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Les minorités à l’honneur pour la Marche des Fiertés de Lyon

Samedi 10 juin, la Marche des Fiertés battra le pavé à Lyon sous le mot d’ordre « Minorités en danger, communautés mobilisées : c’est pour nos vies qu’on doit lutter ! ». Elle partira de la Manufacture des tabacs (Lyon 8e) pour rejoindre la Tête d’Or (Lyon 6e).

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La Marche des Fiertés à Lyon en 2018. CC0

La Marche des Fiertés à Lyon en 2018. CC0
La Marche des Fiertés à Lyon en 2018. CC0

La 27e Marche des Fiertés (ou Pride) de Lyon partira de la Manufacture des tabacs, le samedi 10 juin à 14 h. Devant passer, initialement, par l’avenue du Maréchal-de-Saxe, le défilé a été légèrement décalé. Il passera finalement par les quais du Rhône pour rejoindre le parc de la Tête d’Or. Un changement pris après une réunion avec la préfecture.

Depuis 1996, la Pride a pour objectif de mettre en visibilité les communautés lesbiennes, gay, bi, trans, intersexe et queer et les revendications qu’elles portent, dans une ambiance festive et revendicative. L’année dernière, près de 15 000 personnes y ont participé.

Défendre les minorités

Cette année, la Pride est placée sous le mot d’ordre « Minorités en danger, communautés mobilisées : c’est pour nos vies qu’on doit lutter ! » Parmi les revendications listées dans l’appel à manifester du Collectif Fiertés en Lutte, l’association qui organise la Marche des Fiertés de Lyon depuis 2019 :

« La suppression de la mention du sexe à l’état civil ou son changement par simple déclaration, la libération des parcours de soin des personnes trans et intersexe, une politique de lutte contre les harcèlements LGBTQI+phobes. »

Si le tracé a fait débat les années passées, notamment autour du passage du cortège par le Vieux Lyon, fief des identitaires, l’enjeu est désormais de diversifier les parcours.

« Aller dans le 3e, le 7e arrondissement, c’est aller dans des quartiers ou la Marche n’est jamais allée, pour montrer que nos fiertés sont partout », explique Charlie du Collectif Fiertés en Lutte.

Comme l’année dernière, les organisateur·ices proposent des cortèges de tête en non-mixité. L’arrière de la manifestation sera, lui, mixte et ouvert à tous·tes. L’an passé, c’est un cortège « queers racisés » qui avait pris la tête de la marche, suivi par un cortège en non-mixité handi [personnes en situation de handicap uniquement, ndlr], puis un cortège lesbien et trans… Une manière de « visibiliser  des groupes minorisés », selon les organisateur·ices, qui ont fait au mieux pour que la manifestation soit la plus inclusive possible avec des prises de parole traduites en langue des signes française (LSF).

Visibiliser les cultures communautaires

En amont de la Pride, le mois de juin devient l’occasion de mettre en valeur les cultures communautaires. Une Quinzaine de la visibilité est proposée par le Collectif des Fiertés  : au programme, une vingtaine d’événements (shows drags, et plusieurs expositions sur la culture et l’histoire).

Côté Métropole, c’est un Mois des Fiertés dédié aux mémoires des luttes LGBTQI+, avec notamment une exposition intitulée «Sous les paillettes, l’archive » à la Métropole de Lyon.

Une augmentation de 20% des violences LGBTQIphobes à Lyon

Malgré la date anniversaire des 10 ans du Mariage pour tous, l’heure n’est pas à la fête. Cette Marche des Fiertés 2023 s’inscrit dans un contexte d’augmentation des violences à l’égard des personnes LGBTQIA+. En 2023, les violences LBTQIphobes ont augmenté de 20% à Lyon selon le Collectif des Fiertés. En janvier, Lucas, un collégien victime de harcèlement scolaire homophobe, s’est donné la mort dans les Vosges.

Le rapport annuel de SOS Homophobie fait lui état d’une agression physique tous les deux jours en France.

À Lyon, en mai, une exposition sur les luttes LGBTQIA+ a été vandalisée au parc Champvert à plusieurs reprises (Lyon 5e) et les drapeaux arc-en-ciel de la mairie du 3e arrondissement, suspendus à l’occasion du début de ce mois des Fiertés, ont été arrachés et volés, vendredi 2 juin.

Pour le Collectif des Fiertés, ériger la défense des minorités en slogan revient également à dénoncer le traitement des demandeurs d’asile LGBTI ou encore faire preuve de solidarité envers les travailleur·ses du sexe, « toujours plus marginalisé· es ». À Lyon, celles-ci ont été délogées de la place Gerland et sont régulièrement repoussées loin du centre-ville.


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