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[Direct] Revivez le conseil municipal de Lyon du 29 juin

C’est un long conseil municipal qui a occupé les élus municipaux, jeudi 29 juin à Lyon. Il s’agissait du dernier avant la pause estivale de deux mois, et de nombreux dossiers ont dû être votés avant la rentrée. Rue89Lyon était en direct, et vous propose de revivre ce conseil.

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Le conseil municipal de Lyon en 2022. ©MA/Rue89Lyon

Pendant près de dix heures, les conseillers et conseillères municipales se sont réuni·es, pour un dernier conseil municipal particulièrement chargé. Parmi les principaux dossiers à l’ordre du jour on retrouve la Mission d’information sur la sécurité, qui a catalysé les débats pendant plus d’une heure. La politique culturelle de la Ville a aussi donné lieu à une passe d’arme entre la majorité écologiste et de gauche, et le groupe d’opposition de droite, autour des baisses de subventions à la Région et à la Ville.

La polémique autour de la compagnie Lundy Grandpré est aussi revenue à plusieurs reprises, du côté de la majorité ou de l’opposition, causant même une interruption de séance.

Des débats techniques sur le compte financier unique 2022 ont donné l’occasion aux oppositions et à l’adjointe aux Finances, Audrey Hénocque, de revenir sur le surcoût de 147 millions dans le Plan pluriannuel d’investissement.

Pour plus de détails, retrouvez notre live ci-dessous.

Le conseil municipal démarre et une longue séance s’annonce, avant la pause estivale.

Le maire, Grégory Doucet, entame la séance par un discours politique. Il commence par rendre hommage au jeune Nahel, tué par la police, mardi 27 juin, mais aussi à appeler au calme après des émeutes survenues à Lyon et dans sa périphérie, mercredi 28 juin au soir.

« Les Lyonnais et Lyonnaises étaient nombreux à s’opposer à la police, hier soir, à la suite de la mort du jeune Nahel. La colère est mauvaise conseillère et les dégradations ne sont pas acceptables. Mais il faut voir ce que cette colère signifie. Elle est symbole de la colère face à la mort d’un jeune de 17 ans et elle témoigne d’un besoin de justice. Nous appelons à ce qu’elle soit rapidement rendue. »

Le maire écologiste enchaîne sur une condamnation de l’extrême droite. D’abord en s’opposant à « la récupération politique du drame d’Annecy ». Il évoque également la pancarte anti-migrants placardée sur un square à Lyon, les stickers anti-ivg collés sur les Vélo’v ainsi que différentes intimidations de la communauté LGBT à Lyon survenues ces dernières semaines.

À leurs tours, David Kimelfeld (Les Progressistes) et Yann Cucherat (Pour Lyon) s’émeuvent de la mort du jeune Nahel. David Kimelfeld écourte même son intervention, pour cette raison.

Yann Cucherat lui, poursuit, avec une critique adressée au maire. Il regrette qu’il n’ait pas accepté l’invitation à la discussion du président du comité centre-Presqu’île, au sujet de la piétonisation de la Presqu’Île et la requalification de la Rive droite. Il reproche aussi au maire d’être sourd aux demandes des habitants de la place Mazagran en terme de sécurité.

De son côté, Pierre Oliver, président du groupe Droite, centre et indépendants, également maire du 2e arrondissement, déplore d’avoir été « tenu à l’écart » par la mairie centrale lors de la visite presse d’une école du 2e arrondissement. Il reproche aussi au maire un « manque d’informations » sur des rapports transmis par la Métropole de Lyon à la Ville, sur l’eau et le traitement des déchets.

Sandrine Runel, adjointe au maire aux Solidarités, s’exprime pour le groupe socialiste. Elle dénonce aussi l’extrême droite, ses récupérations et ses intimidations à Lyon.

Puis elle s’adresse au groupe de droite, qu’elle accuse d’avoir diffusé de « fausses informations » au sujet d’une subvention de la Ville. L’élue fait référence à la vidéo d’une performance artistique d’une compagnie, diffusé par Pierre Oliver, puis récupérée par l’extrême droite. On y voit un homme nu, dans un jardin, en présence d’enfants. Cette compagnie avait bien demandé une subvention de la Ville de Lyon, mais pas pour cette performance-là. Il s’agissait d’autant plus d’une représentation privée, survenue il y a plusieurs années.

Nathalie Perrin-Gilbert (Lyon en commun), adjointe à la Culture, revient aussi sur cette polémique. Avec une certaine colère.

