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A Lyon, polémique autour de l’avenir d’Interpol

Mercredi, le ministre de l’Interieur, Gérald Darmanin, a appelé les collectivités locales à mettre l’argent nécessaire pour garder le siège d’Interpol – l’organisation internationale de police – à Lyon. Une demande qui en a fait grincer plus d’un, dont le maire de Lyon, Grégory Doucet.

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Les locaux d'Interpol à Lyon

Cela ne va pas mieux entre Gérald Darmanin (LR) et Grégory Doucet (EELV). Après les récentes tensions autour de la question de la vidéo-surveillance à la Duchère, le ministre de l’Intérieur a demandé au maire de Lyon, au président de la Métropole de Lyon et au président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes d’investir massivement pour éviter le départ d’Interpol.

Dans un courrier, également relayé par le Progrès, le ministre demande aux collectivités de mettre les fonds nécessaires pour l’extension des locaux de la police des polices. L’institution, qui comptait 250 agents en 1989, en accueille aujourd’hui 700 à Lyon. Selon le ministre, il est prévu qu’un tiers de l’investissement soit pris en charge par l’Etat, le reste relevant, selon lui, des collectivités. Autrement, Interpol pourrait quitter Lyon et la France.

Interpol : des élus de Lyon pointent les oublis du ministre de l’Intérieur

L’annonce n’a pas plu au maire de Lyon. Toujours dans le Progrès, ce dernier s’est agacé d’avoir reçu la lettre du ministre après la presse. « Tout cela relève soit de l’amateurisme soit du coup de com’ », lâche-t-il chez nos confrères.

Il pointe que la Ville de Lyon garantit déjà la mise à disposition du terrain pour l’organisation internationale. De plus, il craint que la future présidence d’Interpol ne porte préjudice à l’institution.

En cause : la candidature d’un général emirati, accusé de torture. En novembre 2020, Médiacités révélait ainsi que le général Ahmed Nasser Al-Raisi était le seul candidat à la présidence d’Interpol. Or, ce dernier est sous le coup d’une plainte pour actes de torture et complicité de ces actes devant le pôle crime contre l’humanité du parquet de Paris. Même si la tchèque Šárka Havránková a annoncé sa candidature depuis, il est toujours vu comme un des favoris pour prendre les rênes de l’institution.

« Incroyable, le ministre de l’intérieur se préoccupe d’Interpol, a ainsi réagi le député Hubert Julien-Laferrière (Génération écologie). Pour s’inquiéter de la probable élection d’un tortionnaire à sa présidence ? Non… Pour demander des millions à la ville de Lyon et à la Métropole. »

La Région en soutien au ministre de l’intérieur

Côté Région, Laurent Wauquiez (LR) a lui décidé de soutenir le ministre dans sa démarche se disant prêt à mettre les fonds nécessaires, à part égale avec la Ville et la Métropole de Lyon, dans cet investissement.

Reste à connaître son montant exacte. Il pourrait s’agir de 40 millions d’euros, selon des informations remontant à Gérard Collomb. L’actuel maire de Lyon déclare lui que le coût de l’investissement total n’est pas encore connu. Il demande un « dossier sérieux » pour pouvoir décider de la participation, ou non, de la ville au projet.

Les élus vont avoir peu de temps pour débattre sur le sujet. Le ministre a annoncé vouloir une réponse avant le 23 novembre. Pas certain que ce laps de temps suffise à convaincre tout le monde. La Métropole de Lyon n’avait pas encore réagi à la suite du courrier de Gérald Darmanin.


#EELV

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