Tous les lundis, mercredis et vendredis à 7h40, un car de l’entreprise Philibert ramasse des enfants devant l’école primaire de Vancia, un hameau aux confins de Rillieux-la-Pape. Direction : la Cité scolaire Saint-Charles, un établissement privé implanté à Rillieux Village.
C’est la mairie dirigée par Alexandre Vincendet (élu LR) qui a mis en place et qui finance donc cette navette. Elle est totalement gratuite pour les familles concernées. Cette initiative a été plébiscitée par les habitants de Vancia qui scolarisent leurs enfants à « Saint-Charles ». Selon la mairie, le car de 65 places est « plein à 75% », tous les matins et tous les soirs.
Mais du côté des parents qui ont choisi de maintenir leurs enfants dans le public, on s’indigne. Car le car affrété par la municipalité ne dessert pas le collège public de secteur, Maria Casarès. Les parents doivent donc payer un abonnement TCL de 23 euros à leurs enfants. Avantage flagrant donnée au privé ?

« Je défends des valeurs républicaines : que tous les enfants soient logés à la même enseigne »
Père d’un fils scolarisé au collège public Maria Casarès de Rillieux-la-Pape, Guillaume Escutenaire a interpellé à plusieurs reprises le maire Alexandre Vincendet pour « rétablir l’égalité devant le service public ». Et pour que les enfants de l’école publique bénéficient du même service que ceux du privé, à savoir une navette gratuite qui les déposent au pied de leur établissement et les ramène le soir dans leur quartier.
Cet habitant se définit lui-même comme appartenant « à une classe sociale aisée », mais se « souciant de l’avenir de [ses] enfants » :
« Mes enfants vivent dans le confort d’une maison spacieuse, connectée, entouré de leurs parents et amis de quartier. Ils ont de la chance. Pour moi, la mixité sociale leur permet de ne pas vivre exclusivement avec des personnes de la même classe sociale et de se rendre compte que tous les enfants de leur âge ne sont pas aussi chanceux qu’eux ».
Et il ajoute :
« Je n’oppose pas mes convictions à celles des autres. Je ne suis pas contre le privé. Mais s’il n’y a pas de mixité dans ces établissements, qu’il y en ait au moins dans le bus ».

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