“Par un tweet, par quelques mots et quelques images isolées de leur contexte, on peut décider de jeter en patûre aux réseaux sociaux de jeunes artistes. Peu importe la réalité, peu importe les conséquences sur les uns et sur les autres. Les conséquences, quelles sont-elles ? Une compagnie, en résidence et subventionnée par l’État, s’est vue contrainte d’annuler ses représentations, assaillie par des attaques. C’est donc en cela que réside la proposition d’affrontement politique que certains nous proposent ? »

Pierre Oliver répond, et renchérit. Il montre sur son téléphone ce qu’il dit être un « produit dérivé » de la compagnie, un sachet de thé avec une femme qui fouette un policier.

« Vous nous reprochez de sortir une vidéo de son contexte, mais excusez-nous de condamner ce genre de pratiques. À un moment donné on ne peut pas tout faire avec l’argent public »

Il quitte ensuite la séance. La journée risque d’être sportive pour l’élu. Il va devoir jongler entre le conseil municipal, et l’Assemblée plénière de la Région, où il siège également (dans la majorité cette-fois). Les deux se tiennent le même jour. C’était déjà le cas en décembre 2022, ce qui lui avait valu quelques piques de la part du groupe écologiste.

Camille Augey (EEVL), adjointe à l’Economie locale et durable, s’exprime sur le devenir du passage Thiaffait dans le 2e arrondissement. Cette allée abrite des commerces et ateliers où l’on retrouve des artisans et créateurs. En janvier 2023, la pépinière « Village des créateurs » avait du fermer ses portes suite au désengagement de la Région et à l’impossibilité de l’ouverture au mécénat.

« Le passage Thiaffait poursuivra sa fonction d’incubation à travers la mise à disposition des ateliers-boutiques à de jeunes marques, sélectionnées par un comité d’agrément, conjoint Ville et Métropole », affirme l’adjointe.

Les espaces restants seront alloués à travers un appel à manifestation d’intérêt, lancé au second semestre 2023, à un acteur chargé d’animer et de gérer le lieu.

Le conseil municipal se penche maintenant sur la Mission d’information et de sécurité, votée fin 2022 et lancée en février 2023. C’est Fanny Dubot (EELV), maire du 7e arrondissement, qui la rapporte. Elle a été présidée par Béatrice de Montille, élue Droite, centre et indépendants.

Fin mai 2023, les groupes d’opposition de droite et du centre avaient donné une conférence de presse pour montrer leur insatisfaction sur le déroulement de cette mission, notamment sur les personnes auditionnées.

La maire du 7e présente le déroulé et les conclusions de cette mission, et déplore le refus des services de l’État d’être auditionnés. Selon elle, cette mission n’est « pas complète, mais le reflet de ce qui s’est dit dans cette MIE », affirmation qui vient quelque peu affaiblir les conclusions présentées, relativement conformes à la vision des écologistes sur la sécurité :

-Constat de difficulté de recrutement des policiers municipaux, avec un déficit de recrutement de 20% selon l’adjointe
– Un système de vidéosurveillance présent dont il faut renforcer le contrôle citoyen et redéployer certaines caméras. Un sujet sur lequel les écologistes ne sont pas particulièrement à l’aise, entre tentative d’apporter une réponse « pragmatique » tout en n’étant pas foncièrement favorable à la vidéosurveillance.
– Valoriser les médiateurs et étendre leurs missions hors des quartiers prioritaires

La sécurité est un enjeu sur lequel l’exécutif écologiste est régulièrement attaqué par ses oppositions. Cette mission transpartisane devait apaiser les tensions.

Tensions qui ne sont pas vraiment apaisées. Les trois groupes d’oppositions réaffirment leur mécontentement sur les personnes auditionnées. David Kimelfeld (Progressistes et Républicains), tranche : « c’est une occasion manquée et un triste gâchis de temps et d’énergie ». Il regrette que la mission n’ait pas pu auditionner Alexandre Vincendet, député LR, corapporteur d’une mission flash sur la police municipale, ou bien Yann Crombecque (PS), adjoint à la sécurité à Villeurbanne.

Béatrice de Montille, (groupe Droite, centre et indépendants), se joint à ces critiques. Comme Fanny Dubot, elle regrette l’absence de réponse de l’État, mais elle en rejette la faute sur la mairie écologiste.

