6 millions supplémentaires.
Lancée en 2023, cette réhabilitation de l’ancienne tour du Centre international de recherche sur le cancer doit s’achever en 2028. Elle vise à ouvrir sur le quartier cette tour longtemps fermée au public, avec un espace vert, l’ouverture de commerces et la création de logements.

L’étau se resserre pour les Airbnb
Autre sujet logement : à compter du 1ᵉʳ janvier 2026, les propriétaires pourront mettre leur appartement principal en Airbnb seulement 90 jours par an, contre 120 aujourd’hui. Un choix de la majorité écologiste permis par la loi Le Meur de novembre 2024.
« Régulation du surtourisme », « limitation des nuisances dans les copropriétés » et « lutte contre les déclarations frauduleuses » sont les trois raisons principales invoquées par la délibération. Une disposition qui ne devrait régler qu’une partie du problème « Airbnb », car en 2024, 82% des nuitées en meublés de tourisme n’étaient pas effectuées dans des résidences principales, mais des logements commerciaux.
Le stationnement dans Lyon va devenir payant au mois d’août
Il était jusqu’à présent gratuit, le stationnement au mois d’août va devenir payant. Le conseil municipal de Lyon a décidé d’étendre la tarification du fait d’une augmentation de la fréquentation touristique ainsi que de pics de pollution sur ce mois-là. Le stationnement restera gratuit pour les résidents ainsi que les artisans et commerçants. Par ailleurs, le tarif majoré pour les plus gros véhicules va être légèrement augmenté.
« Cette décision va à l’encontre des intérêts des commerçants et de la vie de proximité », a assené Charles-Franck Lévy (Pour Lyon). L’opposition de droite a quant à elle dénoncé une réglementation qui achèverait de faire de Lyon une ville « inaccessible » et « excluante ».
Le budget participatif 2025 difficilement adopté
C’est probablement autour de la deuxième édition du budget participatif que les débats ont été les plus nourris. Des voix discordantes se sont élevées autant chez l’opposition qu’au sein de la majorité.
Mis en place pour la première fois en 2022, le budget participatif permet à chaque habitant lyonnais, étudiant et travailleur à Lyon de proposer et de voter des idées d’aménagement de la ville. Une enveloppe de 12,5 millions d’euros est dédiée à chaque édition.
Mais pour Sandrine Runel (Socialistes et apparentés), le dispositif souffre de « l’inéquité financière entre les arrondissements ». Chaque arrondissement, quel que soit son nombre d’habitants, a le droit à trois projets choisis par les citoyens, peu importe le montant de chaque projet. Pour cette raison, le groupe socialiste, pourtant membre de la majorité, s’est abstenu.
Cette année, le dispositif de participation citoyenne a mobilisé plus de 12 000 votants, deux fois plus que la première édition. Un motif de critique pour Laurence Croizier (élue Droite, Centre et Indépendants), qui déplore « une participation toujours très faible eu égard au montant global » du budget alloué.
Surtout, c’est la sélection des projets qui a cristallisé les débats. Plusieurs élus ont reproché au programme de ne pas flécher les dépenses publiques vers les projets jugés les plus « utiles ». « On atteint les limites du dispositif, la responsabilité des élus est aussi de prioriser », a assené Nathalie Perrin-Gilbert (Lyon en commun), qui a décidé de s’abstenir.
Face à ces critiques, la majorité écologiste a défendu un projet de « confiance » envers les choix des citoyens, a argumenté Chloë Vidal, adjointe à la démocratie locale. Pour rappel, l’installation récemment mise en place sur la place Bellecour est issue du budget participatif… avec pour demande initiale des Lyonnais de « végétaliser » la place.
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