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Qui pour acheter la paire de baskets Nike floquées « Lyon » ?

Est-ce bien ou mal de vouloir posséder cette nouvelle paire de sneakers lancée par Nike ? Elle affiche un « Lyon » floqué en toutes lettres sur le talon et la languette, et une vieille devise de la ville traduite en anglais dans la semelle de propreté. Chez d’ancien·nes élu·es de la Ville de Lyon, notamment, qui n’ont de cesse de clamer leur amour pour la ville, le débat a émergé sur les réseaux sociaux.

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La basket Air Max "Big Window" floquée "Lyon". DR

« Une paire de chaussures produites localement, sobres ? Non, pas du tout. Pour prendre l’argent des lyonnais il y a du monde chez Nike. Où on préfère exploiter des gens pour pas cher dans des pays défavorisés puis faire voyager ensuite ces chaussures et les revendre le prix de plus de deux jours de travail au SMIC français. Après le greenwashing, le localwashing », s’indigne un élu de l’aire Gérard Collomb.

Une de ses acolytes politiques de lui répondre :

« Et alors ? Ne porte plus rien car rien n’est fait ici ! Moi je vais me les acheter juste pour le magnifique nom de Lyon ! »

Rien de bien neuf sous le soleil lyonnais si ce n’est le cuir de cette nouvelle sneaker. Le débat qui agite gentiment le microcosme de certains profils Facebook locaux reste le même que celui qui pourrait traverser à peu près le monde entier : acheter les produits du géant Nike est-il éthique, admissible ou pas ?

Pour ce qui est de cette paire de la gamme -souvent qualifiée de culte- « Air Max Big Window » », c’est la boutique Shoez Gallery (dans le 1er arrondissement), bien connue des fanatiques de baskets à Lyon et au-delà, qui la vendra, en plus du site internet du fabricant.

Rue89Lyon s’était fait le relais d’un podcast passionnant portant sur la bulle spéculative qui se crée autour des sneakers. Hystérie mercantile dont cette boutique lyonnaise, positionnée de longue date sur le marché, a témoigné auprès de la journaliste (lyonnaise elle aussi).

« De Perrache à Pardav. À Marius Berliet sans tes lacets »

La basket Air Max "Big Window" floquée "Lyon". DR
La basket Air Max « Big Window » floquée « Lyon ». DR

La paire en question sera mise en vente à partir de ce vendredi 5 novembre, pour la somme de 140 euros.

Quatre villes ont par ailleurs été choisies par le géant des vêtements de sport, pour que leur nom soit floqué sur cette gamme « édition limitée » de sneakers : Pékin, Rotterdam, Los Angeles et Lyon. Unique ville française, donc.

Shoez Gallery, reine du marketing et de la règle basique d’une offre plus faible que la demande, a repris des codes culturels et topographiques sensibles à Lyon pour qui les connaît :

« On en a tous rêvé. On l’a tous imaginée à nos pieds, depuis 30 ans. Grands frères, mecs en bas des blocs : la paire des grands. De Perrache à Pardav. Des Minguettes à Gratte-Ciel. De Vaulx à Gerland. En bas des tours en complet Nike. L’icône de la street et sa Grosse Bulle. À Marius Berliet sans tes lacets. […] 69 LA TRIK PELO. »

La boutique lyonnaise Shoez Gallery écrit une ode « street », en version locale, à la marque.

On peut déjà parier que la boutique devrait à peu près mettre douze minutes et demi à vendre son stock de chaussures.


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Au club de foot "Lyon - la Duchere". ©photo du club

Photo : photo du club

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