« Cela montre avant tout que vous n’avez pas su bâtir en 3 ans de mandat un partenariat solide entre la Ville et l’État »

Après une période de concorde entre le maire et le préfet, les relations s’étaient dégradées entre le maire de Lyon et le préfet du Rhône, depuis parti, Pascal Mailhos, en 2022 et particulièrement début 2023. Ils s’étaient opposés dans les médias sur la sécurité, mais aussi sur l’hébergement d’urgence. Difficile pour autant de savoir s’il s’agit de la véritable raison du refus de l’État de répondre aux questions de la MIE, ou s’il s’agit d’une forme de réserve sur les choix politiques de la commune.

Gautier Chapuis, co-président du groupe des Écologistes, vient en soutien au rapport présenté par Fanny Dubot. Il souligne que l’opposition avait la présidence de cette mission et que nombre de demandes d’audition de l’opposition ont été acceptées.

« Oui, sur la sécurité, on fait le taf, clame-t-il. Notre groupe aborde la question de la tranquillité, de la sécurité et de la sûreté sans angélisme ni naïveté : nous travaillons sur les causes et favorisons toujours l’humain »

Il pointe aussi l’absence de plusieurs membres de l’opposition lors des visites organisées durant cette mission. Ce qui soulève l’indignation de Pierre Oliver (DCI) et David Kimelfeld (Progressistes et Républicains). Ce dernier évoque une « délation ».

« Il s’agit d’un rendez-vous manqué entre l’opposition et elle-même », complète Fanny Dubot (EELV), qui pointe l’absence de suggestions faites par les oppositions, pour des pistes d’amélioration, lors de cette MIE (à l’exception du groupe Pour Lyon).

Ça chauffe dans l’hémicycle. Le maire de Lyon prend la parole et dénonce les « postures » et l’absence de « propositions concrètes » des oppositions. Ce qui soulève une vague d’indignation. « Nous avons fait sept propositions », lance Samira Bacha-Himeur, du groupe Pour Lyon. Le maire peine à finir sa prise de parole.

Le conseil municipal se penche maintenant sur le compte financier unique 2022 de la Ville de Lyon (les comptes de la collectivité), sous la présidence d’Audrey Hénocque. L’adjointe aux Finances évoque une épargne nette de 67,8 millions d’euros sur l’année 2022.

Conseil municipal ou cours de français ? Pour la deuxième fois, le groupe Droite, centre et indépendant, soulève des fautes d’orthographe dans les rapports présentés.

Sur le fond, deux groupes d’oppositions (Pour Lyon et DCI), critiquent le compte financier unique, sur des points techniques.

Yann Cucherat (Pour Lyon) pointe ce qu’il estime être un « manque de sincérité » du budget primitif (le budget présenté en début d’année, qui montre une projection des dépenses de l’année) et le compte financier final, car les deux diffèrent trop selon lui.

Pierre Olivier (DCI), s’en prend à la « politique RH (ressources humaines, ndlr) » et aux « chargés de missions recrutés à tour de bras ». Il s’inquiète aussi pour le taux de réalisation des investissements, un débat qui avait déjà eu lieu lors du premier conseil municipal de l’année.

En mai 2023, Tribune de Lyon révélait aussi que la Ville de Lyon faisait face à un surcoût de 147 millions dans ses investissements, comparé au Plan pluriannuel d’investissement voté en 2021, qui prévoyait les dépenses sur le temps du mandat jusqu’en 2026. La collectivité va devoir raboter sur ses projets.

La première adjointe Audrey Hénocque (EELV) continue de défendre un « bon rapport », avec une « bonne capacité de désendettement ».

« La preuve, en commission, le groupe Droite, centre et indépendant se retrouve à commenter les fautes d’orthographe. »

Prochain dossier, l’actualisation des autorisations de programme pour le Plan d’équipements pluriannuel. Une actualisation nécessaire au vu du surcoût de 147 millions, évoquée par l’élue. Un surcoût qui était « attendu », selon elle. « Certains projets ont été réactualisés, d’autres seront repoussés sur le prochain mandat », résume-t-elle.

« Nous aimerions savoir à quoi vous avez renoncé, questionne Georges Képénékian (Progressistes et Républicains), ancien maire de Lyon. L’absence de déclaration officielle, l’absence de publication des projets impactés entretient un flou inquiétant. Je vous pose clairement la question : quels sont vos arbitrages ? »

Sylvain Godinot, adjoint au Patrimoine, affirme avoir transmis la liste des projets à toutes les mairies d’arrondissement (dont deux sont détenues par le groupe de droite). « Mais pas aux groupes d’opposition », protestent les groupes Pour Lyon et Progressistes et Républicains.

