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Perfluorés : l’État annonce un futur « plan d’action » sur l’eau potable

À la mi-octobre, l’État a fait un nouveau point sur les enquêtes en cours pour connaître l’ampleur de la pollution aux perfluorés au sud de Lyon, notamment dans l’eau. La préfecture maintient ses recommandation, notamment sur la consommation d’œufs. 

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L'usine Arkema à Pierre-bénite accusée d'être responsable de la pollution aux perfluorés au sud de Lyon
L’usine Arkema, de Pierre-Bénite, au cœur d’un scandale autour des perfluorés dans la métropole de Lyon.

Les comités de suivi se poursuivent, au sud de Lyon. Depuis les révélations de l’émission Vert de Rage, en mai 2022, les analyses s’enchaînent pour circonscrire l’étendue de la pollution aux perfluorés, au sud de Lyon. Se voulant rassurants, les services de l’État ont communiqué, jeudi 12 octobre, sur les résultats d’études réalisées sur les rejets aqueux des industriels.

Selon eux, les rejets émis par l’usine Daikin restent « faibles » tandis que les rejets produits par Arkema « respectent les paliers de réduction. » Pour rappel, l’État avait ordonné par arrêté préfectoral à l’usine de Pierre-Bénite d’arrêter sa production de perfluorés pour… décembre 2024. D’ici là, l’usine doit baisser progressivement cette production. Elle est, visiblement, dans les clous.

Des paroles qui ne devraient pas vraiment rassurer les associations et collectifs d’habitants du secteur. Certains auraient voulu que ces derniers interdisent totalement et immédiatement l’usage de ces perfluorés.

Perfluorés : un plan pour l’eau encore vaporeux…

À l’issue de ce même comité, la préfecture a annoncé un « plan d’action » à venir sur l’eau potable. Sur ce point, l’Agence régionale de santé (ARS) avait rendu des résultats peu reluisants, en juin. « Même si les chiffres sont légèrement au-dessus de la norme, l’eau reste potable », avait voulu rassurer Frédéric Le Louédec, un représentant de l’ARS lors d’une réunion publique à laquelle s’était rendu le Progrès.

De son côté le collectif Ozon l’eau saine, présent dans le pays de l’Ozon, au sud de Lyon, avait mené ses propres analyses. Réalisées sur les puits de Pierre-Bénite, Chasse-sur-Rhône, Communay, etc., ces dernières, effectuées avec l’expertise de l’Université de Montréal au Canada, avaient abouti à des concentrations systématiquement au-dessus de la réglementation européenne. Les concentrations relevées étaient également supérieures à celles des études faites par la préfecture.

Bref, autant dire que ce « plan d’action » était attendu. Mais, pour l’heure, ses contours restent flous. Les services de l’État parlent seulement de « nouvelles investigations » sur les rejets industriels et de « réalisation de travaux nécessaires au rétablissement de la qualité de l’eau. »

Arkema, Pierre-bénite
A quel point les perfluorés ont pollué l’eau ? C’est une des grandes questions du scandale en cours. Photo de septembre 2023.Photo : PL/Rue89Lyon

Œufs de particuliers : des mesures toujours en cours

La préfecture a également conservé ses « recommandations » concernant les poulaillers de particuliers. Pierre-Bénite, Saint-Genis-Laval, Irginy, Lyon 2e, Lyon 7e, Lyon 8e… En tout, il est toujours fortement déconseillé de manger des œufs « maisons » dans 18 communes du secteur. Pour rappel : l’État avait également fortement déconseillé la pêche au sud du Rhône. À noter que des prélèvements ont été également faits sur différents fruits et légumes d’un jardin de Pierre-Bénite, cet été. Celui-ci alimentait les cantines de la ville.

Tous les résultats sont en dessous des valeurs indicatives européennes, a voulu rassurer la préfecture. Hormis un léger dépassement constaté pour l’échantillon de carottes.

En parallèle, d’autres enquêtes sont effectuées sur l’environnement proche des usines. Le sol de jardins, mais aussi de 15 établissements scolaires, sont en phase d’analyse pour la pollution de 35 PFAS. Ses résultats, tout comme ceux de nouvelles enquêtes de la préfecture, devraient être connus d’ici la fin de l’année. De son côté, le collectif Ozon l’eau saine a relancé des études dont les résultats devraient être également connues d’ici fin 2023.

À noter que les installations de Daikin et d’Arkema ont connu une période d’arrêt depuis mi-septembre. Elles ont été mises en pause durant six semaines dans le cadre d’une vaste opération de maintenance.


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