Quatre-vingt-dix syndicats, collectifs, associations et partis politiques organisent une « marche pour la justice » ce samedi 8 juillet à 15h, au départ de la gare de Vénissieux. Les organisations réclament justice après la mort de Nahel, cet adolescent tué par un policier le 27 juin à Nanterre. Une délégation des organisations partira depuis le marché des Minguettes à 14h, pour commémorer également les 40 ans de la marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983.
À Vénissieux, une marche pour Nahel, 40 ans après celle de 1983
Le point de rendez-vous de cette marche n’a pas été choisi au hasard. C’est de la ville de Vénissieux, et plus particulièrement du plateau des Minguettes, qu’est partie la marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, après l’été de révolte de 1981, baptisé depuis « l’été chaud des Minguettes ».
Quarante ans plus tard, de nouvelles émeutes ont éclaté dans ce même quartier, deux jours après le meurtre de Nahel par la police. Tout comme à Vaulx-en-Velin, à Saint-Priest, à Villeurbanne et jusque dans le centre-ville de Lyon. La révolte a été particulièrement violente dans la nuit du 30 juin au 1er juillet.
Après ces émeutes, le tribunal a prononcé des peines lourdes, ce mardi 4 juillet, à l’encontre des accusés de vols et de pillages. La plupart ont écopé de peines de prisons fermes. La préfecture avait, par ailleurs, interdit les manifestations cette semaine le mardi et le mercredi.
Mort de Nahel : les organisations réclament une réforme de la police
Via cette marche pour la justice, les organisateurs réclament au gouvernement une « réforme en profondeur de la police ». Ils demandent une réforme des techniques d’intervention de la police et de son armement, le remplacement de l’IGPN par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique. Ils souhaitent également la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité administrative.

Pour eux, la situation s’améliorera seulement si le gouvernement s’attaque aux inégalités sociales et lutte contre la pauvreté. Plus largement, les organisateurs de cette marche pour la justice accusent le gouvernement de « faire le jeu de l’extrême droite » en favorisant des politiques publiques répressives.
Le gouvernement, quant à lui, déplore les violences urbaines qui ont eu lieu partout en France après la mort de Nahel, et mise sur une réponse répressive avec des peines lourdes. Emmanuel Macron a annoncé un éventuel blocage des réseaux sociaux lors de prochains épisodes de violences urbaines. Une mesure souvent utilisée par les régimes autoritaires, rappelle notamment Le Monde.
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