L’actualisation du plan d’équipement pluriannuel est adopté. Le conseil se penche maintenant sur un dossier plus consensuel, sur le plan d’action pour l’égalité professionnelle 2023-2026, porté par Laurent Bosetti (Lyon en commun), adjoint aux Ressources humaines et service public.

Il rappelle le « Pacte social » et le plan d’action de l’égalité femme-homme adoptés en début de mandat. Pour le renouvellement de ce plan, la mairie a souhaité l’élargir au delà des inégalités hommes-femmes pour « améliorer globalement l’environnement de travail des agents ».

Il évoque notamment une prochaine expérimentation de la semaine de 4 jours (sans réduction du temps de travail) et le lancement d’un baromètre de la qualité de vie au travail.

Le plan est adopté, sans interventions des oppositions.

Chloë Vidal (EELV), adjointe à la Démocratie et à la redevabilité, présente le rapport 2022 du comité consultatif de déontologie et de transparence des élus, créé en 2021 à Lyon. Ses missions sont de lutter contre les possibles conflits d’intérêt et de fixer des règles de déontologie pour les élus. Un rapport pour l’instant plutôt vide sur de possibles manquements déontologique, car il ne fait que présenter le comité, définir son fonctionnement et les priorités de son programme de travail 2023.

Petit débat autour des difficultés à obtenir un titre d’identité à Lyon, que nous avions documenté. Laurent Bosetti, à l’occasion d’une délibération sur une modification du tableau des effectifs évoque l’ouverture du centre temporaire d’accueil pour les documents d’identité, le 20 juin 2023. Il parle aussi de l’ouverture de créneaux supplémentaires, dans les mairies d’arrondissement. L’élu évoque 20% de rendez-vous supplémentaires sur 2023, tout en regrettant le manque de moyens mis par l’État dans la délivrance des pièces d’identité.

Pierre Oliver (DCI) demande que ce centre temporaire soit ouvert plus tôt l’année prochaine.

Le conseil municipal reprend après la pause méridienne. Les conseillers s’y remettent avec le vote d’une subvention de 30 000 € à la Maison des solidarités locales et internationales.

L’occasion pour Béatrice Gaillout (Progressistes et Républicains) de faire un pas de côté et de citer le collectif Jamais sans toit, qui recense environ 150 enfants à la rue à Lyon, et plus de 300 dans la Métropole. Elle revient sur l’objectif « Zéro enfants à la rue » annoncée en 2021 par la Ville de Lyon, aujourd’hui non atteint. Depuis le 22 juin, le gymnase Bellecombe (Lyon 6e) est occupé par une quarantaine de femmes et d’enfants, avec le soutien de collectif et association. Environ 60 jeunes, en attente d’être reconnus mineurs, occupent également un square dans le 3e arrondissement, dans des tentes.

« Je réaffirme l’ambition de la Ville de Lyon, aucun enfant ne doit dormir dehors. Mais la Ville se retrouve en première ligne alors que les solutions sont détenues par d’autres », rebondit Sandrine Runel (PS), adjointe aux Solidarités.

Elle pointe du doigt l’État et le manque de places d’hébergement d’urgence. « J’espère qu’avant le début des vacances scolaires nous pourront héberger l’ensemble des familles à la rue ou dans le gymnase », conclut-elle.

Nathalie Perrin-Gilbert (Lyon en commun), adjointe à la Culture prend la parole pour défendre la politique culturelle de la Ville, et notamment l’attribution de leurs subventions, à l’occasion d’une délibération sur le Fond d’intervention culturel (FIC). La Ville avait été attaquée par l’opposition de droite, qui l’a accusée de baisser les aides à plusieurs structures culturelles. Cette passe d’arme entre la droite locale et la majorité écologiste et de gauche a débuté en 2022, suite à l’annonce de la Région d’une baisse de 2 millions d’euros pour le secteur culturel lyonnais, reconduite en 2023.

