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L’Église de scientologie assiège les hôpitaux psychiatriques de Lyon

Des adeptes de l’Eglise de scientologie font le siège des hôpitaux psychiatriques à Lyon pour en détourner les patients..

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Tract de la Scientologie, place Bellecour, octobre 2021.

À l’affût près de la grille de l’hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu, quelques quidams font le pied de grue et tendent de curieux tracts aux soignants, patients et visiteurs. En lettres capitales, on y lit des interpellations anxiogènes : « Abus psychiatriques : victimes ou témoins, contacter la CCDH » ; « Électrochocs, thérapie ou torture ? ».

Ces personnes se présentent comme des membres de la Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme (CCDH).

En réalité, un faux-nez de l’Église de scientologie, fermement engagé dans un combat contre la psychiatrie, et les abus qu’elle y devine : séances d’électrochocs, contentions forcées des patients, isolements à répétition des récalcitrants, et camisole chimique pour les plus endurants. Au risque de propager des contre-vérités nuisibles aux patients.

Les trois hôpitaux psychiatriques lyonnais sont concernés. Infirmière au Vinatier, Marie-Claude peine à dissimuler l’énervement dans sa voix :

« Ça fait 20 ans que je suis là. Ça fait 20 ans que les scientologues sont à nos portes ! »

Pour les soignants, ce siège de l’hôpital pose un risque : celui que des patients en situation de fragilité psychique, ou leurs familles inquiètes, soient convaincus par le discours alarmiste des scientologues, et se détournent des soins professionnels.

« Notre association dénonce les abus en psychiatrie : contention, isolement… Nous sommes 500 en France », assure Coralie Gamet, porte-parole nationale de la CCDH.

À Lyon, ils compteraient « 25 à 30 membres » à jour de cotisation selon Jean-Paul Blanc, le président de l’antenne locale. Militant à la CCDH depuis 30 ans, il organise régulièrement des manifestations aux abords des hôpitaux de l’agglomération lyonnaise.

« On fait trois actions par mois, toutes déclarées en préfecture. C’est une manifestation statique, avec des banderoles, des pancartes, et on distribue des tracts aux gens qui sortent de l’hôpital, détaille le scientologue. On cherche à toucher les gens qui viennent prendre leurs soins en ambulatoire. C’est là qu’on a un important réservoir d’informations. Ceux qui le désirent donnent leurs témoignages. »

Ces témoignages sont recueillis dans le but de constituer un dossier « qui peut aller devant les tribunaux, selon la qualité, précise Jean-Paul Blanc. On est revenu devant les centres hospitaliers suite à des actions plus musclées en justice : on porte plainte quand on a pu établir que la personne a subi des contraintes et n’était pas en état de se défendre, qu’elle soit attachée ou privée de ses droits. »

Combien au total intentent des actions en justice ? Les scientologues bottent en touche :

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#Hopital psychiatrique

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