« Parfois, j’ai du retirer un peu à certaines structures qui n’étaient pas en danger, pour venir au secours d’autres, justifie Nathalie Perrin-Gilbert. Je pense notamment à la Villa Gillet. (…) Nous avons augmenté notre soutien à des équipes car elles ont été gravement mises en danger par un retrait brutal et unilatéral de la Région Auvergne-Rhône Alpes. Il n’est pas anodin que la Région ait enlevé quatre millions en deux années, au secteur culturel lyonnais. »

À la droite, représentée par Romain Billard, de réagir :

« Ce n’est pas fatiguant de toujours être dans le camp du bien ? Ce qui semble acceptable dans la construction de votre politique (les baisses de subventions, ndlr) vous paraît inacceptable quand d’autres collectivités utilisent les mêmes méthodes, c’est-à-dire une analyse précise sur la réalité du travail des lieux et compagnie. »

Alexandre Chevalier, président du groupe Lyon en commun prend la parole pour défendre la compagnie Lundy Granpré, attaquée par l’opposition de droite, pour l’un de ses spectacles représentant un homme nu dans un jardin.

Dans une tirade ironique, il oppose les « bobos », aux « bour-bours » (les « bourgeois bourrins »), terme qu’il utilise pour désigner certains élus de droite au conseil, en particulier Pierre Oliver. Dans une longue énumération, il demande la même indignation que devant la compagnie Lundy Granpré, pour les victimes d’homophobie, les femmes et enfants victimes de violences.

Vive indignation dans les rangs de la droite et du centre, qui empêche Alexandre Chevalier de poursuivre, et l’agace « Je ne vous ai pas interrompu, donc arrêtez. Ça fait plusieurs fois, je vais aller vers vos présidents de groupe, et je vais demander un rappel à l’ordre ! ». Une partie des élus de droite quitte la salle.

« Vos propos, M. Chevalier, sont inadmissibles. La façon dont vous avez osé généraliser notre position sur les violences aux femmes, les viols… la façon dont vous avez parlé est honteuse », s’indigne Laurence Croizier (DCI).

Pierre Oliver, absent lors de la prise de parole de Alexandre Chevalier, est revenu du conseil régional. Alors qu’une délibération sur la politique de la ville est votée, il demande une suspension de séance, et des excuses.

La séance reprend à nouveau. Sans excuses. Au grand regret de Pierre Oliver (DCI).

La délibération suivante concerne la requalification de la place Gabriel Péri, dans le quartier de la Guillotière (Lyon 7e). Des subventions d’un montant de 201 000 euros doivent être attribuées à diverses associations, pour leur accueil, d’insertion, d’accès aux droits et aux soins.

Le dispositif Ligne 37, porté par l’association Le Mas, doit recevoir 30 000 euros. Nous avions révélé la mise en place de cette action qui vient en aide à de jeunes migrants, parfois mineurs, accros aux médicaments.

La place Gabriel Péri a longtemps cristallisé les tensions entre la mairie et ses oppositions, sur la question de la sécurité. Depuis quelques temps – et depuis la présence policière quasi constante place Gabriel Péri – c’est un autre lieu du 7e arrondissement qui concentre les attentions en matière de sécurité : la place Mazagran.

Béatrice de Montille (DCI) veut se « faire porte parole des riverains ». « Devant leur détresse face à l’inaction politique, la réponse de la municipalité doit se muscler », plaide-t-elle.

Mohamed Chihi (EELV), adjoint au maire à la Sécurité, répond. « Mazagran fait partie des priorités. La police nationale et municipale interviennent énormément sur la place. Nos agents de proximité interviennent deux à quatre fois par jour », soutient-il, parlant de 300 interventions depuis le mois de janvier.

Le conseil municipal se recentre à nouveau sur la place Gabriel Péri pour le vote. L’attribution des subventions est adoptée.

Nouvelle délibération sur la vidéosurveillance (sujet avec lequel les écologistes ne sont pas franchement à l’aise). Le conseil municipal vote une convention financière, dans le cadre du Projet urbain Lyon Part Dieu. La Ville de Lyon a réalisé elle-même, en 2017, les travaux de dévoiement du réseau de vidéosurveillance sur ce projet, pour un montant de 124 972,80 euros. Cette délibération indique qu’elle doit se le faire rembourser par la Société publique locale (SPL) Lyon Part-Dieu, puisqu’il s’agit de travaux définitifs.

Le conseil municipal vote la végétalisation du quai haut du Rhône, sur la rive gauche, entre la piscine du Rhône (Lyon 7e) et le pont de Lattre-de-Tassigny (Lyon 6e). Une végétalisation menée de front avec les travaux sur la voie de vélo, Voie Lyonnaise 1. La Ville financera cette végétalisation à hauteur de 987 000 euros, et la Métropole à hauteur de 1 425 000 euros.

Le conseil enchaîne avec une délibération sur le Nouveau projet de renouvellement urbain (NPRU) de la Duchère, pour voter un avenant permettant la rénovation d’un plus grand nombre d’immeubles sur le territoire du projet et la réalisation d’une halle agri-culturelle.

Emmanuel Giraud, du groupe socialiste, et lui-même urbaniste et travaillant dans les stratégies territoriales, en profite pour évoquer la crise du logement qui touche la métropole de Lyon. Il critique les annonces de l’État, « pas à la hauteur de la crise ». Il explique seule une demande sur neuf de logement social aboutit sur la métropole de Lyon.

Céline De Laurens, adjointe à la santé, présente les subventions pour les associations qui œuvrent dans la réduction des risques sanitaires et prévention santé, dans les champs de la santé mentale, les addictions et la lutte contre les IST. Elles s’élèveront à 201 000 euros. Les deux associations en soutien aux prostituées à Lyon, l’Amicale du Nid et Cabiria, recevront respectivement 9000 et 20 000 euros.

Cinq nouvelles associations pourront aussi bénéficier d’une subvention : Coordination 69 psychique soins et réinsertions, Nightline France, Queer and care, Addiction alcool vie libre, Compagnie ennoia, Élus locaux contre le sida.

Moment de concorde au conseil municipal. Sur une délibération portant sur la construction d’un ossuaire et d’équipements cinéraires, le groupe Droite, centre et indépendant dépose un amendement pour corriger une erreur de calcul. Amendement salué par l’adjoint au maire Laurent Bosetti (Lyon en commun) et voté à l’unanimité.

« Je suis ému. Peut-être un jour arriverons-nous à faire adopter un amendement autre que technique », souligne avec amusement Romain Billard (DCI).

À l’occasion d’une augmentation de 400 000 euros sur le programme de conservation du Palais des Sports, Pierre Oliver, à la tête du groupe DCI, interpelle sur le déménagement de l’Open 6eme sens de Lyon à Strasbourg. Il cite le rapport de la mission Gerland mené en 2009 qui parlait d’un équipement « plus adapté aux besoins actuels ».

« Est-ce qu’on continue à injecter quelques centaines de milliers d’euros, voire quelques millions d’euros au fil des urgences pour un bâtiment obsolète ? », demande-t-il.

Julie Nublat-Faure, adjointe aux Sports, répond que les travaux d’étanchéité et d’éclairage, sont demandés pour les évènements qui s’y déroulent. Elle parle d’un « joyau sportif des Lyonnais et des Lyonnais·es, structurant pour Lyon », à destination des associations mais aussi de plus grands évènements, « Nous devons l’entretenir », soutient-elle.

Le conseil se penche sur la gestion de la fourrière municipal, dont le coût net est de 700 000 euros par an. L’actuel contrat doit se finir en juillet 2024. Elle est confiée à une concession de service public, à nouveau, avec « un enjeu fort d’améliorer la qualité du service » selon Valentin Lungenstrass, adjoint au maire aux Espaces publics.

Valentin Lungenstrass poursuit, sur la politique de stationnement et les horodateurs cette fois. La Ville de Lyon souhaite mettre en place une nouvelle politique en fonction de l’impact écologique des véhicules et les revenus des familles, que nous avions détaillée. Dans ce cadre, un investissement dans les horodateurs est nécessaire pour les moderniser.

Le budget dédié aux horodateurs sur la période 2021 et 2026 est alors porté à 5,7 millions d’euros, soit 3,4 millions d’euros supplémentaires.

Nous avons failli passer à côté ! Lors d’un vote de pour subventionner 23 associations du spectacle vivant « œuvrant pour la création et la diffusion artistique », plus tôt dans la journée, le conseil municipal a donné une subvention de 7500 euros aux Valseuses.

Ce bar historique, qui accueille des concerts dans les pentes de la Croix-Rousse (Lyon 1er), fermé administrativement par la mairie depuis 3 mois va rouvrir ses portes. Il doit réaliser des travaux pour la sécurisation du bar, raison de la subvention.

Ce long conseil municipal s’achève avec la commission « Petite enfance – Education – Sports – Jeunesse – Vie associative » et nombre de dossiers sans demandes d’intervention. Nous mettons fin à ce live !




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